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lundi 27 février 2012

Lettre à ma tante sur l'Extrême-Droite et sur mon engagement à Gauche (suite)

... suite de la première partie de la lettre

... Mais parlons de nous, à présent. D'un côté, je comprends très bien les gens que la droite a déçus. Les classes moyennes propriétaires que, ni l'UDF ni le RPR ni l'UMP n'ont jamais aidés. 

 Mais je ne comprends pas votre position autrement que par une sorte de "croyance" :

Je sais que vous avez été tous deux fonctionnaires hospitaliers, de  bons techniciens, qui avez commencé avec un C.A.P et qui aujourd'hui possédez une jolie maison de campagne (mes cousins, vos deux fils en ont chancun une) deux voitures et vous avez une petite bicoque secondaire à la mer. Super. Vous avez eu la chance d'arriver à une époque où tout cela était possible, vous faites partie de la génération dite dorée, née après 1945, qui a connu et la prospérité, et la croissance, et l'emploi et la sécurité d'emploi. Aujourd'hui, à notre âge que feriez-vous ? Vous l'avez remarqué comme moi,  les plus nantis sont les plus égoïstes. Et cela vaut du haut de l'échelle jusqu'en bas.

Avec l'Extrême-Droite des Le Pen (qui passent leur temps à Strasbourg à voter avec la droite classique que vous récusez) la Fonction Publique offrirait-elle encore une garantie d'emploi à vie ? Sarkozy tente déjà d'abroger ce principe. Où en seriez-vous vous-même si l'un des Le Pen ou des Poujade avait dirigé la France avec ce projet politique dans les années 60 ? Vous, ou votre génération, qui avez tout connu, de la naissance à la retraite, ne pourriez-vous pas vous montrer en faveur de plus de partage ? 

De ce partage qui existait autrefois lorsque vous avez commencé à travailler, -puisque la part des salaires dans la richesse nationale était de 10 points supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui. Ne souhaiteriez-vous donc pas plus d'égalité de chances à vos petits-enfants qu'à vous-mêmes, et non moins de d'égalité de chances ? Etes-vous pour un monde plus dur, moins sécure, au plan alimentaire, sanitaire, énergétique, salarial, culturel également ? La France et d'autres pays aussi développés que le nôtre sont, sur ces points, dans un sale état.


À bien des égards, si cela peut vous rassurer je trouve  le projet présenté par le Front de Gauche plus "nationaliste" -au sens de l'intérêt de la France, mais pas seulement la France- que celui du Front dit "National". Je m'explique. Je pourrais dire plus patriote.

Je joue un peu sur les mots, mais quand notre programme expose des réformes bancaires, la solution de nationaliser les banques pour avoir une vraie souveraineté nationale sur l'économie du pays, et sur la dette publique par exemple mais aussi et surtout sur tous les investissements à réaliser, c'est une  solution que bien des économistes savent bonne et viable mais que leurs aiguillons idéologiques leur intime de taire. 

Et justement, comme pour les trains, c'est une question d'aiguillage : nationaliser, c’est rendre à la Nation ce qui lui appartient, première étape pour ensuite créer un système socialisé du crédit où des intérêts  proches de zéro profiteraient à tous, entrepreneurs compris ! C’est pas idiot par les temps qui courent, et beaucoup de petites entreprises ou de locataires comme moi aimeraient y avoir accès... pas vous ?
 
Une nouvelle voie est en train d'apparaître avec le Parti de Gauche et ses alliés du Front de Gauche : un socialisme écologique et républicain qui a pour projet simple -mais salutaire- de libérer les entreprises, les salaires, l'agriculture, en protégeant toute l'économie de nos pays du capitalisme financier qui les rend malades.

Et je vous passe, chère tante, cher tonton, les détails du dispositif de sortie de crise élaboré par Jacques Généreux, docteur en économie,  qui édicte 10 points par lesquels il faut passer pour gouverner malgré les banques et les marchés financiers (tu peux trouver son bouquin très accessible “Nous, on peut” sur internet)

Les marchés financiers c'est quoi ? Ce sont les outils avec lesquels nos dirigeants ont lié nos démocraties, et qu'utilisent les profiteurs du travail : Quand l'Euro prend 10 centimes à cause de la spéculation sur les monnaies, Airbus perd 10 millions d'euros dans le seconde suivante, et ses salariés sont menacés de perdre leur emploi. On a du mal à le croire, mais c'est pourtant le monde que nous connaissons aujourd'hui. Lorsque quelques puissants dictent leur taux d'intérêts, un pays entier est réduit à la misère : la Grèce nous offre ce triste spectacle, à tous.

Et vous et moi avons marre d'entendre qu'on ne peut rien faire. Rien n'est plus faux.

Alors, les vrais fascistes, tiens, les voilà les vrais ennemis de la Nation, qu’on a laissés prospérer à outrance, pas voilés du tout ceux-là, qui s'étalent même en double page papier glacé, les multinationales, et leurs dirigeants cooptés plus que compétents.  

Ce sont eux qui font partir l’outil de travail à l’étranger, pendant qu’on nous montre que c’est l’étranger qui vient ici. Comme ça, l'électeur se trompe d’ennemi, on en abattrait notre frère noir alors que le dirigeant français de Total fabrique du chômage ici en allant se cacher là-bas, au su et au vu de tous ! 





L'intuition nationale comme espace juridique connu et plus sécurisant pour l'administration d'un pays était bonne en 1986, au moment de signer l'acte unique européen, elle l'était encore en 1992 et en 2005. Et justement ! C'est sur ce terrain-là que la gauche a avancé, pour preuve : le Front de Gauche est la plus grande coalition créée depuis plus de 40 ans. Il confirme le bien-fondé de la nation comme cadre et l'internationalisme comme objectif à terme , vecteur d'un progrès partagé ; mais pas l'internationalisme ultra-libéral des flux financiers qui est un visage odieux et régressif, un faux internationalisme sauvage.  Non, un vrai truc quoi, une mise en harmonie des Droits du travail en Europe, déjà...


Pour te rassurer, "Inter-national" ne s'oppose pas forcément à "national", car pour que des nations dialoguent, il faut qu'elles soient en état de le faire, qu'elles existent. Et le dialogue évite le recours à la force. Or, nous sommes réduits en ce moment à défendre un bout de gras, qu'on appelle le AAA, une note internationale et bien plus, anti-nationale. Pourquoi aurions-nous si peu foi en nous-mêmes, nous les français ? Nous n'allons pas nous diluer ! Nous le sommes déjà, à cause des droites européennes ! Nous ne pourrions que nous renforcer si nous avions tous en Europe, et la France en premier, des systèmes plus favorables à la sécurité de l'emploi. Au diable les pessimistes !

Cela va mal, c'est vrai, et ce serait la faute à un Mitterrand qui n'a même pas pu aboutir son projet de nationalisation bancaire (Europe oblige !). Et ce serait la faute aux étrangers ? Les voilà affublés d'un pouvoir extraordinaire ! Les problèmes entre communautés, je les connais, j'ai habité à Amiens, au Pigeonnier. Vous, peut-être est-ce dommage, n'avez pas connu l'ambiance d'une banlieue... 
Ce qui me rend triste, c’est que beaucoup de gens de ma condition traduisent leur colère par des simplismes politiques ; ils croient possible ce que raconte Le Pen depuis 30 ans parce qu'ils ont le sentiment d'avoir perdu avec la souveraineté monétaire et politique une partie d'eux-mêmes. On ne peut pas leur donner tort. 

Mais est-ce une raison pour avoir foi en un mouvement politique, le Front National, qui fait son marketing sur les peurs depuis 1965 et qui énonce des chiffres qui sont faux ou de vérités partielles ? (lire ça dans "Les 5 mensonges du Front national" de Laurent Mafféis, éditions Leprince).

Je crois que c’est précisément la présence de la droite extrême qui renforce la droite dite libérale et la modèle en droite sécuritaire, celle des puissances matérielles qui nous exposent à l'insécurité de l'Europe-sans-frontières, celle qui nous vend l’Europe à tout prix comme gage de paix, avec les résultats d'une dictature. L'expérience est là. Ce n'est en rien une Europe guidée par un socialisme...

Cette droite extrême incarné par Mme Le Pen, Claude Géant ou  Sarkozy, a l'habilité de détourner ces millions de gens, de vrais gens, qui autrement en découdraient, dans les urnes comme dans la rue, là, tout de suite, et pas en 2029 ! Mais je le vois depuis des dizaines d’années, grâce à l’instrumentalisation de la famille Le Pen par l’UMP, et le P.S depuis 1986*, toute occasion de changer de voie est ruinée. Alors qu'il existe des façons de gérer l'économie plus douce pour nous et pour la nature qui nous fait vivre. Mme Le Pen aujourd'hui et son père hier, empêchent, à la fin, ce pays de se réformer en profondeur.
Je ne veux pas paraître arrogant. Je vous dis sincèrement les raisons de mon engagement dans cette nouvelle gauche du XXI° siècle. Tout le monde peut se tromper. Tout le monde peut évoluer aussi. Encore vous, je peux comprendre, à côté de moi, vous êtes des gens aisés : voitures, plusieurs maisons, des parents et des enfants propriétaires. Vous pouvez être fiers. Moi je suis locataire, vous avez un patrimoine à transmettre et moi, rien. Vous avez peur de perdre, et moi de ne jamais avoir. C’est peut-être  toute la différence. 

Je pense comme ma condition me le permet et avec les outils que l'école publique m'a donnés. Je ne suis qu'un salaud de pauvre… L’Etat aurait dû être présent lors de ma sortie des écoles et il ne l'était pas. Ma seule force n’a pas suffi : le logement, toujours le logement, cette difficulté a ruiné mon entrée dans la carrière et donc dans la vie car, à la différence de nombreuses autres personnes prises dans la guerre économique, je ne me suis jamais prostitué, ni pour avoir un rôle, ni pour avoir un logement : Priorité n° 1 ! Mme Le Pen propose de les détruire les logements publics. Nous proposons d'en contruire. Le Privé ne veut, ni ne peut, le faire. Trop cher et ça ferait baisser le prix de tous les loyers. Alors c'est à nous de le faire, car la Nation c'est nous.



Et donc, j'ai trouvé mon camp. C’est même parce que le programme de du Front de Gauche est tellement pertinent et qu’il a fait ses preuves ailleurs parfois, comme en Argentine au grand dam des grosses fortunes et des banques privés, que je pense que le candidat qui le mettrait en œuvre pourrait y laisser sa peau au bout de dix jours s’il arrivait au pouvoir, et même pas par des militants d’extrême-droite, pas du tout. Par des puissants qui, parce qu’ils ont grandi et vécu comme des paranoïaques, n’auront pas compris l’intérêt général qui est visé par son programme, mais n’auront vu qu’une menace : celle contre leurs intérêts matériels particuliers, et même pas ceux de leurs enfants. C’est triste.
Je n'en veux à personne, je n'insulte personne et surtout pas les miens. J'essaie simplement de faire partager les éléments de mon évolution car moi aussi, à ces fariboles, j’y ai cru, un temps. Mais j’avais quinze ans, une faible expérience de la vie et des autres. J’étais ébloui par ce que disait Le Pen. Et quand on est ébloui, on n’y voit plus rien. 

Aujourd'hui, avec les fondateurs et fondatrices du Parti de Gauche, Raquel Garrido, Martine Billard, Danielle Simmonnet, Laurence Sauvage, Jacques Généreux, Henri Pena-Ruiz, François Longérinas, Marc Dolez, François Delapierre,  Alexis Corbière ; Mélenchon, puisque c'est lui dont on a parlé, homme de qualité qui aura bien ses défauts, avec derrière lui nous autres, les centaines d'experts du terrain qui le rejoignent, je possède quelques clefs de compréhension du monde et des rapports de force qui sont à l'œuvre. Chevènement avait commencé le travail. Tous les autres me l'avait masqué. Pour cela -rien que cela !- je lui dis, Merci Jean-Luc. 

Chère Tatie, cher Jean, qui avez entendu des sirènes, entendez cette vraie parole et faites-en ce que vous voulez : Re-Prenons le pouvoir !

Je vous embrasse.
Votre neveu.







*François Mitterrand avait alors organisé le scrutin à la proportionnelle à l'Assemblée nationale, faisant entrer des députés du F.N  pour diviser la droite. Stratégie qui s'avéra perdante.





http://page.to/sacremeluche370foislesmic

vendredi 24 février 2012

Marine Le Pen et les règles du débat, retour sur un clash

Après ce qui vient de se passer sur France 2 ce jeudi 23 février 2011, la politique étant ramenée au niveau de l'arène romaine, je serais frustré si j'étais un militant du FN. Certains esprits faibles n'auraient pas encore compris ce qu'est la politique : un débat d'idées, et non un débat de personnes. Or, Marine Le Pen s'est placée hier soir face à Jean-Luc Mélenchon sur le terrain des personnes. Les uns ont dû se sentir insultés, les autres frustrés d'un débat qu'ils attendaient.








Marion Anne Perrine, dite "Marine Le Pen a laissé passer du temps d'antenne, et abusé de notre temps par ailleurs, à ne pas répondre à Jean-Luc Mélenchon, lui aussi candidat, du Front de Gauche à l'élection présidentielle. Une première, un sommet de mépris. Alors que la vertu du débat politique est de rendre possible le débat d'idées. Tout le monde aura pu noter que l'invitée de France 2 ne respectait pas les règles qui étaient fixées pour tous les candidats : Et ne pas respecter les règles lorsqu'on prétend à de si hautes fonctions...

La séquence est révélatrice : d'un côté un candidat, qui n'est autre que l'homme qui a fédéré une gauche multipartite comme personne ne l'a fait depuis des lustres, et de l'autre une héritière née dans la soie qui évite de regarder la personne humaine qu'elle a en face d'elle, qui lève le petit doigt comme on lui a appris au château de Montretout, lit son journal pendant l'émission,  et qui dit tout haut ne pas vouloir débattre avec un candidat qui pour elle n'est qu'"un leurre". Merci au passage pour les millions de français qui vont donner leur voix au candidat du Front de Gauche et qui sont insultés au passage.

On crut rêver d'entendre cette fille, dans les pas d'un père qui a insulté M. Durafour et tant d'autres personnes, jouer les vierges effarouchées devant les formules de Jean-Luc Mélenchon.

Sa tactique est celle de l'inertie de l'huître grasse. Elle ne s'ouvre pas. Au-delà du triste spectacle qu'elle a voulu donner de son incompétence, de son incapacité à accepter le débat, tout cela est simplement indigne d'une personnalité politique qui brigue les plus hautes fonctions et qui jouit d'un mandat de Député européen. Attitude révélatrice d'un certain esprit sectaire aussi, pas du tout prêt à assumer une confrontation d'idées, qui préfère la provocation et la diversion à la confrontation.


Révélatrice d'un caractère de dirigeant dictatorial et bien plutôt d'une petite capricieuse de 43 ans, héritière du parti de son père, qui avait rêvé débattre avec François Hollande ou Nicolas Sarkozy et qui, geignarde, n'a pas su accorder une once de considération en retour de l'effort qui avait été fourni par Jean-Luc Mélenchon de venir débattre avec celle dont il combat les idées.
Attitude platement justifiée par le refus de débattre avec quelqu'un qui aurait été insultant, lorsque l'on voit la légèreté avec laquelle elle insulte elle-même l'humanité entière, dont l'Enfance même, en osant proférer qu'on ne scolarise pas certains enfants. Quelle honte.

Le mépris est mesquin, et ne fait pas recette. Je crois que Marion Anne Perrine Le Pen qui s'affiche sous le sobriquet de "Marine" devrait le savoir. Elle a risqué gros à ce petit jeu d'évitement, et en tous cas, elle ne rend pas honneur à la hauteur du débat démocratique dont notre pays a bien besoin. Semi-démente en effet, mais pas complètement folle non plus, elle se sait perdante au jeu de la raison des arguments.

A présent, je m'exprime comme citoyen qui soutient comme il le peut la campagne d'un candidat.
C'est une insulte qui descend sur moi ; et ça n'est pas très brillant. Il faut le dire honnêtement, et que les fiers esprits hiératiques de la gauche me pardonnent. Cette violence symbolique va redescendre sur nous et contribuer à dresser encore les Français les uns contre les autres ; les Le Pen ne savent faire que cela, ils s'en repaissent !

A travers la déconsidération totale pour la personne de mon candidat, c'est moi-même qui suis insulté, et jamais depuis que je suis engagé en politique, 15 ans, jamais depuis que je suis les débats à la télévision, 32 ans, je n'ai vu un tel mépris à l'œuvre, en direct, devant des millions de gens.

Son attitude odieuse m'a donné une raison supplémentaire, -mais il y en avait de nombreuses déjà, de ne plus tolérer un instant de plus que de telles idées se propagent sur mon pays, dans ma famille ou parmi mes amis. Je pense qu'avec mes camarades, on ne pourra plus même avoir de respect pour une débatrice politique qui traite ainsi les autres formations, dont sa considération est soudain indexée sur le niveau des sondages (!) , bref sur le quantitatif au mépris du qualitatif, encore une fois...



Sur le Front National pour y voir clair :

Lire le livre d'Alexis Corbière, "Le Parti de l'étrangère"


Laurent Mafféis : "Les 5 mensonges du Front National"  : http://www.bruno-leprince.fr/

Sondage amusant

annexe :
Les échos, Pascal Perrineau : « Marine Le Pen n'a pas les moyens de sa stratégie de dédiabolisation et de respectabilisation, menée habilement en début de campagne mais qui atteint désormais ses limites. Les électeurs, comme les maires, qui rechignent à donner leurs parrainages, se rendent compte qu'elle n'a pas les épaules pour le pouvoir auquel elle aspire ni une équipe crédible avec une vraie culture de gouvernement, poursuit-il.»

lundi 9 janvier 2012

Le Pen à 30%, ou pourquoi le système en place fabrique ses épouvantails

C'est une manie étrange chez nos contemporains démocrates, NON veut dire OUI.


La Une du journal Libération de ce 09 janvier 2012 voudrait provoquer l'événement en faisant entrer dans les esprits qu'il y a du caca dans la culotte de la démocratie bien-pensante de gôôche, qu'elle ne s'y prendrait pas mieux. Pour le P.S, c’est toujours la faute des autres, et il y a toujours un épouvantail.


"30% Sarkozy, 30% Hollande et 30% Le Pen, fichtre !"


Aussitôt se pose la question : quels sont donc les objectifs réels de cette "campagne" insidieusement orchestrée par ce canard à la solde des marchands d'armes et bienfaiteurs de l'humanité à la Rotschild ?
90% de l'électorat, ça veut dire : dehors le Front de Gauche, les Chevènementistes, les Villepinistes, les Chasseurs et tutti quanti, du balai ! Vous n'existez pas, ou vous ne pesez pas.


En clair ça signifie : Ralliez-vous au panache blanc de François Hollande. Honte à ceux qui se présenteraient à côté de Lui ! Les fiéffés seraient immédiatement assimilés contre Lui. Honte à ceux qui ne se sentiraient pas forcés de voter pour Lui. Honte à tout autre candidat ! Tout autre ferait (paraît-il) accéder Le Pen au second tour... Ils promettent l’enfer, comme à Chevènement autrefois, car menace un péril où la République trépasserait et ne se relèverait pas (comme s’il s’en préoccupaient).


On n’est pas tout à fait abrutis, pas encore, et a bien compris le stratégème pour enfermer les gogos : 30% dévolus à Marine Le Pen réduirait l'élection majeure à un seul tour, comme en 2002, et ferait réelire Sarkozy. Tant qu'il y aura un ou une Le Pen, cette boîte à ressorts pourra toujours fonctionner par l’un ou l’autre candidat d’un sytème bien huilé.


Encore faudrait-il que cette candidate obtienne 500 signatures -nous dit-on- pour rester dans la course. Or, ce titre même de Libération nous indique qu'elle les obtiendra. Avoir Marine Le Pen comme adversaire au deuxième tour, Sarkozy comme Hollande en rêvent en secret. Leurs maires, ici ou là, seront bientôt priés de lui accorder leur grâce.


Et si j'étais eux, je remettrais la Légion d'honneur à Le Pen pour services rendus à la Patrie. Je la ferais subventionner par des Fonds spéciaux comme garde-fou d'une démocratie bien dirigée ; ça n'est pas encore le cas ? Mais que fait le Ministère...


Sauf que...


Dans les faits, ce vrai-faux sondage n'est en fait qu' une grossière manipulation. Il se voudrait marquer un tournant de la vie politique française, à l'heure où une droite extrême financière et anti-nationale gouverne en France, et une autre plus nationale en Hongrie. Le panel de 2000 français choisi a répondu à 8% que "Certainement" ils voteraient Marine Le Pen au premier tour et 10% "Peut-être". ça fait 8% sûrs, et 12% corrigés. 8%-12%.


Pas 30%... ou alors il faut décridibiliser une fois pour toutes les sondages et les interdire 6 mois avant toute élection ; ça laissera au moins un peu de suspens, puisqu'on veut du spectacle !


À 8%, un autre titre donnerait “L’insondable chute du camp Le Pen…” ; “Elle dévisse !...” ; “La fin du F.N...”


12 % d'autres ont répondu "vraisemblablement pas". C’est-à-dire Non, ils ne voteront pas Marine Le Pen. Mais Libération compte ceux-là aussi ! C'est une manie chez les contempteurs de l'europe socio-libérale : Non, ça veut dire Oui. Ça rappelle quelque chose.   




C’est bien dans la marine qu’il y a le plus de cocus, les salariés devraient se  rappeler cette phrase de Pagnol plus souvent.
Il y a donc un autre avantage - de taille - à jouer avec la boîte à ressorts Marine Le Pen :
Outre que ses propositions ne résistent pas à l'analyse d'une politique concrètement sociale et populaire. Avec elle, le capitalisme financier peut faire pression tranquille*, et les candidats les plus forts du premier tous se reposer au second en faisant mine de dire, Ouf !


L’avantage collatéral qui apparaît en creux est politicien : il entend disqualifier toute autre candidature de gauche en se préparant à rejeter l'anathème non sur le programme du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, mais sur sa simple présence dans l'élection. On reste en place, on ne change surtout rien à ce qui crée les dégâts sur nos sociétés.


Tout est déjà ficelé, ce sera la faute du Front de Gauche si Hollande n'est pas au 2nd tour. On l'ostracisera durablement, on moquera cet élan démocratique mais ce ne sera pas la première fois, et on fera monter les huées moutonnières d'une population effrayée par le diable de la boîte, Marine Le Pen. Démocratie ou manipulation ? N'en a-t-on pas assez ?


Au passage, cette tactique de l'épouvante présente un léger problème : elle revient à dire que Marine Le Pen aurait le droit de se présenter et que Jean-Luc Mélenchon ne l'aurait pas.


Paradoxe dites-vous ? Même pas ! De la part du P.S -qui n'a plus de socialiste que le nom- rien d’étonnant. En avançant ses masques de bonne conscience de gauche -Gérard Filoche, Arnaud Montebourg- il n'a jamais été capable de résoudre ses contradictions internes sur l'économie de marché, sur la façon d'orienter l'Europe, et bien plus, n'a jamais su traduire dans son offre politique les revendications des syndicats, prendre en compte les raisons légitimes du mécontentement général des moins de 1700 euros/mois, en clair tous les gens qui travaillent et rêvent de se loger.


Or, ces propositions du bon sens social prennent corps chez Mélenchon. Sinon, il n’aurait jamais réussi à faire converger autant de partis autour de lui en si peu de temps, 3 ans. Et c’est bien ce qu’ils redoutent, que cette émergence d'un grand mouvement social et politique appelé Front de Gauche, n’avance et n’avance encore : 5%, puis 7,5%, puis 11,3 % aux denières élections.


Honte à ceux qui utilisent de tels artifices. Ils ne nomment jamais J-L Mélenchon qui les met en question rationnellement et avance un programme de gouvernement, mais préfèrent avancer lâchement grâce à une farce-et-attrapes, une peur irrationnelle nommée Le Pen. Qui sème le vent récolte la tempête. Le P.S, on le voit encore à l’occasion de la Une de sa Pravda, s’arc-boute aujourd’hui dans une position victimaire par avance ! On se croirait à la Knesset. Quel optimisme ! Se sentiraient-ils à ce point si peu confiants dans leur nouveau champion François Hollande ?


L’UMP et le P.S, joyeux lurons, se servent aujourd'hui de Marine Le Pen pour continuer à faire la sourde oreille à ces “salauds de pauvres”, c'est tellement plus confortable, mais tellement moins honnête.








 * avec elle, pas de blocage des loyers, pas d'augmentation des salaires, pas de sauvetage des services publics, pas d’agriculture raisonnée, pas de réforme fiscale, pas de volonté de rattraper les évadés fiscaux, pas de décrets de fermeture de la bourse, pas d’assemblée constituante...-


http://2ccr.unblog.fr/2011/12/20/que-nous-dit-le-fn/



L'ariticle à la Une de Libération du 9 janvier 2012 http://www.liberation.fr/politiques/01012382163-marine-le-pen-la-candidate-qui-ravive-la-flamme

mardi 3 janvier 2012

Vœux 2012 de Sarkozy : Lourdes n’est pas très loin en TGV

Devenu plus sensible que je ne l’étais à la question du vocabulaire, des représentations qui le sous-tendent, grâce à l’apport de la sensibilité à cette question des membres de la Commission culture du Parti de Gauche, j’ai relevé dans le discours de Nicolas Sarkozy lors de la cérémonie des vœux du 31 déc. 2011 un trait particulier.

"Nous devons changer notre regard sur le chômage. Faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir", a-t-il dit.

Il m’a sauté aux yeux que le Président de a République n’a même pas eu la politesse d’utiliser l’expression -ô combien criticable- de “demandeurs d’emploi”. Non. Des "chômeurs".
Comme si c’était une qualité, un statut, un état stable. Le terme nie de façon quasiment insultante deux réalités.

Alors que les travailleurs sont au chômage bien entendu malgré eux, dire qu’un effort sera fait pour leur “formation” semble sous-entendre qu’ils ne sont pas formés. Par l’effet magique d’une nouvelles formations, M. Sarkozy et son gouvernement vont transformer des “chômeurs” en travailleurs, autant dire des inaptes et gens aptes, des handicapés en valides. Il est vrai que Lourdes n’est pas très loin en TGV.

De plus, nous avons une population active parmi les mieux instruites, où les formations universitaires, professionnelles, techniques, diplômantes, qualifiantes, sont proposées tout au long du parcours du combattant de l’école à l’inscription à “Pôle-emploi” la bien nommée, ne sachant plus fournir que stage après stage et non du travail effectif et stable encore moins.

J’en reviens au mot de Jean-Luc Mélenchon prononcé le 18 octobre 2010 devant le théâtre Dejazet : “l‘élite humaine, c’est nous.”


Je ne crois donc pas qu'il y ait des "chômeurs"... Il n' y a pas même de "demandeurs d'emploi". Je vois plutôt des citoyens qui OFFRENT leurs compétences au marché du travail.

En qualifiant 10% de la population active de "chômeurs", M. Sarkozy les insulte.
C’est d’ailleurs depuis trente ans, grâce à son courant politique, la Droite française néo-libérale, que la politique commerciale et industrielle ont été sacrifiées sur l’autel du rendement boursier. C'est pour ses amis, gras, très gras dirigeants d’entreprises multinationales (c-à-d couvertes par aucun Code du travail international et défiscalisées à mort) que nous sommes disponibles sur un marché du travail de plus en plus privatisé, dont ils profitent en premier.

Autrement dit, si nous devions “changer notre regard”, comme le commence si bien M. Sarkozy, on pourrait commencer par éviter d’appeler les citoyens compétents en déshérence mais en capacité d’apporter une force de travail aux entreprises, des “chômeurs”, précisément.
Un terme sui generis reste à inventer.

Idem pour les appellations usitées à tort comme “intermittent du spectacle” associé à “précaires”, et non par exemple “professionnels du spectacle”...

Maintenant nous voyons tous clairement que son projet -pour les quatres mois à venir, ou les cinq années- est de redonner une chance de reconstruire un tissu social défiguré par une formation accrue de ceux qui ont eu une formation mais n’en trouvent pas le débouché. Ils devront donc, une fois de plus, se reformer… encore…. (on se souvient du florès sur les formations en électronique obtenu par Chevènement dans les années 80, juste avant que ces industries ne partent massivement pour les pays d’Asie du Sud-est).

On amuse les Français avec des sujets graves comme ceux de leurs moyens de subsistance et d’épanouissement. On les éblouit puis on les abaisse, au moment des Vœux (!), en utilisant un terme qui les insulte. Le pire, c’est qu’ils ne s’en rendent pas toujours compte.

vendredi 28 janvier 2011

Jalousie de métier chez A.Montebourg



Arnaud Montebourg à Montpellier
envoyé par masterjournalisme08. - L'actualité du moment en vidéo.


Là il m'a déçu, Arnaud. 
Quelle mauvaise foi, il n'a jamais lu une ligne des propositions du Parti de Gauche, ça lui ferait top mal. 


Mais j'ai choisi de poster cette vidéo sans intérêt apparent pour ça : Si l'on écoute bien (et qu'on le relie avec les propos de Cambadélis dans Libération du 26 janvier 2011) le mot d'ordre donné transparaît :

"Mélenchon, c'est les propositions archaïques, les années 30". 


Prouvez-le !... alors ? Il est où le menteur qui va parler ?


Voilà donc les éléments de langage qu'on leur a donné  à ces perroquets professionnels. Au P.s on déploie plus d'énergie pour attaquer un homme de gauche radical plutôt qu'une Marine Le Pen, à ce que je vois !


Où est la contestation ? Refondation républicaine, Partage des richesses, Sortir de l'inféodation des Traités européens comme celui actuel de Lisbonne, Panification écologique. Où est l'archaïsme ???  
Je ne vois qu'avant-gardisme à la limite, ou simplement pragmatisme.


Le Parti de gauche propose 29 « mesures d'urgence » pour faire face à la crise économique. Combattre les licenciements et les délocalisations, de faire reculer la précarité du travail et la précarité sociale, d'augmenter le pouvoir d'achat et de modifier le partage des richesses, de développer l'emploi et d'amorcer un alter-développement, d'instaurer une maîtrise publique du système financier afin de contrer la spéculation et maîtriser le développement industriel et économique.


Et puis Arnaud Montebourg est insultant pour des gens qui entourent Jean-Luc Mélenchon comme le célèbre économiste Jacques Généreux dont personne ne croit qu'il puisse proposer des options économiques des années 30, ou Michel Naudy, fondateur de Politis, grand archaïque devant l'éternel !!! . Au P.G on trouve aussi Henri Pena-Ruiz*, dont a du mal à croire qu'il ne soit pas en phase avec les problèmes aigus de laïcité qui se posent à nous aujourd'hui et demain.


Alors que ceux qui ont lu Mélenchon comprennent bien que sa vision met à jour la synthèse de Jaurès avec les problématiques institutionnelles environnementales. Ce que le PS n'a jamais eu la cohérence de faire. Même Montebourg, qui a dû la mettre en veilleuse, sa grande gueule. Comme Mélenchon quand il était au PS !


Pauvre communication politique réduite à dénigrer la démocratie. Hommes et femmes de gauche, soyez dignes de vous-mêmes !


*Lire son article sur la "laïcité" selon les Le Pehttp://www.lepartidegauche.fr/editos/arguments/3400-la-conversion-republicaine-et-laique-du-front-national-nest-quun-leurre

mercredi 20 octobre 2010

Un air de 4 août, oui.

20 h 15, 18 octobre 2010, Place de la République à Paris, un air de 4 août. Déjà une heure que les derniers sont arrivés. Sur les mille personnes qui pressent pour écouter le meeting de Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, deux cents ne pourront rentrer. À l’intérieur, on joue à guichet fermé. Soudain le vent tourne, et il surgit comme un sprinter des starting-blocks. Le gars Mélenchon attendu dedans arrive dehors, au milieu de nous. Il prend place sous les glycines. Je filme. Il flotte une attente perceptible dans les yeux de tous ceux qui ont rejoint la cohorte des manifestants, qui battent le pavé depuis maintenant cinq semaines. Qui a des gosses au lycée, qui est déjà à la retraite, qui est au chômage ou travaille, un peu. Tous se sentent concernés par la vie de ce pays. Qu’est-ce qu’il va dire ?
Sous un néon rouge de bar-tabac, au milieu des grises fumées de clients distraits, les crieurs qui vendaient son denier ouvrage se sont tus. Cet homme ordinaire est venu parler à tous ceux qui n’ont pu rentrer à temps. Un mot pour les oubliés. Ça lui ressemble. On entendra sa voix de la Place de la République dont les murs résonnent aux accents furieux de la saine colère des opprimés. 
Jean-Luc Mélenchon prononce alors ses premiers mots, vibrant, ému, le souffle court. Puis très vite, une énergie considérable semble s’emparer de lui. Il rugit. 

Notre bateleur national est affuté à la façon d’un Cyrano : Ils disentLes secrets du remaniement ?” Moi j’aurais dit les secrets du chambardement !..”.  

Digne Artaban, il se fait lyrique : ...l’Europe populaire nous regarde et retient son souffle... ce que nous réclamons c’est la retraite à 60 ans ! 

Jean-Luc Mélenchon se mue en Don Quichotte providentiel. Il nous dit que la peur doit changer de camp : Ce ne sont pas les élites que nous dénonçons, car Nous sommes une élite humaine ; ce sont les ouvriers formés, les techniciens qui font tourner ce pays à la sueur de leur front ! Nous sommes les élites de la patrie républicaine !”. Un sens se fait jour. Toute l’assistance le perçoit. Le verbe l’emporte. L’hommage touche au cœur. Il y avait donc adéquation entre ses actes et ses paroles. 
Sur le boulevard des Enfants du Paradis, il y eut à ce moment, à cet endroit, un discours exceptionnel de justesse qui s’est déroulé sous nos yeux. Le message est bien passé. Nous sentons revenir la force qui nous manquait, nous retrouvons l’espoir qu’un monde plus juste est encore possible, et que nous en sommes les vrais, les bons acteurs. Les bouquins encore chauds de l’imprimerie partent comme des petits pains. Le bonimenteur n’a dit que des vérités. “Qu’ils s’en aillent tous !”










©vidéo et textes droits réservées, déposés chez Maître Le Roy.

vendredi 15 janvier 2010

Faire front à gauche

Voici venu le temps des Elections Régionales et la gauche n'est pas décidée à se laisser mener par le bout du nez.


Depuis 2002, la droite française essaie de s'approprier les valeurs républicaines que la gauche a quelque peu délaissées depuis des années : Valeur du travail, patriotisme économique, autorité de l'Etat, émancipation par l’Education (nous dirions remettre le savoir au centre de l'école).

Voilà ainsi ré-appropriées les valeurs en lesquelles croyaient celles et ceux qui, au XIX° siècle, ont fait la Commune et inventé la Nation Républicaine. L’Appel des citoyens de Paris proclamait ceci le 11 avril 1871 :  
  • «Pas de devoirs sans efforts, pas de droits sans devoir. Nous voulons le travail mais pour en garder le produit. Plus d’exploiteurs, plus de maître. Le travail et le bien-être pour tous, le gouvernement du peuple par lui-même»


Voilà les valeurs de la République et de la gauche.


Et si la gauche a lentement perdu la confiance d’une partie des couches populaires, celles qui se lèvent tôt, c’est d’abord parce que, du PCF au Parti Radical en passant par le P.S, elle a abandonné la nation à Le Pen, les ouvriers à leur pouvoir d'achat, les valeurs de fraternité aux démagogues.

Au terme d’une campagne maladroite et difficile, Ségolène Royal, deux fois vaincue aujourd’hui, a reçu le soutien de 17 millions de Français. Elle a depuis raté le coche sur de nombreuses occasions, et a démontré son incapacité à endosser le rôle qu'elle se destinait.


On le sait, les professions libérales et intermédiaires, les commerçants et artisans, les plus de 65 ans en majorité, ont voté pour Nicolas Sarkozy. Mais il est constant que les citoyens les plus jeunes et les actifs de moins de 45 ans ont voté pour la gauche au premier tour. Cela offre-t-il un espoir ? Que sera le visage politique de la nouvelle génération qui s'apprête à voter ?

Il n’empêche que l'entreprise de réaffirmation de ses propres valeurs par la gauche a commencé Jean-Luc Mélenchon a ouvert les instances de son Parti de Gauche avec ces trois mots : Ecologie Socialisme République.


Je m'en félicite.
Cela participe d'une prise de conscience renforcée en cette période à partir de l'effondrement de Lehman Brothers, acte annonciateur du déclin du capitalisme néo-libéral. 


Et pas seulement en Europe :  en Amérique du sud aussi, il y a une  critique forte de ce projet  de société dramatique qui, sous couvert d’Europe, nous condamne au chômage de masse par l’euro fort et façonne l’apologie du marché dit “libre”, où seule la concurrence est le dogme, où se prépare minutieusement la mise-à-mort des services publics. Il y a pour le coup une mondialisation de cette prise de conscience.

Faut-il alors succomber à certains barrissements, et ne voir l’avenir qu'à travers une “social-démocratie” à l'anglaise ou à l’allemande ? Bonne idée, mais en fait non. Car ces pays ont des traditions, des pratiques syndicales que nous n'avons pas. Les pays qui vont bien en Europe du Nord et l’Allemagne pratiquent le consensus et la grève travaillée, car ils sont moins touchés par la crise économique et commerciale que connaît la France.

La France est républicaine. N'en déplaise à certains groupuscules "Alternatifs". La gauche a pour raison d’être l’accomplissement de la République. Si elle ne devenait qu’une “aile consolatrice” du néolibéralisme, elle ne répondrait plus à sa mission, et laisserait à découvert un immense espace, livrant les couches populaires à l’abandon, à l’abdication, à la révolte ou aux démagogues de tous poils.

Nicolas Sarkozy s’affiche avec George Bush au moment même où les experts du Pentagone et le peuple américain lui donnent tort sur son action internationale. Et des socialistes français exaltent Tony Blair quand les Britanniques le chassent, ou la SPD allemande quand elle gouverne sous les ordres de la droite. Une gauche libérale pourrait retrouver bien vite les palais ministériels si le but de l’action politique était d’arriver à tout prix au gouvernement.

Mais pourquoi faire ? La politique de Tony Blair ? Croissance inouïe des inégalités, 12 700 000 travailleurs pauvres (7 millions en France vivent avec moins de 700 Euros /mois), privatisations, suivisme américain en Irak, en Afghanistan ? Pour faire comme la politique du SPD allemand qui a fait alliance avec la droite, et après le programme Agenda 2000, foule au pied les acquis sociaux et laisse exploser la pauvreté ? Non, la France n’est ni la Grande-Bretagne, ni l’Allemagne. Nos histoires sont différentes.

Des voix de gauche, d’anciens députés et ministres, représentants parlementaires, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon avec son Parti de Gauche aidé en cela par République et Socialisme, proposent une refondation républicaine de toute la gauche. Car enfin, même le Parti Communiste Français qui relevait le drapeau au lendemain de la guerre a laissé Le Pen s'en emparer, et par une méprise historique, abandonné le concept de nation trop longtemps, pour se réfugier dans un discours méisérabiliste, ayant remplacé ses ouvriers par ses "sans-pap'".

Loin d’être un slogan ou un vain mot, La Refondation de la gauche recouvre une volonté politique radicale d'une entière réorientation des conditions de notre participation au fait européen et à la mondialisation néo-libérale.


Alors pourquoi "républicaine" ? Parce qu’appuyée sur les principes de la pleine souveraineté des peuples.

À l’heure des “souverainetés limitées” en Europe, il serait temps de préparer la refondation des Républiques sociales qui protègent les faibles des fauves : qui protègent les salariés du dumping social, protègent la collectivité du dumping fiscal, protègent les industries des délocalisations, protègent les locataires du rentier, protègent le commerce des dérèglements monétaires qui surviennent loin de lui.

La Refondation est ouverte largement, au-delà des rangs de la gauche républicaine. Non pas à des centristes qui n’existent que par les contradictions de la droite et les insuffisances de la gauche, mais à des Républicains de gauche, qui au-delà de la couche de peinture sarkozyste, voient bien qu'il y a la politique cynique des détenteurs de la fortune, des fabricants du marketing de la peur, des jean-foutre de l’intérêt général, fascinés par l’Amérique du nord, c’est-à-dire par la loi du plus fort.

Alors le sacrifice de celles et ceux qui ont vu s’achever au pied du Mur des Fédérés le cours de leur vie sous les tirs des fusils Versaillais, toutes celles et ceux qui ont sué sang et eau pour que notre pays soit ce qu’il est devenu, une des plus belles démocraties du monde, tout cela n’aura pas été vain.

Tous au Front de Gauche !