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samedi 11 janvier 2014

Le bon, la bête et le truand

L'affaire Dieudonné comporte un enjeu de lutte contre le racisme. C'est ainsi que Manuel Valls présente ses requêtes en interdiction des spectacles de Dieudonné à Nantes, puis à Tours... et partout où il se produira. Au même moment où la France croule sous les plans sociaux, que le chômage progresse inexorablement, un membre du gouvernement se fait le hérault des valeurs de la république. Une requête en annulation de spectacle sous le motif de "trouble à l'ordre public". 


Manuel Valls est pourtant un homme politique aguerri. Qui peut croire qu'il n'est pas au fait des institutions de notre pays ? Le Ministre de l'Intérieur est-il devenu, après Claude Géant devant l'appartement de Mohammed Merah en 2012, le chef de la Police ? Dérive autoritaire, vous disiez ? 

Pourtant un Ministre, ça gère l'administration d'un ministère. Il n'est pas un super-Préfet. Et la Justice, autre pilier de la République, est séparée constitutionnellement des autres pouvoirs. Elle n'a pas à se plier aux volontés du prince.

La machine d'Etat va donc courir sans fin derrière le lapin Dieudonné. Beau match en perspective, vendeur pour la presse, et divertissant pour le grand public. Au chapeau l'illusionniste Valls ! Applaudissez Mesdames-Messieurs ! Avec la gauche, on va voir ce qu'on va voir. L'autorité de l'Etat, en matière de liberté d'expression, n'aura rien à envier à la Russie de Vladimir Poutine. Or, devant la Cour des Droits de l'Homme, M. le Ministre Valls aura forcément tort vu le primat de liberté d'expression observé par cette Cour. Qu'importe ! Foutaises que tout cela !  Le bon sheriff et le truand se font mutuellement mousser. Et puis le ventre de la bête est toujours fécond : une censure élève Dieudonné au rang de martyr de sa cause. Le coup politique de Valls ne fait que radicaliser le vote de droite, celui que se gausse tellement de "liberté" à longueur de discours. En martyrisant Dieudonné, il ne fait que favoriser la contre-révolution Lepeniste avec une efficacité dont on devrait s'indigner. Valls se moque de Dieudonné comme d'une guigne. Mais il n’oserait pas interdire le Front National…

Comme si l'Etat, ou mieux la Justice, pouvait courir derrière chacun et tout le temps, et parvenir à museler qui ne lui plaît pas. 

Ce faisant, il manie la baguette au secours d'un gouvernement totalement incapable d'avoir une volonté économique et encore moins industrielle, Montebourg ayant été cyniquement placé où il est pour faire la démonstration que les mesures économiques de la gauche ne marchent pas, étouffées qu'elles sont par le cadre néo-libéral des traités européens.

Je ne vais pas ici revenir sur la chronologie judiciaire abracadabrante de la journée du 9 janvier 2014, où l'on vit pour la première fois le Conseil d'Etat réagir en quatre heures. Ce qui s'appelle une justice pour le moins expéditive. Et l’Arrêt de censure est une première. Bien des justiciables qui attendent un jugement, qui sont privés de liberté à tort, emprisonnés durant des mois avant leur procès, aimeraient que la Justice française soit aussi véloce !

à l'inverse, quelle mollesse administrative  ! Voilà 10 ans que Dieudonné prospère dans le XI° arrondissement de Paris. Il est étonnant de constater que son maire, le très discret Patrick Bloche (P.S), plus préoccupé par son futur maroquin de ministre que par sa mairie, n'ait pas fait intervenir plus tôt les forces de l'ordre pour faire interrompre ses représentations du Théâtre de la Main d'Or à Paris. On peut se demander pourquoi, puisqu'y sont proférées depuis si longtemps des paroles antisémites ! Il faut être logique, messieurs. 

Inaction en forme d'aveu pour des gens dits de gauche, comme Valls ou Moscovici, plus préoccupés de rassurer les marchés et de faire avancer les "réformes" du MEDEF que de protéger les intérêts de ses citoyens les plus pauvres.


Je reviendrai plutôt sur la vaste opération de diabolisation de Jean-Luc Mélenchon et de son parti, derrière laquelle j'entrevois s'agiter Manuel Valls. Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, depuis en gros 2011, c'est que l'intelligentsia parisienne médiatique a mis systématiquement dans les pieds de M. Mélenchon un rapprochement symétrique odieux de Mme Le Pen, par le recours à des caricatures grossières, des intentions déformées, des propos odieux de caciques du P.S qui n'aident pas à distinguer les antipodes que sont les éco-socialistes du Front de Gauche et les anti-libéraux fascistoïdes qui dirigent la fabrique Le Pen. Mais la ficelle est un peu grosse tant les programmes sont éloignés. Alors on sort un nouveau lapin du chapeau…

Le P.G lui aussi défend par ailleurs sa liberté à s'exprimer. Mais ici, il donne raison à Manuel Valls... qui l'aurait cru ?

Parce que le FN, lui, désapprouve l'interdiction du spectacle, le Parti de Gauche a cru bon symétriquement déclarer dans un billet de notre camarade Alexis Corbières : "le Parti de Gauche tient à rappeler que Marine Le Pen a ces derniers mois attaqué en justice trois secrétaires nationaux du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido et François Delapierre, pour essayer de les faire taire." 

Est-il si difficile au Parti de Gauche de dire que l'Etat n'a pas à se mêler d'interdire ? Est-ce si difficile de dire que ce n’est pas comme ça qu’on va combattre l’extrême-droite, mais qu’elle disparaîtra, mécaniquement, en même temps que la désespérance sociale et l’ignorance ? Le gouvernement actuel aurait du mal à la dire, puisqu’il ne le fait pas, et sciemment !

Lorsque ces circulaires d'un Ministre de l'intérieur décrèteront que les rassemblements massifs autour de M. Mélenchon provoquent "un trouble à l'ordre public", serons-nous toujours favorables à ce régime de censure ? Plutôt qu'à percer les tonneaux sans fonds de la censure, le P.G n’a-t-il pas confiance en sa capacité à conquérir le pouvoir par l'exposition de ses principes positifs d'éco-socialisme ? Est-ce comme ça que l'on conquiert un pouvoir lorsqu'on prétend gouverner autrement ; autrement que Valls et Guéant ?... Pas sûr.

La tradition d'une Gauche républicaine et laïque est de s'opposer à toute immixtion du débat religieux dans le débat public. Le sionisme est une idéologie politique qui en tant que telle peut être combattue. L'anti-sionisme aussi. N'y avait-il pas pire débatteur que Dieudonné sur cette question ? Et n'y avait-il pas pire promoteur du drapeau national que les Le Pen ?

Le P.G était donc obligé de prendre cette position pour ne pas avoir à se justifier de l’accusation infamante, qui se préparait dans les medias dans la logique décrite ci-dessus, de "défendre Dieudonné" en défendant la liberté d’expression. Triste condition.


M. Dieudonné M'Bala M'Bala lui aussi est un homme politique qui a présenté une liste anti-sioniste en 2009 aux élections Européennes. Très bien. Mais ses allusions à la shoah en public, fussent-elles de second degré et sous couvert de spectacle, sont bien évidemment de très mauvais goût quand elles ne sont pas inaudibles.

Or, à cause de Dieudonné et de l'hystérisation du débat due à l'action de force de Manuel Valls, à cause de l'amalgame entretenu entre anti-sionisme et anti-sémitisme, il devient périlleux d'expliquer la position de la Gauche laïque et républicaine.

Les socio-démocrates dits "libéraux", tels que M. Valls ou Moscovici, ne le seraient pas tant que ça. Ils seraient plutôt du genre staliniens quand ça les arrange, à Paris ou à Bruxelles. Ils ont pris un peu facilement l'habitude d'agiter des épouvantails de droite. C’est tellement pratique un Dieudonné, une Le Pen, qui disqualifient pour longtemps tout idée d'un pacte organisée autour d'une nation sociale, et de toute nation qui ferait sa politique conformément aux intérêts de son peuple.



L'antisémitisme, comme toutes les questions de valeurs sociétales, sont les nouveaux couteaux suisses des pouvoirs impuissants et frileux. Et voilà que ce délit si particulier de racisme est instrumentalisé à nouveau par le marketing politique. Quelle époque ! Si j'étais sioniste moi-même, j'en serais furieux pour ceux qui en sont morts.

Moi, je commence tout juste à intégrer qu'il y a des sujets tabous, et indémerdables politiquement. Et que le sionisme en est un.

Ce que je sais, c'est qu'une position de défense, à force, au bout de quelques années, rend invariablement paranoïaque. Tous les gens qui ont un un procès long le savent. Je pense que c'est ce qui lui est arrivé. Et un paranoïaque par définition, c'est facile à persécuter....

J'ai des amis communistes qui l'ont souvent croisé, et qui aujourd'hui ferment leur gueule. Aujourd'hui, dire "je suis un fan de Dieudo" laisse le champ ouvert aux interprétations, hélas, car la force de la position d'homme de spectacle est d'emmener bien des ouailles au-delà de leur conviction politiques, par naïveté, ou par la force du rire.

Le télescopage ironique entre cette affaire et les louanges adressés à Ariel Sharon, y compris par le Président de la République François Hollande, en dit long sur les allégeances du Pouvoir et la peur que les Etats-Unis nous inspire.

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Voici 9 minutes, essentielles selon moi pour expliquer par l'exemple la bêtise totale du racisme, mais qui ne bénéficie d'aucun retentissement sur le net pour l'instant. J'aimerais que des choses comme ça soient réalisées en France, et que ce documentaire américain du nord de 1968 serve d'exemple. 

C'est aussi comme cela qu'on peut combattre l'ignorance :


jeudi 17 mars 2011

De Fukushima à Flamanville


On est toujours plus intelligents que les autres.

Quelquefois, et même à grands renforts de moyens, que ce soit en matière de grandes orientations, de politique économique, voire de justice, de choix technologiques, y compris d'énergie, à l'heure de la remise en question de la pérennité de la production d'électricité à partir de matières premières radio-actives, on recourt à des experts, qui sont certes indispensables à rendre des travaux précis, mais qui n'en restent pas moins des hommes. Et des hommes, ça se trompe. Surtout nous, qui n'y connaissons rien. Mais nous, on nous a toujours dit que le nucléaire, en France c'était sûr. Tchernobyl, c'était des communistes, des incompétents...

Les dirigeants de tous les pays qui tiennent à leur "indépendance énergétique" -comme ils disent- vont voir le fossé va se creuser immanquablement entre eux et le reste de l'opinion. Nous sommes bien sûr épouvantés par la catastrophe nucléaire de Fukushima, dont on ne voit pas bien aujourd'hui l'évolution, et dont on imagine encore mal les conséquences économiques et sanitaires. Eux tiendront bon, et soutiendront qu'on ne peut faire autrement. On se demande alors pourquoi ceux qui répètent ça font de la politique...

Nous les Français avons placés tous nos efforts dans une politique nucléaire "civile" qui a offert un bon visage au nucléaire. Elle sous-tendait le nucléaire militaire en le masquant par sa superbe. Nous avions ainsi une puissance de production électrique telle que nous vendions aux pays voisins. Las ! La Commission européenne n'a pas apprécié, et nous sommes maintenant obligés d'acheter un surplus d'énergie élolienne que nous pourrions produire avec notre puissance, et perdons peu à peu le retour sur investissement que nous commencions à réaliser. Libéralisation du marché oblige. Là encore soi-disant on ne peut pas faire autrement....

Pas cher le Nucléaire, nous disait-on. On en jugera désormais autrement.
Même si nous n'y comprenons rien.

Mais nous les Français avons mis le nucléaire au centre de la stratégie d'indépendance de la France et de sa diplomatie. Toutes choses qui ne servent plus de rien, à l'heure où nous avons rejoint le commandement intégré à l'OTAN. Nous entretenons un arsenal dont le but est le non-emploi. Pas cher, nous dit-on. Secret-Défense.

Et lorsque le citoyen se mêle de ce qui le regarde, en attirant l'attention de l'un de ses Députés sur le danger social qui peut régner quelquefois sur le site de construction d'une Centrale, que nous sommes en train de construire, il a bien du nez le 13 janvier 2011, deux mois tout juste avant la catastrophe que nous connaissons. On lui répondra alors comme suit, puisqu'il n'est pas un "expert". L'ignorant citoyen se fait ici une opinion de "l'élégance" avec laquelle on lui répond sur des sujets aussi sérieux et graves que le Droit du Travail, sur des choix technologiques coûteux, et sur l'Intérêt Général : la Sûreté sanitaire. Pour notre Député de la Manche, tout est parfait. Si j'avais été Japonais, on m'aurait répondu de la même façon. Le Japon, quel niveau de sûreté !

Je mets donc en ligne l'échange entier de courriers que j'ai eu avec le député M. Claude Gatignol dont le lyrisme final fait sourire s'il ne fallait pas en pleurer.
La première lettre avait été mise en ligne ici même il y a quelques mois, voici la réponse :











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mardi 7 décembre 2010

Partagé : "La Journée d’Information Républicaine, Civique et Syndicale".

Education et Démocratie
Proposition exposée devant l'atelier du "Programme Partagé" 
du Front de Gauche, Nanterre, le 09/12/2010

Afin de pallier aux insuffisances d’information des citoyens et des salariés en ce qui concerne le fonctionnement des Institutions et du Monde du travail, je propose que soit institué une :

Journée d’Information Républicaine, Civique et Syndicale

Il faut offrir à tous un égal accès aux fondamentaux démocratiques et en particulier, vu les taux  records d'abstention aux élections que nous atteignons, et vu les nombreux salariés que nous connaissons tous qui ne sont pas descendus dans la rue par manque d'information quant à leur droits réels de faire grève sensibiliser les jeunes citoyens à notre rôle de citoyen actif, à nos droits et à nos devoirs envers la société.


Institution dʼune Journée obligatoire dʼInformation Républicaine, Civique et Syndicale dès lʼâge de la majorité, pour les citoyens scolarisés ou non, stagiaires de la formation professionnelle et apprentis, tous ceux qui arrivent sur le marché du travail et qui vont déposer leur premier bulletin de vote.

Il faut ajouter une Journée Décennale Volontaire, prévue au Code du Travail, payée par lʼentreprise, pour libérer la journée de tout salarié et citoyen (ainsi que les primo-arrivants) qui désirent remettrent à jour une fois tous les dix ans leurs connaissances civiques au cours des évolutions du droit et des institutions.

La Journée dʼInformation pourrait contenir : 

  • Le fonctionnement de la démocratie, institutions, fondamentaux économiques. 
  • Lʼexistence des différents codes, civil, commercial et pénal, les devoirs du citoyen. 
  • Droit du Travail, la représentation des salariés, le droit de grève.

À lʼissue de cette journée, le citoyen se verra remettre une brochure des fondamentaux abordés lui permettant dʼapprofondir ses acquis, ainsi quʼune bibliographie, un CD-Rom incluant des liens vers les principaux Sites du gouvernement et des Services Publics et vers les Syndicats professionnels existants, regroupés sous un Site internet public connexe comme “Droits et Devoirs Civiques et Républicains” réactualisé et servant de référence permanente.

Les casernes, pourvues de lieux dʼaccueil pour les “trois jours” de préparation militaire d'autrefois, pourraient être le lieu d'accueil des citoyens aux Journées dʼInformation.

La première convovation à la Journée oligatoire pourrait remplacer lʼenvoi de la Carte dʼélecteur qui ne sera remise quʼà lʼissue de la session dʼInformation.

mardi 23 novembre 2010

"Y a pas de fric... vous croyez que c'est pour le plaisir que de telles lois sont votées?"

Un ami prénommé Renaud laissait  un petit commentaire sur ma page Facebook. Et c'est d'argent qu'il s'agissait dans ce petit commentaire.

Mon profil disait ce jour-là : "Puisque Mme Lagarde nous promet sans cesse 2,5 % de croissance, pourquoi diable ne pourrions-nous pas travailler moins longtemps ?"


et Renaud de répondre sur mon mur : - "parcequ'il y a pas de fric, vous allez finir par le comprendre ou quoi ???!! vous croyez que c'est pour le plaisir que de telles lois sont votées  ???!!... hein ???"

à cette occasion, je me suis dit qu'il fallait  mesurer le réel déficit  d'éducation populaire (sans jeu de mots). L'Economie est une matière qui comme l'Histoire serait dès le collège propre à former de véritables citoyens, c-à-d conscients de leur choix. Il devrait être d'intérêt public  d'inscrire les fondamentaux de l'économie aux programmes des collèges et lycées, même si cela exige une préparation, des personnels qualifiés, des moyens. Car de l'argent, il y en a ! Tout est affaire de répartition.

On dirait donc, cher Renaud, qui sembles si irrité, que malgré les catastrophes  récentes où le monde entier a été mis en émoi par les expropriations de seulement quelques millions de familles  américaines expulsées et réduites à la mendicité des bureaux d'aide sociale, tu n'aurais pas saisi les liens de cause à effet entre finance privée et dette publique. Je vais m'employer avec mes moyens très modestes à te démontrer que tu es un garçon honnête mais qui -comme moi- avais tendance à croire tout ce qu'on lui dit :

Les dettes publiques des Etats sont d'abord provoquées par les réductions d'impôts (dépense fiscale), l'abolition des taxes de douane, et le départ des outils de travail (délocalisations). 


Dans tous les pays où l'impôt est progressif et fort, la paix sociale est plus grande, et le bien-être général meilleur. Dans les pays où la contribution fiscale des citoyens est moins égalitaire, plus tendre aux riches, où les tranches sont moins nombreuses, où le message consiste à dire que certains citoyens seront "protégés" des taxes, les sociétés sont divisées, en compétition, la pression augmente sur les classes moyennes "laborieuses et courageuses" contre les classes pauvres vues comme "demandeuses et fainéantes".


Pour parvenir à justifier de taxes moins justes, on fait croire (Ronald Reagan, Margaret Thatcher, 1980) que plus il y aura de millionnaires, plus ils tireront la société vers le haut. C'est une immense mystification. Cela ne s'est constaté nulle part. Cela accroît les comportements agressifs et égoïstes. Ces états sont tous sans exception -même les Etats-Unis- en voie de désindustrialisation


Ces dettes tombent donc mal, dans un contexte de concurrence commerciale mondiale et de délocalisations des bassins d'emploi. Elles s'aggravent. 


Mais ce n'est pas dramatique pour tout le monde ! 


Ces dettes publiques font les choux-gras des prêteurs privés. Ceux-ci gagnent donc d'autant plus d'argent à mesure que les taux d'intérêts augmentent. Ces taux où les banques privées prêtent aux Etats sont fixés, non pas par une instance publique indépendante, mais des Agences de notation privées. (on n'en sort pas...)


Les "Dettes publiques" Grecque, Espagnole, Française, sont pour les investisseurs des marchés financiers comme les autres ! c'est un "produit" qui rapporte comme un autre ! On prête au Portugal à 7% ou à la Grèce à 4%, mais ça représente quelques milliards d'euros de plus à payer pour ces peuples.



En cas de dettes publiques où les investisseurs privés ne peuvent plus être remboursés, ou ne veulent plus prêter, on demande une aide à une Banque, le 

  • Fonds Monétaire International (dirigé par Dominique Strauss-Kahn). 
Les pays les plus pauvres ne sortent pas de leur endettement. Ils remboursent juste l'emprunt du F.M.I.


Les dégâts sociaux sont dus à des décisions politiques nationales ou Européennes, toutes dispositions qui tendent à enlever les règles (dérégulations), à vendre les services publics (privatisations), qui tendent en fait à une Organisation Commerciale du Monde. 


Tout cela conjugué tire à boulets rouges sur les comptes publics et non les aident à s'équilibrer. 


Au passage, ces politiques décidées par des élus du peuple se préoccupent-elles de l'intérêt du peuple, ou se préoccupent-elles plutôt d'assurer les marchés financiers privés qu'il y aura toujours une dette publique à colmater (à 4,% 5% voire 7%) ? Et donc accroître les bénéfices privés,  à partir du travail des gens de ces pays d'Afrique, d'Europe...

Aux gens comme toi et moi, on demandera de travailler plus longtemps,
par exemple... comme dans l'affaire de l'Augmentation de l'âge de Départ à la Retraite. Le but non avoué de cette réforme est bien d'ouvrir le Marché de la Vieillesse aux assurances privées de façon encore plus large ; pour ceux qui auront les moyens de se payer des retraites complémentaires (y compris les fonctionnaires, façon de détourner les richesses de l'Etat vers les caisses privées, décidément on n'en sort pas) par contre, pour les autres... ce sera prise en charge sociale.... (on n'en sort pas)



On leur demande donc de travailler plus car il n'y aurait soi-disant "plus d'argent du tout dans les caisses". Tout bon étudiant en première année d'Economie sait que ç'est faux, Renaud.


Philippe Gas, le petit patron de Disneyland-Paris à 30 700 €/mois, et qui vole sûrement son argent "puisqu'il n'y en a pas !"







Les solutions existent, comme de rétablir des impôts progressifs avec de nombreuses tranches, placer le bouclier fiscal à 100 %, instaurer un revenu maximum et un différentiel entre revenus fixe plafonné dans la même entreprise, taxer les flux de capitaux, abattre les "paradis" fiscaux qui sont des enfers sociaux, signer des Pactes de Solidarité Financière dont les prêts ne seront plus soumis aux vicissitudes et aux diktats des marchés financiers mondiaux. 


>Les besoins publics ne devraient pas se financer sur fonds privés lucratifs. Mais sur des titres limités à l'Europe par exemple, fermés au marché obligataire. Le concours d'une Banque Centrale Européenne qui prête de l'argent serait bienvenu car c'est son métier (mais l'art. 125 du Traité de Lisbonne lui interdit de faire son métier, précisément...)



En l'occurrence, et pour prendre l'exemple des Retraites les actifs d'aujourd'hui produisent plus de richesse qu'en 1960. Il faut avoir ça à l'esprit avant d'objecter qu'il y aura bien 2 jeunes actifs pour 3 vieux inactifs. 

On nous fait des projections à 2050. Très bien, si nous partons sur une croissance de 1,7% prévus, nous doublerons la richesse produite (P.I.B) Ce Grand Gâteau est aujourd'hui de 2000 milliards d'euros en France. Les retraites coûtent sur ce gâteau 13% = 260 Milliards.

En 2050, il y aura plus de retraités, et la retraite coûtera alors 720 Milliards d'€ à prendre sur le Grand Gâteau (le P.I.B),  18% de la richesse nationale produite.


Mais ce Gâteau sera alors de 4000 Milliards (à 1,7% de croissance, logique).


Alors que l'on fait croire que les patrons vont devoir tripler l'effort financier : 260 contre 720, donc plus cher. On prend les Français pour des gamins d'école maternelle.


18% de 4000 Mds d'€, contre 13% de 2000 Mds d'€ aujourd'hui. L'effort sera de 5% sur une richesse qui aura doublé !


Aujourd'hui, il reste 1740 milliards à se partager, une fois les retraites payées. 
En 2050, il restera 3280 miliards  à se partager, une fois les retraites payées.


Et on nous répète qu'il faut réformer ! Tu comprends ma colère ? tu comprends pourquoi aujourd'hui, lorsqu'on sait tout ça, on a du mal à voter à droite ?


Il faut réformer, ok, mais dans quel sens ? Or, ils le font dans le sens de l'allongement du temps passé au travail, non pas parce qu'il n'y aurait "plus d'argent" mais parce que le syndicat des patrons (le MEDEF) ne veut plus consentir à l'effort historique régulier d'augmentation des cotisations sociales, alors qu'il circule plus d'argent et qu'il se produit plus de richesses qu'autrefois. 


Or, ceuwx qui nous vendent la retraite à 67 ans savent bien que ceux qui devront partir avant 60 ans se raccrocheront aux budgets... sociaux ! (on n'en sort pas, on nous dira que les déficits publics explosent, pas grave, les prêteurs prêteront)


Il y a 40 ans, l'effort consenti par le patronat était plus important qu'aujourd'hui. Pourquoi ne serait-ce plus possible aujourd'hui ? 


Voilà, Renaud, tu crois toujours que ça ne leur fait pas "plaisir" d'impulser de telles réformes ? Moi je crois qu'ils rient sous cape.  
C'est leur manière à eux de remercier les salariés qui ont travaillé toute une vie pour produire les richesses qui  serviront aux banques à spéculer sur les marchés financiers internationaux. Triste condition humaine du XXI° siècle !


Quelle est donc cette vision pessimiste qui autorise le patronat à penser que la France serait moins riche en 2050 qu'au sortir de la 2nde Guerre Mondiale ?  
C'est une pure affabulation. 


Ce qu'ils veulent, et les gouvernements qui appliquent fidèlement leur politique, c'est faire toujours plus de profits (très bien), mais toujours moins partager (moins bien).




(un chef d'entreprise exemplaire


 Carlos Ghosn, un furieux anarchiste, puisqu'il  touche 

770 000 €/mois sans compter les stock-options, et le chauffeur, et la Renault offerte... 


Il a licencié 6 000 personnes en deux ans.


A ce tarif, il imprime sûrement ses billets de banque lui-même puisqu'il n'y a "pas d'argent !")



N'aurais-tu donc pas compris, cher Renaud, que la manœuvre générale qui accompagne, et qui dicte toutes les décisons politiques économiques,  visent depuis trente ans  à rediriger la richesse produite par tous vers les portefeuilles privés de quelques uns ! 


Cet aveuglement qui semble être le tien est celui de millions de personnes, je te rassure, il est lui aussi parfaitement organisé. C'est le pessisme, la résignation, le découragement qui est organisé par la désinformation, que dis-je, par la propagande soviétique européenne actuelle !

Il s'agit -pour "le discours dominant"- de répéter des mensonges patents comme François Fillon l'a fait il y a trois ans : "
Les caisses sont vides !" .

Le déficit public est dramatique. Il n'y a plus d'argent. Et tout le monde le croit. Peut-être parce que c'est plus facile à entendre que "il n' y a plus de travail..."

S'il est vrai qu'il y a un déficit, il faut alors se demander

- Pourquoi il y a "déficit" ? Les déficits sont entretenus par quoi ? Quels "boucliers fiscaux" sont-ils en cause ? Quelles dispositions de loi aggravent la dette publique ? Et enfin, à qui profite la dette ? 

Cher ami, ta réaction m'a attristé, car je la crois symptomatique d'un Grand Malentendu.  Je te renvoie volontiers aux ouvrages de Liêm Hoang Ngoc (Vive l'impôt !), Bernard Friot (L'Enjeu des retraites) ou de Jacques Généreux, ("La Dissociété", "Pourquoi la droite est dangereuse"). Dans "La Grande Régression"*, ce dernier pose notamment cette question : 

"Nous échapperons forcément à une destinée qui n'est pas soutenable, ni matériellement ni socialement. La seule question est de savoir si nous y échapperons grâce à une réorientation radicale et pacifique des politiques et du système économique, ou bien après l'effondrement violent de la société où nous conduit la dynamique enclenchée par la Grande Régression.

* France Culture, 127'
(Seuil éditions)


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