lundi 31 mars 2014

Hypnose FN et tentative d’effacement du Front de Gauche : on est bien dirigé par le P.S

Je ne résiste pas au plaisir de faire une petite analyse de la situation de mi-mandat gouvernemental qui vient de se clore par les scrutins municipaux, en France. Qu’en peut-on dire ? 

Si l’on s’en tient à ce que chantent en chœur tous les mass-médias*, nouveaux outils de propagande du néo-libéralisme et thuriféraires de la censure Euro-néo-stalinienne, le Front National obtient une «victoire écrasante» et le parti au pouvoir, le Parti (dit) $ocialiste prend une cinglante dégelée. Voilà les éléments de langage, pardon, de lavage, qui ont cours à la Bourse des schémas prêts-à-penser. La seconde partie de l'assertion est vraie, la première est une vaste diversion de la réalité.

Et l'on sait que les courbes de temps d’antenne suivent de près les courbes électorales, à 95%. 


https://docs.google.com/file/d/0B3dBFftDnqsfaURkQW0xaFJVb1E/edit?pli=1 
Cette donnée est la seule que regardent les pouvoirs en place et les media commerciaux.

L’exposition médiatique permanente du FN est très supérieure aux résultats engrangés


Du coup, la présence du FN devient vraie pour les bonnes gens, de même que l’insécurité ou l’invasion des immigrés deviennent vrais, après avoir été annoncée par des médias intelligents

  • elle se confirme au soir du premier tour par des médias qui avaient raison d’être aussi intelligents
  • confirme au second tour l’intelligence des media qui ont la sale manie chronique de précéder la voix du Souverain (le peuple). 
et lui permet, au mieux, d’avoir quelques élus pour se maintenir. Quand on n’aura plus besoin de ce poison politique, qui n’est que le symptôme du cancer démocratique de nos sociétés euro-standardisées, le FN disparaîtra avec son temps d’antenne. 
Pour les mass-media, trois mois de chiffre d’affaires sur le dos d’une étiquette FN, et un tampon immérité de clairvoyance, pour ne pas dire de «voyance» tout court : dans un premier temps, ont dit ce qui va se passer, dans un second temps, on fabrique ce qui s’est passé de manière à briller aux yeux des téléspectateurs hypnotisés et rendus dociles.

En ce début d’année 2014, où François Hollande joue son va-tout,  les commentaires politiques rabâchés du matin au soir battent des records d’indigence, et l’abstention des records d’amertume.

Briller à tout prix en ne faisant pas son métier, voilà le lot du journaliste institutionnel Français aujourd’hui, puis rendre service à un pouvoir dit socialiste, qui préfère trouver un bouc-émissaire à ses propres carences que d’établir un début de visibilité à la critique du Front de Gauche. 

La corruption et le mépris du peuple ne se cachent même plus ! (mais Pierre Gattaz n’a-t-il pas déclaré que la TVA, dont nous faisons tous les frais sur le ticket de caisse, allait pourvoir servir à payer les dividendes des actionnaires ?) Au point où nous en sommes…


Le FN tourne autour du Front de Gauche
Le Front de Gauche, lui, malgré une totale disparition des écrans précédant le scrutin municipal, se maintient et même améliore sa présence à la Présidentielle. 

Mais entre omission avant, et disparition des résultats après, c’est bien à une tentative d’effacement du Front de Gauche de notre paysage politique que nous venons d’assister. La présence d’élus communistes affidés auprès de l’exécutif parisien (P.$) en est une illustration. Le refus du Ministère de l’Intérieur de nommer les listes Front de Gauche (par leur nom, quoi...) les a fait tout bonnement disparaître au bas des écrans lors des soirées électorales télévisées, saupoudrées en diverses étiquettes extr. Gauche, divers gauche etc. CQFD. 

Mélenchon avait prévenu, criant son indignation dans le désert qui lui avait été gentiment aménagé.

Pour ma part, 4 tentatives de publication de deux interviews de la Magistrate Hélène Franco (P.G, candidate XI° arr. de Paris) ont été refusées sur le media alternatif Agoravox. Cela ne m'est jamais arrivé en dix ans de collaboration avec cette plate-forme...

Il faut se rendre compte de la gravité de la propagande d’Etat.

"Roms, Roms unique objet de mon ressentiment !"


Concernant le F.N son «omniprésence» électorale est très largement sur-évaluée : 11 communes sont aujourd’hui dirigées par un Maire F.N, quand 67 ont été conquises dès le 1er tour par le Front de Gauche

Ce chiffre est-il paru dans la presse, a-t-il été annoncé par les paresseux des rédactions aux ordres ? Pas un mot sur cette réalité qui serait proclamée sous un gouvernement réellement socialiste comme une «victoire écrasante des forces progressistes de ce pays»
Là, non, Hollande joue avec le feu et souhaite rééditer le coup de Mitterrand en 1986. Diviser la droite. Minable.

2400 élus du Front de Gauche siègent ce matin dans des conseils municipaux contre 1300 élus F.N. Ecrasant, n’est-il pas ? 

Mieux, la ville de Grenoble vient d’être remportée par une liste Front de Gauche. Ah non !.… «par les Verts» disait ce matin France-Inter. Beh, ça tombe bien, le Front de Gauche est vert pour 6 de ses 7 formations (sauf le Parti Communiste mais j’y viens). Quant aux «Verts» (ceux qui le sont vraiment) ils ont quitté «Europe Ecologie» pour intégrer le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard.

Le Front National pour être présent depuis 42 ans et exposé 24h/24 depuis des mois sur tous les écrans, d’une façon qui déroge à toutes les lois sur l'équité de temps de parole, sans aucun rapport avec son poids électoral réel dans le pays, devrait faire un bon 45 % au premier tour dans toutes les villes. Faut-il qu’il soit marginal et laborieux pour n’arriver qu’à un «petit» 14,9% des voix ? Donnez au Front de Gauche le temps d’exposer en quoi il soutient l’intérêt général, même celui des petites et moyennes entreprises, même la nécessaire planification écologique, même les nécessaires régies municipales de l’eau, et vous verrez à quelle vitesse les vampires quitteront le pays. Mais non, au pays de Hollande il pleut toujours.…



Présenté comme parti «anti-système» le F.N est tout ce qu’il y a de plus réactionnaire. C’est une droite souverainiste qui ne se présente pas même comme étant d’extrême-droite. Faut-il que -précisément- aucun «système» ne soit gêné par le Front National pour être autant mis autant en avant par la puissance commerciale médiatique… Voilà qui devrait alerter les plus contestataires de la classe populaire qui se méprend et vote Front National au lieu de voter pour ses intérêts de classe, tout simplement…

Le Parti communiste lui, perd des villes historiques  de la banlieue rouge comme St Ouen. Mal lui en a pris de quitter l’autonomie du Front de Gauche à Paris. Il confirme qu’il y a un désintérêt massif et croissant pour les positions du P.C.F : son nucléarisme et son productivisme sont en total anachronisme avec les enjeux socio-écologiques planétaires. Les vrais communistes ne sont pas dupes de manigances électoralistes du Parti centralisé Place du Colonel Fabien, et voient bien qu’il ne sont dirigés que par une bande de néo-aristocrates bien polis et bien ringards, des «fils de» comme tant et tant d’élus locaux qui vivent en dynasties, pour ne pas citer leur Secrétaire Général, Pierre Laurent, fils de l’ancien directeur de l’Huma…

Après avoir gêné le Parti de Gauche dont il souhaite la fin depuis son début, par ses positions rigides et son électroralisme, il gêne à présent le P.$ dans les villes où sa présence a fait perdre des électeurs au P.$ (ex. XI° arr de Paris 44% au premier tour, contre 55% sans les dits «communistes»). Qu’en bon social-démocrate corrompu le Parti dit Communiste serait bien inspiré à l’avenir de rester attelé au Parti dit $ocialiste, afin d’y mieux se fondre, et disparaître. Comme dirait le secrétaire national du PG à l'économie, Guillaume Etiévant, "Rompons vraiment".

Les trois élues parisiens du Parti de Gauche ont été élues hier soir sur leur base, pour lea première depuis que le PG existe, et sans rien devoir à une quelconque alliance électorale. Bravo ! 


Danielle Simonnet, PG, élue Conseillère de Paris avec 13,7% des voix.
Sylvie Aebischer, PG, élue Conseillère du XX° arr de Paris et Laurent Sorel, PG ex-Verts, dont il n'existe pas encore d'images.

Deux moments grandiose de propagande sur France-Inter à laquelle nous sommes nombreux à être attachés et nombreux à s'en être détachés, depuis notamment les éditos de culpabilisation quotidienne de Bernard Guetta en 2005 contre le Non au referendum.

La croissance, totem par excellence  édito du 13 mars 2014

écoutez ce chef d'œuvre : "Les décroissants ont souvent des discours culpabilisants, désepérants et inaudibles, ce sont eux les vrais révolutionnaires, ils le sont plus que ceux qui se présentent comme radicaux ou à la gauche de la gauche." Thomas Legrand



dimanche 23 mars 2014

Les Professionnels de la Culture : ni Chômeurs-ni Quémandeurs


Parus sur Agoravox, malvoyants :  


Depuis le début de la semaine, les négociations entre partenaires sociaux vont bon train sur le devenir de l'assurance-chômage des annexes Unedic visant les intérimaires, les professionnels de la Culture appelés avec condescendance "Intermittents" (du spectacle). En fait, ces négociations durent depuis quelques semaines, pardon quelques années. Et où tous ces pourparlers ont-ils lieu depuis quelques semaines quelques mois, quelques années ? Nulle part, mais ce qu'il faut voir c'est là où elle finissent : un restaurant parisien, un lieu neutre, un restaurant parisien, à l'invitation du Mouvement pour les Entreprises de France, plus connu sous le sobriquet conspué de Medef (Medeuf lui irait mieux).

Dès lors que les dits professionnels syndiqués ont commencé de s'apercevoir que les négociations se menaient dans leur dos, il sont eu pour idée très moderne de démocratie participative d'ouvrir un lieu parisien, central, ouvert, libre, de réflexions, d'ateliers qui soit caisse de résonance pour les syndicats. Une barque dans la nuit, pleine de bougies, perdue au milieu de l'océan Ayrault-Hollandais qui borde nos rives. C'était l'opéra.

Les citoyens soucieux de leur régime interprofessionnel de solidarité l'ont choisi pour y tenir des ateliers de concertation, de propositions, de façon à ce que les négociations ne se passent plus dans leur dos, voire sur un coin de table, (ou dessous, c'est comme on veut) entre 20 h et 00 h 00 entre le Medef et la CFDT.

course poursuite 

Puis vendredi 21 au matin, les ors du foyer de l'opéra Garnier ne cadrant pas avec la supposée marginalité crasseuse des Intermittents (alors que ce sont des professionnels de la Culture, notez bien) les naufragés ont souqué vers le Carreau du Temple où là, ils ont été pourchassés. Moi qui vous parle, j'ai alors vu 14 fourgons de Gendamerie et de Police arriver. Il s'agissait d'encercler le bâtiment flambant neuf et rénové du Carreau du Temple (3° arr.) et de mater la rébellion dans l'œuf. On a les larmes aux yeux de voir le service public fonctionner aussi bien...

- On... veut-bosser !
- Salauds !
- Dé...mocratie !
- Faignants !

Ainsi ceinturé, le bâtiment ne laissait plus librement ni le citoyen ni le professionnel (c'est le même) aller et venir se renseigner. Chaque manifestant qui en sortait ne rentrait plus. Et chaque occupant n'avait qu'à sortir de sa grotte s'il avait faim.

rumeurs, on-dit, anathèmes


Carreau du Temple, 22 h 30 samedi 22 mars 2014, Paris.

Dans la même soirée pendant que cette noble assemblée se tenait à carreau, vers 20 H 00, du côté du siège du Medef, un Délégué de la CGT-Spectacle me le rapporte, on vit un membre du MEDEF inviter à dîner pendant l'interruption de séance un camarade syndiqué (entendez par "camarade" un membre négociateur de la CFDT...). De retour vers 00 h 06, le camarade syndiqué signait sans barguigner l'inique protocole d'accord des nouveaux accords qui vont lier (c'est le mot) à ce régime d'assurance-chômage coûteux, dispendieux et compliqué, quelque 100 000 intermittents du spectacle pour dix ans encore. Magique !

Ces deux-là auront réussi, en 4 petites heures, à ce que des semaines, des mois et des années de propositions et de négociations n'avaient pas abouti. Extraordinaire. Voici les conséquences ordinaires de l'accord signé avec la CFDT samedi dans la nuit : http://www.orlaim.com/reglementation.

Puis vient cette annonce façon patronat :  plafonnement à 5400 €/mois ! La belle affaire ! Cette somme annoncée ne recouvre aucune réalité. Elle discrédite les intermittents dans leur ensemble, dans la droite ligne (la ligne de droite ?) de l'anathème de "privilégiés" dont on nous affuble depuis 20 ans.

le caddie humanitaire qui n'a pu rentrer
même avec Danielle Simmonet et Eric Coquerel, élus PG de Paris.
 
Dans la journée de samedi, nous qui étions à l'extérieur commencions à nous inquiéter pour la santé de nos camarades enfermés, et qui, poussés par la faim, auraient pu défoncer les portes pour sortir (!). Nous sommes donc arrivés avec deux élus, et une "valise diplomatique", un caddie de courses avec de l'eau, du fromage, du jambon, du sopalin, de miettes de thon par boîte de trente.

Le Printemps s'annonçait, le Soprano Caffè Pizze était plein, et Charlotte était belle. Sa danse a ému les agents de la Compagnie Républicaine de Sécurité... mais les aliments sont restés à la porte, avec les Elus.















Je vous laisse apprécier sur cette vidéo ci-dessous comment les forces de l'ordre ont maintenus enfermés (!) les occupants dans le Carreau du Temple, alors qu'il étaient censés les en faire sortir. 





Puis vers 22 h 30 un monsieur est exfiltré manu militari. Il nous livre ses premières explications ici.



malentendus


En tant que professionnel de l'audio-visuel, comédien, écrivain, homme de gauche, j'ai apporté tout mon soutien à la démarche syndicale ; mais j'ai commencé à ne plus comprendre ce qui se passait lorsque j'ai entendu clamer ce slogan : "Chômeurs-précaires-intermittents, AVEC OU SANS-papier... Solidarité !" ....

Le slogan pour sympathique qu'il soit et même juste, devient parfaitement décalé dans le ci-devant contexte des annexes IV, VIII et X de l'Unedic ; et même indigent.

Solidarité, certes lorsqu'il s'agit d'organiser le régime d'indemnisation qui va garantir la pérennité économique des entreprises qui les emploient, garantir de bonnes conditions de travail durant les productions, et d'aussi bonnes en dehors, hélas, des productions. Le Professionnel du spectacle doit s'adapter à l'hyper-flexibilité de son secteur. C'est un travailleur hyper-moderne ! On devrait le féliciter d'offrir par son consentement à un tel régime, le plus contrôlé de tout le salariat, à une telle vitrine-modèle du MEDEF....

Pourquoi diable amalgamer ces différentes catégories dans la même phrase ? Que vient faire ici le travailleur sans-papier ? Lorsque nous le défendons, crions-nous "intermittents" ?

Or, c'est exactement ce que veulent les oligarques du Medef : nous désigner comme des marginaux à fortes prétentions pour exercer une pression à la baisse, et faire régner le mépris d'une population laissée dans l'ignorance ; ça pue la morgue. Or, je pose une question : Quand allons commencer à comprendre ça avant de brailler n'importe quel slogan ?

Et puis une autre chose, mes amis les professionnels, précaires ou pas : bannissez ce mot de "chômeurs" de votre vocabulaire. Là encore, c'est prêter le flanc à une critique infondée : 


Que ce soit dans le spectacle ou dans le reste du corps social, il n' y a pas de demandeurs d'emploi.
Il n' y a que des professionnels disponibles qui offrent leur force de travail. 

Rallions-nous plutôt derrière la bannière : 

NI CHOMEURS-NI QUEMANDEURS

propositions

Le régime d'assurance dans sa forme actuelle, problématique depuis 2003, générateur d'exclusion de 30 000 professionnels de toute assurance-chômâge chaque année est reconduite pour 10 ans s'il n' y a pas de forte mobilisation. 

Je suis on ne peut plus sérieux : face à l'arrogance du Medef qui ne reconnaît aucune des propositions du Comité de suivi, ni des syndicats de salariés majoritaires (la CFDT ne représente que ____ %) donnons du fil à retordre au MEDEF :

Pourquoi ne pas proposer en effet qu'un seuil de 253 heures soit institué pour apporter tout de même une assurance-chômage de 6 mois à ces innombrables professionnels du spectacle qui ne parviennent pas à faire leurs fameuses 507 heures en 12 mois, faute de carnets de commandes remplis ? 

Pourquoi sinon ne pas proposer que les entreprises du CAC 40 sorte du champ des cotisations aux annexes VIII et X et que le MEDEF par voie de conséquence sorte du champ des discussions paritaires ?

Intermittents et professionnels de la culture, soyons solidaires mais aussi inventifs. Les 507 h. sur 12 mois, qui seraient à reconquérir, ne sont pas pour autant une panacée : 

Chaque année, 150 000 d'entre nous cotisent et ne reçoivent pas d'allocation. C'est ça qu'il faut regarder.

Que seuls 2,5 % de la richesse créée par les Industries Culturelles chaque année (soit 1 milliard 475 millions  sur les 59 Milliards dégagés) soit prélevé et nous garantirons les 100 000 professionnels du spectacle d'un revenu de 1300 €/mois QUOI QU'IL ARRIVE dans leur carrière. Et nous nous affranchirons de la tutelle bienveillante du Medef. 

D'aucuns s'offusqueront ; à cela je réponds par avance que cela relève du choix de société. Libres à eux de se déclarer impuissants dans une société dirigée par l'argent et le mégotage social, quand des milliards de dollars transitent chaque jour par des paradis fiscaux que nous tolérons et même défendons sur notre territoire (ex. Monaco...) Cela suffit.

La Belgique et d'autres pays le font, selon des modalités différentes, mais nous français ne savons pas le faire.... Automatique et sécurisant, cela occasionnerait de moindres coûts de fonctionnement et pas de fliquage administratif coûteux et inutile. Cette mutualisation n'empêcherait pas ceux qui gagnent plus de gagner plus encore, mais empêcherait bien que chaque année 30 000 collègues restent sur le bord du chemin. Donc, une fois encore, au travail !