vendredi 28 janvier 2011

Jalousie de métier chez A.Montebourg



Arnaud Montebourg à Montpellier
envoyé par masterjournalisme08. - L'actualité du moment en vidéo.


Là il m'a déçu, Arnaud. 
Quelle mauvaise foi, il n'a jamais lu une ligne des propositions du Parti de Gauche, ça lui ferait top mal. 


Mais j'ai choisi de poster cette vidéo sans intérêt apparent pour ça : Si l'on écoute bien (et qu'on le relie avec les propos de Cambadélis dans Libération du 26 janvier 2011) le mot d'ordre donné transparaît :

"Mélenchon, c'est les propositions archaïques, les années 30". 


Prouvez-le !... alors ? Il est où le menteur qui va parler ?


Voilà donc les éléments de langage qu'on leur a donné  à ces perroquets professionnels. Au P.s on déploie plus d'énergie pour attaquer un homme de gauche radical plutôt qu'une Marine Le Pen, à ce que je vois !


Où est la contestation ? Refondation républicaine, Partage des richesses, Sortir de l'inféodation des Traités européens comme celui actuel de Lisbonne, Panification écologique. Où est l'archaïsme ???  
Je ne vois qu'avant-gardisme à la limite, ou simplement pragmatisme.


Le Parti de gauche propose 29 « mesures d'urgence » pour faire face à la crise économique. Combattre les licenciements et les délocalisations, de faire reculer la précarité du travail et la précarité sociale, d'augmenter le pouvoir d'achat et de modifier le partage des richesses, de développer l'emploi et d'amorcer un alter-développement, d'instaurer une maîtrise publique du système financier afin de contrer la spéculation et maîtriser le développement industriel et économique.


Et puis Arnaud Montebourg est insultant pour des gens qui entourent Jean-Luc Mélenchon comme le célèbre économiste Jacques Généreux dont personne ne croit qu'il puisse proposer des options économiques des années 30, ou Michel Naudy, fondateur de Politis, grand archaïque devant l'éternel !!! . Au P.G on trouve aussi Henri Pena-Ruiz*, dont a du mal à croire qu'il ne soit pas en phase avec les problèmes aigus de laïcité qui se posent à nous aujourd'hui et demain.


Alors que ceux qui ont lu Mélenchon comprennent bien que sa vision met à jour la synthèse de Jaurès avec les problématiques institutionnelles environnementales. Ce que le PS n'a jamais eu la cohérence de faire. Même Montebourg, qui a dû la mettre en veilleuse, sa grande gueule. Comme Mélenchon quand il était au PS !


Pauvre communication politique réduite à dénigrer la démocratie. Hommes et femmes de gauche, soyez dignes de vous-mêmes !


*Lire son article sur la "laïcité" selon les Le Pehttp://www.lepartidegauche.fr/editos/arguments/3400-la-conversion-republicaine-et-laique-du-front-national-nest-quun-leurre

mardi 25 janvier 2011

Privilégiés vous disiez ?


Je tombe sur une étude réalisée en 2004, et passée sous silence concernant la précarité dans les métiers de la culture. 
Plus précisément des sociologues missionnés par Le Ministère de la Culture ont interrogé un échantillon de 643 comédiens  exclusivement issus des Ecoles Nationales Supérieures d’Art Dramatique, titulaires du DNSPC (niveau II, Master).


Ils sont 55% à déclarer moins de 1250 €/mois






Et ceux-là sont bien lotis !
  • car ils sont 23% à déclarer moins de 625 €/mois (!) autant dire les minimas sociaux pour ces travailleurs intellectuels de haut niveau qui remettent leur métier tous les jours sur la table


  • Le salaire médian français est atteint pour seulement 22 % d’entre eux (2000 €/mois).


  • 2,5 % n’a aucun revenu...


  • 3 % seulement déclarent plus de 3125 €/mois, un salaire de cadre moyen.


Sont pris en compte les revenus des prestations d’assurance chômage. Ces chiffres ajoutent la pauvreté des revenus artistiques à la précarité que je décris dans mon pamhlet (à paraître*) sur le gâchis monumental à l'œuvre dans le monde du spectacle. 
Ces chiffres sont bas, et pourtant l’étude inclut les comédiens installés en Ile-de-France qui ont accès à des revenus supérieurs par la proximité de l’audio-visuel, pub, ciné, synchro. C’est dire si la moyenne des revenus est basse partout sur le territoire, épouvantablement basse.
Cette étude s’inscrit dans la suite des études précédentes où la faiblesse des revenus apparaît pour la majorité des comédiens. Mais celle-ci a la vertu d’indiquer les revenus des artistes issus de ces Ecoles supérieures agrées par l’Etat après 1994, et par la précision de l’échantillon sondé, montre que cette précarité touche aussi ceux dont on aurait pu croire qu’ils sont des privilégiés de la culture, une élite. Et bien voilà l'élite. 
Mon expérience menée auprès des chanteurs lyriques solistes** montrerait qu’ils subissent les mêmes difficultés, avec, pardonnez-moi amis acteurs, une préparation et une formation plus longue et encore plus exigeante, une fragilité intrinsèque à l’instrument, une concurrence européenne et même mondiale totale due aux langues indifféremment utilisées.
Sur le plan du niveau de vie, l’enquête montre que 81% d’entre eux sont locataires, que 52% ont un père en activité qui exerce une profession intellectuelle supérieure, dont la moitié ont une mère dans ce cas. Pour 60% d’entre eux leur maman est employée de profession intermédiaire. Cerise sur le gâteau, 49% déclarent occuper un emploi non-rémunéré dans le spectacle vivant. Voilà ce qui valait pour la France entière et pour le début du XXI° siècle.

Cela revient à dire que ces études là, si enthousiamantes soient-elles, sont couronnées par la perspective de gagner moins que le SMIC. De rester locataire, ne rien transmettre à ses enfants que sa précarité, et vivre au milieu des vagues, avec des hauts quelquefois, et des bas dont les creux ressemblent aux houles des avis de gros temps qui menacent de vous emporter sur le pont.

A quand un gouvernement qui en finisse avec la précarité dans les métiers de la culture ?
** Le Parlement des Artistes
* je cherche un éditeur, j'ai bien une piste mais si vous avez une, contactez-moi. merci.

jeudi 13 janvier 2011

EPR de Flamanville, ma lettre au Député Claude Gatignol


M. Claude GATIGNOL
Député
Assemblée Nationale
de la République Française
126 rue de l'Université
75355 Paris 07 SP
Paris, le 13 janvier 2011
Cher Monsieur le Député,
Je me permets de vous interpeller en tant que simple citoyen sur la situation révélée sur une station de radio en votre présence par M. Jacques Tord, Délégué spécial de la C.G.T sur le site de construction de l’EPR de Flamanville, dont vous êtes le Député de circonscription.
Je vous avoue être assez inquiet de la façon dont les opérations de construction semblent menées, quant au respect du Code du travail et sur le plan des conditions d'emploi mêmes des salariés de ce chantier.
Si les allégations du Délégué syndical intervenu hier en direct sur RMC étaient exactes, il serait inadmissible à tout citoyen respectueux de la loi, et a fortiori à un représentant du peuple, d'imaginer un instant que des ouvriers et techniciens, œuvrant à un chantier aussi sensible et complexe qu'une nouvelle centrale nucléaire, ne soient pas correctement traités, ni considérés en regard du Droit du travail français. 
Faut-il rappeler le triste précédent sur ce même chantier du licenciement d'un grutier qualifié en mai 2010 exerçant son droit de retrait face à des manipulations que son expertise jugeait dangereuses ? Que signifie de telles mesures de sanction à l’égard d’employés qui font de leur mieux ?
Il est révoltant à la conscience d'imaginer que l'on fasse pression sur les ouvriers et qu’on leur fasse -de plus- prendre des risques, que de piètres conditions d'existence leur soient offertes, et pire, que certains soient payés à la tâche ou à la tonne, que le Droit de leur pays d'origine s'applique en termes d'horaires, de salariat voire de niveau de rémunération... 
Pis encore, comment pourrait-on comprendre l'absence de réaction d'un Député qui serait à connaissance de pratiques sociales douteuses sur un chantier techniquement supervisé par des instances réputées aussi sérieuses et compétentes que E.D.F ou l'Autorité de Sûreté Nucléaire ?
Dans ces conditions, comment imaginer que le Maître d’œuvre privilégie -comme cela semble être le cas- le critère de 60 mois de délai de livraison d'un tel chantier, à l'exigence, autrement responsable, de qualité d'ouvrage et -in fine- de sécurité générale ?
D’autant plus que cette Centrale, on le sait, est une tête de série dont l’organisation sociale et industrielle conditionnera celle des suivantes : est-ce alors de bon augure ? 
Je ne veux pas croire qu’un chantier public devienne un lieu d’esclavagisme “high-tech” ou de régression du Droit du travail digne du XIX° siècle. Je pense que cela mériterait une sérieuse enquête de l’Inspection du Travail, quand bien même cela dût allonger les délais.
Les allégations du Délégué syndical sont extrêmement fortes mais il est plus inquiétant encore de ne pas vous avoir entendu réagir.
Ce chantier de Flamanville, emblématique de l'entêtement de l'Etat à opter pour des projets énergétiques nucléaires, offre aujourd’hui une claire image de son peu de souci pour la sécurité publique à long terme et pire, du bien faible souci des conditions humaines de réalisation d’un chantier hautement sensible.
Je vous demanderais enfin de comprendre le ton de ce courrier, car l’avenir de ce site industriel particulier est en définitive l'affaire de tous. Je me sens parfaitement dans mon rôle de citoyen de me mêler de ce qui me regarde. 
Recevez, Monsieur le Député, l’expression de mes salutations citoyennes.