vendredi 26 août 2011

Destroy Social Killer

L'affaire du Sofitel (pub mondiale) révèle l'hypocrisie d'un monde ou la justice est une apparence voire une utopie. Les USA sortent ridiculisés par un système judiciaire accusatoire qui semble d'avantage aiguiser les appétits de victoire du procureur et des avocats que favoriser l'expression d'une vérité judiciaire. Abandonnent-ils des charges ? Ils protègent surtout leur crédibilité face à un jury, ils font une carrière.

L'homme ne se rélèvera pas d'une telle opprobre, à moins qu'il soit encore plus fou qu'il n'y paraisse, puisque le monde entier s'est aperçu le 14 mai qu'un ancien ministre, destiné à succéder à un Président de la République n'était qu'un gros déguelasse et que tout un monde le savait : ses homologues, ses proches, ses amis comme ses ennemis. 




À cette occasion des langues se sont déliées. On a ainsi entendu l'ex-collègue du lubrique prof de Sc-po, Alain-Gerard Slama en direct sur LCP, dire que "même à Sc-po son attitude avec certaines étudiantes c'était trop"

Donc, le silence régnait et, comme toujours avec ce roi complice des crimes, sans que cela se sache. Le silence régnait, mais les couloirs bruissaient.

S'il ne s'était agi que d'une partie de jambes en l'air, froide, improviste et dinatoire ce serait déjà pire qu'un crime, une faute. Parce que dans une situation de pré-campagne présidentielle on évite les guet-apens, tout situation compromettante.




Les enfants sont les premières victimes des guerres menées par les adultes, que ce soit à coups de paroles ou de machettes.
Personne ne dit assez que celle présentée aujourd'hui comme une affabulatrice, dont on nous dira bientôt qu'elle a provoqué et déshabillé M. Strauss-Kahn, (au propre comme au figuré), est aussi la maman de deux enfants. Ces enfants, dont personne ne parle, ne sont-ils pas aussi victimes indirectes de ces agissements .


On peut se poser cette question car il n'est pas interdit de spéculer : 
L'un d'eux, dans un coin de son cœur, meurtri d'avoir vu sa mère vilipendée, ne prépare-t-il pas une balle de 9 mm pour un DSK à venir, ou sinon une belle dévalorisation personnelle, et avec lui quelques black-panthers dont le récent déni de justice a peut-être réveillé des rancœurs ? Pire qu'un crime parce que, pour ne pas vouloir laisser de sang on laisse au moins des années de larmes derrière soi.  

Le retournement de situation infligé à une africaine est encore une fois favorable à un blanc, aux USA on ne craint pas les clichés, même son avocat a semblé être discriminé, tout cela, par sa dimension mythique a excité un sentiment d'injustice nourri depuis des siècles, même si Obama ...

Dimension mythique au sens où cette navrante histoire concentre  une foule de symboles. Ça se passe à New-York. Il est riche, blanc, porte un nom Ashkénaze, il est célèbre, puissant. Elle est pauvre, noire, porte un nom Peul, elle est une anonyme ouvrière.  Ils travaillent tous deux aux USA pour raisons professionnelles. Mais à ce moment là, elle travaillait et lui prenait son bain.

Elle porte les stigmates de la classe qui est la sienne, elle filoute sur la date d'entrée sur le territoire, il filoute sur les raisons qui le poussaient à quitter ce territoire -quand a eu lieu son arrestation. Il trimballe derriére lui toute l'arrogance de sa classe, la même que ceux qui s'en vont fêter une victoire électorale au Fouquet's.

Le pauvre "Dominique" porte lui aussi les stigmates de la classe qui est la sienne, il choisit de passer sa réclusion conditionnelle dans le plus beau quartier de New-York puis se rétracte, craignant que ce ne soit définitivement trop voyant, trop tard... Bien des symboles de discrimination sont en jeu dans cette affaire, et vu d'ici, on a l'impression que le monde blanc est susceptible lorsque le monde noir l'accuse. Au quotidien, il s'était habitué au contraire.

Bien vite aux gros titres "Le Cavaleur" et "la mythomane" a remplacé "Le violeur compulsif" et "la pauvre fille" parce qu'il y des miroirs dont on ne peut affronter le reflet quand on est soi-même blanc, riche et qu'on détient dans ses mains pas moins que le façonnement de l'opinion publique.

L'issue donnée à cette affaire est à la fois spectaculaire et révélatrice. On a fait passer un homme riche, blanc et puissant, de sept chefs d'accusation à rien, l'écœurement est généralisé.

Révélatrice aussi d'un monde américain ou la justice trépasse et où les pouvoirs publics sont à la fois -selon le cas- ou trop prompts à l'arrestation, ou trop prompts à l'abandon des poursuites.

Mais une chose nous tarabuste : Qu'aurait été l'attitude de cette même justice si, au lieu de M. c'eut été Mme, agressée ou supposée l'être dans cet  hôtel par un certain Monsieur Diallo, serait-on allé mégoter sur l'exactitude absolue des dires de Madame, sur les aléas de son passé, et tout cela eut-il été jeté en pâture au public ?

Je réponds simplement, car il y a un moment où il faut arrêter de se moquer ouvertement de la gueule du peuple : certainement pas.

mardi 16 août 2011

Pourquoi les américains ont-il créé les plus grandes entreprises du monde ?

Sur Yahoo Q/R, site d'échanges phagocyté par les militants FN, il y avait une perle, une grande question : Pourquoi les américains ont-il créé les plus grandes entreprises du monde ?
Sous laquelle, un commentaire touchant de M. firefox terrier qui avait répondu comme suit :

Parce que en Amérique on aide les créateurs, en France on les pénalise et on les tue avant même qu'ils naissent. 
Je crée un site concurrent à Yahoo, et franchement je me demande si je vais pas me barrer de la France pour le créer car en France personne ne m'aide et tout est fait pour handicaper au maximum.
Dans la Silicon Valley j'aurais déjà à ma disposition un serveur et des investisseurs pour le développer. 
En France je dois me démerder à trouver le fric moi-même, et avoir mon propre serveur ou en louer un. On ne fait rien pour moi.













J'ai répondu à ce monsieur, sans prétendre à aucune leçon de géo-politique.


Les U.S.A ont créé les plus grandes entreprises du monde pour plein de raisons. Un, parce qu'ils ont gagné la "2nd World War".
("la guerre est encore l'investissement le plus rentable" dixit Noam Chomsky dans un précédent post), et ont imposé leur modèle culturel financier.


Secondo, parce qu'ils acceptent le risque privé, et donc ils acceptent de perdre. Ce faisant, ils gagnent. Mais l'explication des habitudes et des coutumes ne va pas loin :


Aux USA, leur monnaie de référence dispose d'une épargne mondiale en $

Les Banques Centrales ont leur contrepartie en Dollars, y compris la BCE (!) ce qui a consolidé leurs capacités d'intervention publique et les accords de liquidité sous forme de crédit aux privés. Et si les banques et les investisseurs ont culturellement le sens du risque, c'est parce que les banques sont puissantes. Quand elles coulent, les Etats leur prêtent à 0% !



Cela risque d'être moins vrai depuis 2008 et vu la situation présente. Les Pays arabes et la Chine pourraient se mettre à former des entrepreneurs et les soutenir plus fort et mieux que ne l'ont jamais fait les Etats-Unis. (la seule multi-nationale arabe pour l'instant est Al Jazeera, la télévision)


Mais aussi parce que aux States, tu arrives avec une bonne idée, et on ne te met pas devant tous les risques comme en France le pauvre patron. On te colle une armée de professionnels, tu n'auras que des participations. Ils investissent > ils choisissent le dirigeant. Toi, tu seras juste Membre fondateur. Mais ils capitaliseront dix fois plus qu'en France, parce qu'ils auront tout blindé au niveau communication pour que la boîte ne s'écroule pas, par l'effet d'un amateurisme européen bien compris, qui fait le délice des américains du nord.


Ensuite chez nous, faible confiance.
La difficulté d'obtenir un financement provient de verrous culturels qui sont très anciens. Depuis Napoléon III, et plus encore récemment depuis 30 ans déjà, ils (les riches) favorisent l'émergence d'héritiers-propriétaires, pas d'hypothétiques talents entrepreneuriaux qui viendraient du bas-peuple. Allons, voyons...


Les difficultés que tu rencontres sont classiques en France.
Ici, on part du principe que tu vas te casser la figure, donc on te demande d'arriver avec tes capitaux à toi.

Les banques françaises gagnent de l'argent grâce à l'énorme tendance des français à épargner (Livret A, Codevi etc...) elles n'ont donc pas besoin de financer des entreprises (ni voire de financer des couples qui veulent acheter une maison). Elles ont tout à y perdre vu la faible croissance qui règne en Europe depuis 1973 (entre 2,5 et 0% jamais plus). Les banques françaises ont pris l'habitude de ne pas faire leur travail.



En revanche, elles placent, elles placent. 98% des flux financiers vont à la spéculation et seulement 2% à l'économie réelle, tu es dans ces 2% dont seulement les plus garantis s'en sortent, les plus aidés par leur famille. On a vu le résultat en 2008.

La financiarisation de l'économie tue les talents individuels. C'est une dictature soviétique à l'envers, ni plus, ni moins.


Le problème que tu poses est aussi un problème de justice sociale :
Aux USA (260 millions d'habitants) il faut se figurer que jusqu'à Ronald Reagan en 1980, on payait jusqu'à 80% d'impôts sur le revenu pour les couches les plus aisées ; ça conforte un Etat. Quelle est la comparaison avec l'Europe qui est pourtant la première puissance économique du monde ? (2 des plus forts PIB du monde dans les 4 premiers, la France et l'Allemagne).


Pourquoi en Europe sommes-nous 450 millions d'habitants, et que nous sommes incapables de faire émerger une économie qui aurait TOUS les moyens d'être la première du monde en terme de créations d'emploi et d'activité ?...
 

Nos verrous institutionnels européens nous empêchent d'avoir les marges que les USA s'accordent. Les USA n'auraient jamais accepté une Banque Centrale qui ne rende pas de comptes, ne soit sous aucun contrôle (art. du Traité de Lisbonne) et qui s'interdise de prêter de l'argent aux Etats, jamais. Pourquoi ?


On a tout fait pour laisser Mc Do s'installer en France. Et pourquoi a-t-on laissé les clés de la finance de l'état à une personne comme Christine Lagarde, basée aux Etats-Unis ?  Pose-toi les bonnes questions, et puisque tu regardes vers les USA, regarde quelle guerre économique ils nous livrent depuis 1945.


Mon gars, il y a une révolution des mentalités à mener en Europe entière et en France d'abord ; des témoignages comme le tien montrent qu'il y aurait en Europe des milliers voire de millions de gens talentueux qui pouraient s' y atteler...

Il faut simplement qu'ils arrêtent de placer au pouvoir des héritiers ou leurs marionnettes comme M. Sarkozy ou M. Copé qui n'ont qu'une idée en tête : épargner un max, sauver leur tête et les fils de. 

Ton problème de création d'activité, nos problèmes d'emploi, de parcours, de vie, ils s'en foutent.

Aux Etats-Unis enfin, les américains ont le sentiment d'appartenir à une collectivité (une nation) les Chinois aussi. Pas nous. Mais nous sommes plus libres qu'eux. Paraît-il... car en fin de compte, la liberté les mains ficelées...

 

 

Sources :