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samedi 4 janvier 2014

Le P.G, parti défouloir pour ogres microbiens

Attention, ce billet est sulfureux, il n'est pas consensuel. C'est un billet écrit par un militant du Parti de Gauche qui entend que son identité politique et son étiquette partidaire soit respectée. Or, ça n'est pas le cas.



Ce billet donc, on me le reprochera. Mais je veux dire, à titre personnel et tout haut, ce que bien des militants et des citoyens impliqués dans la campagne des Municipales 2014 taisent. Ils encaissent sans rien dire. Ils se tiennent. Bravo. Moi, je revendique une liberté de ton. Je ne me tiens pas.

Un militant issu d'une mouvance libertaire et pressenti pour être dans les premiers d'une liste municipale à Paris, écrit sur un mail collectif :
"Nous ne sommes pas le Front de Gauche" (entendez, sans le grand frère du P.C.F) et il ajoute : "une organisation minore ses partenaires". J'e lui ai répondu personnellement que j'étais bien d'accord avec lui, que le P.C.F minore sûrement ses partenaires en s'alliant dès le premier tour au P.S. 

Démenti immédiat : -"Je parlais du P.G".

Voilà. On monte au créneau pour démentir qu’on ait pu oser critiquer le P.C.F, mais on y va à cœur joie, et à bras raccourcis, pour taper sur le P.G. 

Certains pensent que le P.G (12 000 adhérents et des millions de sympathisants) ne pourrait faire campagne sans eux. Alors qu’on rigolerait bien de voir les petites formations faire campagne sans lui, avec leurs trois adhérents...

Le P.G minore les autres organisations ? Voyons un peu :

Alors qu'on est dans cette situation -folle !- où le P.C.F foule aux pieds, pour quelques mesquines places municipales, le travail d’au moins 5 années de militants qui ont œuvré pour le Front de Gauche, le P.G ouvre ses listes, souvent au détriment de ses propres militants, au profit de vieux briscards (quand on a 40 ans en 2014, ça fait vingt ans qu'il y a un vieux qui bouchonne) ceux-là mêmes qui en profitent viennent dire la bouche en cœur, en gros, C’est le P.G qui pose problème ! 

Mais on rêve à gauche, ou bien on le fait exprès ?

Quand le P.G déploie ses militants de terrain, on les regarde distribuer, coller, se faire chier, et on les trouve bien ces petits. Mais quand on se défoule dans les réunions "unitaires", on les trouve soudain «écrasants», «hégémoniques»...

Faites cet effort : mettez-vous deux secondes à la place des militants du PG. Il est où le mépris, sinon de la part de cette génération de 68tards qui jadis ont foutu les vieux dehors et qui projettent aujourd'hui ce fonctionnement, devenu une peur, sur la génération qui les suit, et ce depuis 40 ans ? Elles sont donc encore là les frustrations de ceux qui ont courbé le dos devant le Pcf durant des années et qui s’en prennent -avec courage- à ceux-là qui n’en sont pas et qui n’y peuvent rien.

Ces petits poucets sont des ogres. Que dire de Gauche Unitaire qui avec 200 adhérents sur le territoire a placé tous ses candidats aux Régionales et les a fait élire (avec l’appui du PCF contre les colistiers du P.G dans tous les cas).

Et quand je dis "petits" c’est sans jugement. Quoiqu’on on ait quelquefois affaire à des gens qui ont 5 adhérents pour une ville comme Paris, mais qui exigent une représentativité que le P.G leur accorde en les "écrasant" , au nom de la diversité, de l’unité à gauche, bla, bla… On croît rêver de voir les gauchistes à l'œuvre sans le moindre complexe. Plus je suis petit, plus je braille. C'est comme les mioches.

Mais à la fin, si cette camaraderie se retourne contre le P.G, ne soyez pas étonnés un jour qu’il vous laisse en chemin. Les tracts, ils iront les distribuer l’hiver tout seuls. Les porte-à-porte, tout seuls. On verra alors quelle est l’indépendance réelle et le poids effectif de ces ogres microbiens lorsque le PCF ou le PS n’y sont pas.

Pas assez internationaliste ?


Une autre camarade quelques jours plus tôt, écrivait sur une liste d'échanges : "Je suis plutôt proche de partis qui s’affichent clairement internationalistes. Ce qui n’est pas le cas du PG.". 

Aussi aurais-je aimé que cette camarade précise sa pensée. Je suis personnellement abasourdi par une telle assertion, aussi lourde de sous-entendus. Car si on est Socialiste et qu'on n'est pas internationaliste, une seule solution : on est alors national-socialiste. 

J'ose donc espérer que cette saillie a dépassé sa pensée. Ce ne serait d'ailleurs pas plus grave que ce qui a déjà été proféré naguère. 

Je rappelle que durant la campagne de 2012, des individus comme Jacques Julliard ont osé écrire dans Marianne que les meetings de M. Mélenchon lui rappelait "les temps les plus sombres de notre histoire" ; que nous avons eu à subir les outrages infamants de caricaturistes de la presse nationale assimilant notre co-président à un tribun néo-nazi aux côtés de l'infecte Le Pen ; que le mot de François Delapierre au congrès du PG, désignant les douze ministres de l'économie comme des salopards, a été -de façon incroyable !- réduit à une allusion aux origines juives de M. Moscovici ; etc. etc. etc...

Votez pour la pire illustration
C'est alors que nos camarades du Front de Gauche ne doivent pas ignorer, avant d'écrire que le P.G ne serait pas internationaliste, que cela s'inscrit dans un contexte où leurs camarades du P.G, et plus largement les citoyens qui ont pensé voter pour le candidat du Front de Gauche, ont déjà été assez lourdement insultés

Je n'entends absolument pas l'être par des camarades. Encore moins pas ceux avec qui je m'apprête à faire campagne.

Pour ce qui est du fond socialiste et internationaliste du Parti auquel j'adhère, j'aimerais renvoyer à ce qu'il produit comme textes, ou bien à un seul discours, prononcé à Marseille, en 2012 devant quelques centaines de milliers de personnes, internationalistes comme nous. 

On a alors entendu des voix qui trouvait cette vision trop internationaliste. A l'extérieur, on ne s'en rend peut-être pas bien compte, mais depuis le jour de sa création, il se trouve toujours quelqu'un pour reprocher au Parti de Gauche tout et son contraire : tantôt trop petit, trop gros, trop républicain, trop socialiste, communiste pour les uns, puis pas assez libéral quand il n'est pas anti-capitaliste, enfin trop écolo, puis pas assez gros, trop rouge, pas assez rose, pas assez républicain, pas assez vert, trop libertaire, quoi d'autre... 



Sans commentaire


En fait, j'ai l'étrange impression que le P.G sert régulièrement de punching-ball à toutes les frustrations de la presse et la classe politique. Il semble être aussi devenu la mouche du coche à une foule d'organisations à qui, au nom de la diversité, il dégage des places éligibles au-delà de ce qui leur serait dû, au détriment de ses propres militants !

Et ça, ça échappe à bien des orgas, groupusculaires à l'implication souvent crépusculaire, qui se disent au contraire "écrasées" !... 
(cf. les jolies chaises musicales lors des Régionales en Idf en 2010)

Alors, le P.G doit-il servir de défouloir à tout ce qui n'a pas été reproché ouvertement au PCF pendant des années, plutôt qu'à être reconnu comme une force de propositions où des citoyens engagés travaillent honnêtement et parfois au péril de leur vie ? (cf. les menaces de mort sur la jeune Julie del Papa). Si c'est cela, dis-le moi que j'arrache ma carte tout de suite, si c'est enfin ce qu'il faut faire pour contenter ou les uns ou les autres !


Bref, nous avons une identité politique de gauche qui tient en trois mots. République, Socialisme, Ecologie. Quand commencerons-nous à être considérés normalement comme un interlocuteur normal ?

Ne vient-il à l'esprit de personne que cela pouvait devenir vexant à la longue d'être obligé de s'en justifier en permanence, et que cette préoccupation de l'identité, tellement spécifique pour certains qu'elle les obnubile, cadre mal avec l'horizontalité constitutive du Parti de Gauche, et au-delà, du Front de Gauche tout entier, avec ou sans le PCF. N'en déplaise, le PG était à sa création un front de gauche en petit. 


Les origines de ses militants sont diverses, je m'en réjouis. Heureusement qu'il n'y a pas des esprits obtus en ce parti qui jetterait un œil circonspect à qui viendrait du MRC, du NPA, du PCF, des Alternatifs, qui du P.S, qui vient de nulle part et même d'ailleurs. Ce serait la guerre. Car l'affaire est autrement sérieuse.

Enfin, a-t-on déjà surpris un seul membre du Front de Gauche, écrire à une tête de liste communiste quelque chose comme "Je me sens proche de partis qui s'affichent clairement pacifistes, ce qui n'est pas le cas du PCF" ... Imagine-t-on un instant qu'on puisse balancer ça sans sourciller ?
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Dans les médias aussi ça tape sur Mélenchon. Destin christique ?

mardi 14 février 2012

Lettre à ma tante sur la propagande d'extrême-droite

Je reçois un pdf sur la prétendue fortune de Mélenchon de la part de ma tante qui connaît mon engagement à gauche. Il faut dire depuis l'apparition d'un nouveau Front (de Gauche) les réseaux des sympathisants de Mme Le Pen s'activent à démonter l'image du candidat Mélenchon, plutôt qu'à tenter de démonter ses arguments de façon plus rationnelle.

 Chers Tatie et Jean,


Je vous remercie de m'avoir envoyé "Sacré Méluche", le tract de dépréciation personnelle qui vise Jean-Luc Mélenchon. Ça permet d’avancer soi-même dans sa propre réflexion et voir quelles sont les questions de rapport à l'autre, à la société, toutes choses qui font préférer l'un ou l'autre des candidats. En même temps, je ne peux pas le laisser passer sans réagir, car ça insulte mon engagement politique et ça contredit l'observation que j'aie pu faire dans le réel.

Je prends le temps de vous répondre car je pense que vous faites bien la part des choses et que vous n'avez pas écrit vous-même ce tract, sinon il faudrait le corriger avant de l'envoyer à d'autres personnes.
 
Ce document un peu mal fichu me peine un peu, parce que je croise M. Mélenchon quelquefois, et j’ai pu constater qu’il est capable de  discuter sérieusement avec n’importe qui, expert miltaire et simple paysan. Je l'ai vu venir s’asseoir au millieu d’un atelier pour écouter, prendre des notes, et dire qu’il apprend... à 59 ans, je n’en n’ai pas rencontré beaucoup d'hommes politiques qui avaient une telle simplicité. Mais là n'est pas l'essentiel. 


Cela montre une chose : lorsque les arguments rationnels viennent à manquer, et en particulier lorsqu'il nous est impossible ou difficile de voir où sont les avantages d'une politique, il faut bien se rattraper sur quelque chose. Les attaques ad hominem en général sont peu productives, elles ne convainquent que ceux qui sont déjà enclin à naviguer suivant le courant de la rumeur, et pas à fortifier le débat démocratique. Et ça en nous en montre une seconde : on a peur de ce qu'on ne connaît pas. Donc, à quoi bon continuer d'ignorer ?






J-L Mélenchon (de dos) à la manifestation contre la Réforme des Retraites le 10 octobre 2010. 
1 200 000 personnes présentes, Marine Le Pen absente.






Il me peine aussi, parce que des documents analogues visant Marion Anne Perrine, dite "Marine" Le Pen existent, et je ne les diffuse pas, car je crois vraiment à la politique lorsqu'elle fait œuvre de pédagogie, je suis repectueux des débats d’idées et non des débats de personnes.


Tenez, il y a quelques erreurs sur ce tract.


Le gars Mélenchon, qui est d'origine modeste lui aussi, a été sénateur mais il ne l’est plus, il ne cumule pas d’autre fonction avec celle de Député européen actuelle, et tiens-toi bien : il perçoit les seules rémunérations et indemnités des mandats qu'il effectue, à l'exception de toute retraite qu'il refuse de percevoir (une page web est consacrée à ça tant le document s'est répandu !)


Pour croiser le bonhomme quelquefois, car le siège du Parti de Gauche est à deux pas de chez moi et que je participe aux travaux de la Commission culture, je croise Jean-Luc qui y prend le métro, car il a refusé sa voiture avec chauffeur aussi il y a bien longtemps, préférant se déplacer en commun, très rarement en avion.


Donc, l’auteur de ce document que tu m’envoies n’a vraiment pas de chance avec un bonhomme comme ça… Si tous ceux qui s’empiffrent sur les comptes publics (haut-fonctionnaires, commis d'Etat, secrétaires d'Etat) étaient comme lui...


Il y a un autre détail, c’est le terme de “gauchiste”... Beh non justement, sinon je n’y serais pas.


D'abord, aucun risque pour Mélenchon d'aller dans un gouvernement avec Hollande. On n'est d'accord sur rien de ce qui est urgent et essentiel, et accepter un maroquin dans un gouvernement socio-démocrate ruinerait le travail de 4 ans de réflexion et de préparation des 8 mouvements de la Gauche du Non. Hollande vient de dire tout haut , qu'ils avaient déjà "libéralisé l'économie"et que surtout, il n'y avait "rien à craindre"...


Où est donc le gauchisme ? On prône la participation aux élections et non l’abstention ; la mise en œuvre de moyens concrets de gouvernement, et non de purs principes idéaux ; une éducation populaire et non un mouvement spontané des masses, etc. 

Donc socialiste, très républicain, avec une forte mise-à jour écologique et anti-capitaliste, oui (gauchiste, sûrement pas, ni social-démocrate encore moins).

Ensuite dans le détail sur les chiffres, on ne peut pas confondre le remboursement des frais avancés avec des revenus. Bref il n' y a qu'à se reporter à cette page où tout y est où à l'Express qui vient de publier les fortunes des candidats de 2012, et là on voit : tous impôts payés, il doit lui rester 4000 €/mois environ, et alors ? Assidu aux séances du Parlement de Strasbourg, c’est remarqué, et c’est un des rares députés sinon le seul français à tenir un blog ouvert à la suite de chaque vote en assemblée pour en expliquer le sens.  

Je suis d’accord avec toi, on aimerait déjà les avoir les 4000 €… moi, avec mon niveau d'études, si tout fonctionnait mieux dans notre pays, je devrais les toucher. Mais dans mon secteur, les fils-à-papa prennent toutes les places, puisque l'Etat est aux abonnés absents... (théâtre et audio-visuel, ndlr)


Enfin "prolo", après trente ans de mandats difficile de se faire passer pour un "prolo", d’ailleurs qui le dit ? On est loin du “gauchiste misérable” dont parle le document, tu ne crois pas ? Besancenot, je comprends, assistant parlementaire à Strasbourg qui se fait engager à La Poste comme facteur pour faire "peuple", là oui, pour moi, c’est du gauchisme.

Le document dit aussi “un homme de gauche devrait se comporter mieux”. Selon le tract, un homme de gauche ne peut pas gagner confortablement sa vie alors ; j’en connais pourtant un personnellement, compositeur de musique qui émarge à 23 000 euros/mois à la Sacem (quel exploit) et il est connu pour avoir été proche du parti communiste. Tout le monde n’indexe pas sa sensibilité politique sur l’épaisseur de son porte-monnaie ! Avoir le sens de l’intérêt collectif évite de tomber dans ce piège.


Sur ses bouquins au gars Méluche, je sais que dès qu’il a 5 minutes dans le train ou en ville, c’est pour écrire ; et vu le réel bagage intellectuel de ce monsieur, et le style, je le vois mal confier ses textes à un homme de plume... Après, je sais qu’il reverse l’intégralité de ses droits d’auteur au Parti de Gauche et à l’association Politique à gauche. 

Avec les sous, on fait des tracts pour expliquer aux gens -qui ne lisent pas- comment on pourrait limiter les marges de la grande distribution, ou encore comment redistribuer des terres libérées et ré-installer de nouveaux agriculteurs sur de petites exploitations par exemple, au lieu de les laisser fermer boutique, les laisser empoisonner les eaux et les animaux, les laisser s’endetter et se suicider pour tout horizon, hélas.



Plus loin, je lis “Dégueuler sur les riches” : nous on appelle ça,
"le rétablissement de la progressivité de l’Impôt sur le Revenu" C'est une mesure républicaine de justice sociale. Les gouvernements de droite récents l’ont tellement écrasée qu’ils ont réduit les 14 tranches à 5 tranches, je trouve que c’est un scandale. Pas vous ?

Etre volontariste, ce n'est pas dégueuler. Eh oui ! Bien loin des clowns européistes libéraux à la Bayrou, Hollande ou Jospin, qui ont faux sur toute la ligne fiscale depuis 20 ans, c’est une gauche plutôt autoritaire sur le plan moral, et totalement solidaire sur le plan économique qui est en mouvement depuis 2005. Ce n’est pas à prendre à la légère, au Front de Gauche la moralité en politique est bien à l'ordre du jour, et les corrompus, les fraudeurs en tous genres auront du souci à se faire. 

Et ceux-là, grands fraudeurs et grands videurs des caisses de l'Etat, ne sont peut-être pas à la place où Marine Le Pen les dénonce : elle regarde en bas de l'échelle sociale, nous regardons en haut. Que Carlos Goshn, dirigeant de notre entreprise Renault "gagne" 770 000 euros/mois ne la gêne en rien. Elle ne voit pas que que ce niveau est injustifiable, que l'inégalité des salaires détruit l'esprit d'équipe, pendant qu'il offre l'illusion de la richesse à tous les autres qui n'y arriveront jamais. Oui, pour les autres il y a le Loto...

Ce n’est pas “dégueuler sur les gens qui ont réussi”. A moins de considérer que lorsqu’on a réussi on doit immédiatement soustraire sa fortune à la collectivité, collectivité qui a pourtant permis cet épanouissement ! (exemple : la famille Carrefour qui s’installe à 50 mètres derrière la frontière belge pour payer moins d’impôts, merci pour nous.) 


Ou alors établissons un choix de société fondé sur l’égoïsme et non la solidarité, sur l'expulsion et non le logement, sur l'exclusion et non l'inclusion, et on verra la guerre civile s’installer vite et durablement. 

Je ne sais pas moi, soyons sérieux, l’heure est très grave. Il y a des gosses en plein Paris qui vivent à cinq dans 14 m2 ! On peut sans avoir honte laisser notre pays comme ça, dire aimer la France et vouloir frauder les impôts comme si c’était un sport ?






Dans une lettre que je t'enverrai demain, je te dirai, au-delà des bonshommes, comment j'ai apprécié le projet qu'il faut à la France que nous aimons tant.



Un site s'est penché sur cette rumeur :
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2 ème partie

vendredi 22 juillet 2011

Avignon ? Kick-OFF !

(ph. Olivier Faugeras panoramio)
Au retour d’Avignon en cette fraîche édition de 2011, je vous invite à vous pencher sur l’image et les signes que nous envoie le plus grand festival de théâtre du monde.

Pour qui n’y était pas venu depuis quinze ans, l’impression est forte. Le decorum n’a pas beaucoup changé, et le drôle de spectacle des gens de théâtre qui luttent pour s’afficher en meilleure place ne m’émeut toujours pas. À la promotion d’un spectacle, souvent débonnaire, on engage maintenant de toutes jeunes filles, préposées au tractage, qui vous avouent chacune être “comédienne à la base” mais qui sont, le temps de ce festival d’empoigne, les petites mains des productions privées qui pullulent désormais. Les tracts sont devenus des flyers et le geste plus racoleur. Ce folklore aurait du charme, si c’en était.


C’est à ces signes de nervosité qu’on sent la pression augmenter chaque année sur les artistes, si l’on en croit les chiffres qu’on récolte. 600 compagnies en 2005*, 1170 cette année, répertoriées dans un bottin impraticable pour le critique et pour l’acheteur. Lorsque j’y ai moi-même joué en 1994, où nous étions déjà 450 à présenter notre travail dans le OFF, et pensions naïvement qu’une baisse du nombre des compagnies présentes serait un mauvais indicateur de la santé des professions du spectacle… Je suis près de penser que cette inflation en est le pire signe et d’abord le signe d’une rivalité exacerbée.

Car si 1200 troupes rivalisaient de qualité autant que 400 sélectionnées, il faudrait alors s’y bousculer et les voir toutes. Mais la fréquentation du public est en baisse. Le spectateur sent bien que quelque chose ne va plus au royaume de Vilar. L’avignonnais lui, l’a compris depuis bien longtemps et déserte sa ville, et finance son départ estival par une sous-location aux artistes de quelque mille euros les trois semaines. Il y a donc moins de spectateurs pour plus de spectacles, au grand dam des commerçants qui ne verraient pas d’un mauvais œil un autre million de visiteurs en plus. Mais Kronos dévore d’abord ses enfants et le Festival occupe la totalité des discussions sur la culture au Conseil municipal d’Avignon.


Combien rapporte-t-il et combien coûte-t-il ?

  • 50% des Cies venues présenter leur travail dans le OFF ont un budget annuel inférieur à 50 000 €
  • 20% ont un budget annuel supérieur à 250 000 €
  • 60% louent leur salle à Avignon
  • 10 % sont en co-production ou partenariat

Et seuls 20‰ rentrent dans leurs frais (spectacles d’humour exclusivement)


Une salle coûte entre 2500 et 12 000 € les 3 semaines selon son emplacement, son infrastructure, son matériel...



L’opération, il va sans dire, est déficitaire mais là n’est pas le sujet. Les artistes dépensent sans compter, c’est vrai, et ils s’endettent. Ils paient tout, et leur logement et le droit de se montrer, au détriment de leur salaire et même de leur santé ; et au profit d’un habile propriétaire de salle dont le seul talent est d’avoir acheté un hangar il y a vingt ans. Ce sont ceux-là les extorqueurs de la culture, à juste titre les exploitants. Un garage ou une salle rapportent entre 10 000 € et 80 000 € à leur gérant.

Ils dépensent donc sans compter les kilomètres parcourus pour afficher, tracter, ni les dizaines de milliers d'euros dépensés pour se loger, manger, payer la salle, et pour la comm’, budget marginal autrefois, essentiel aujourd’hui. À la sortie, 50% des compagnies ne peuvent revenir à deux éditions consécutives pour des questions... financières. Comme toujours, ce sont les plus petites structures qui sont les plus immergées dans la concurrence la plus forte, et sans les moyens d’y faire face. Y être, ou n’y pas être, pour certains c’est bien la question.

Le théâtre, et tous ses corps de métier, requiert des équipes au travail. Et à concurrence rude, ficelle gagnante. C’est ainsi que l’on voit des armées de producteurs privés battre le pavé qui investissent sur de jeunes humoristes, de petites formes courtes, stand-up sans décor, dont la qualité relative n’a évidemment rien à voir avec l’art dramatique de Vilar ou Vitez ; ni sur la forme, ni surtout dans l’esprit. L’humour est le divertissement, la diversion de l’existence selon Th. Bernhardt, censé rendre supportable cette même société hyper-concurrentielle, cette Dissociété dit J. Généreux, où chacun le dispute à tous. L’on voit maintenant des écuries de Conseils régionaux labéliser un lieu et présenter leurs poulains. Des pragmatiques qui ne souhaitent pas laisser les compagnies dont ils suivent le travail se jeter dans la fosse aux 1200 lions anonymes.

Hélas, cette situation pléthorique est un vieux masque d’Arlequin, plus très brillant, arboré par cette majorité qui sous lui s’épuise et sue, étique. Les acteurs sont en miettes, comme dit Mélenchon. Oui. Ils le sont avant, pendant et après ce qui porte encore le nom de Festival. Certains s’en satisfont, et s’en font même une mystique. Pas moi. L’art n’est ni éthéré ni déconnecté du réel. Et je suis heureux de voir que le Programme Partagé du Front de Gauche se saisit concrètement des questions de l’emploi bien sûr mais aussi des droits d’auteur, des statuts, des rémunérations, d’une politique du livre, des écoles d’Art et leurs débouchés, articule liberté et démocratie de l’information, articule encore la critique du financiarisme à sa mainmise sur la culture.

Mélenchon adosse cette possible Révolution Citoyenne à une politique de dé-financiarisation générale des acteurs économiques. Il ne s’agit pas d’une cosmétique de plus ! Car il est beau d’avoir des ambitions politiques romantiques, des idéaux, si techniquement on ne s’accorde pas des leviers institutionnels. Dire, comme Mme Martine Aubry en plein Avignon, qu’on va doubler le budget de la Culture sur un claquement de doigts, sans révolutionner les institutions, voire sans désobéir, alors même que le  budget de l’Etat passe dorénavant sous les fourches caudines de Bruxelles avant son examen à l’Assemblée Nationale, relève au mieux du romantisme, au pire du foutage de gueule.

Combien croient encore, à la va-comme-j’te-pousse ou par vocation, aux vertus de cette foire commerciale dans la pratique de leur vrai métier, le théâtre ; alors qu’ils se disent conscients de gagner là “l’unique occasion de se faire entendre" dans un festival qui permet soi-disant de montrer son travail. Or, faire Avignon est peut-être la pire façon de montrer son travail. Conditions techniques limites, normes de sécurité bafouées, droit du travail… en parle-ton ?

On se prend donc à penser que, si au moins dans leur régions respectives les pouvoirs publics et leurs agents manifestaient un peu plus d’intérêt lorsque ces Cies les sollicitent... s’ils allaient au moins voir leur travail de façon plus systématique et coordonnée dans des lieux adaptés et si une meilleure péréquation de l’offre culturelle régnait sur notre territoire jusqu’en outre-mer, peut-être certains d’entre eux n’en seraient-ils pas à venir s’abîmer contre le mur du Palais des Papes…

Car enfin, montrer son travail devrait être la chose la plus naturelle du monde, et devrait être gratuit. Pourquoi faudrait-il que dans la culture nous trouvions normal de payer pour pouvoir travailler ?

C’est bien avec ce souci de préserver les capacités créatives sur le long terme, et non à la petite semaine, d’encourager les capacités de rêve et d’indignation qui font la culture d’une nation instruite et développée qu’il faudrait peut-être dans l’intérêt de tous, créateurs, spectateurs, institutions, qu’un numerus clausus soit instauré dans cette foire commerciale si peu lisible, qui transfigurerait le cercle du OFF. Que le OFF ainsi devienne IN, et même le précède sur le calendrier. On peut le faire.

Faudrait-il plus longtemps supporter cette infamante exclusion de l’un vis-à-vis de l’autre ? Pas d’angélisme : les différentiels budgétaires sont abyssaux. C’est le spectacle d'une fracture sociale qui s’offre au public du Festival d’Avignon. L’aristocratie du métier et la bourgeoisie du public d’un côté ; les gagne-petit et le tout-venant populo de l’autre. La bonne conscience de l’un sur la débrouille de l’autre.

La difficulté d’arrêter des critères est certes bien réelle, mais au nom de quelle entrave à la liberté ne saurions-nous pas faire ce que l’on fait à Edimbourg ?

Ces critères pourraient prendre en compte plusieurs points et notamment le budget d’une Cie (exit les Cies les plus dotées, qui auront tout loisir de présenter leur travail soit dans la programmation d'un Festival soit, ce qu’elle font déjà, dans leur réseau public institutionnalisé, les CDN etc...).
  • Ils pourraient favoriser les compagnies qui font un travail de maillage culturel en zone d’éducation prioritaire. 
  • Ces critères pourraient exiger la participation du lieu d’accueil à la production par exemple.
    • Ces nouveaux critères pourraient prendre en compte l’implantation géographique des compagnies, à qui on doit garantir une place convenable d’exposition de leur travail, prendre en compte leur éloignement des grands bassins d’emploi, leur implantation courageuse dans une petite ville de moins de 20 000 habitants, par exemple.
    • Les compagnies les plus isolées, qui labourent les diagonales du vide qui émaillent notre territoire auront une voix, à un chapitre ordinairement réservé aux structures les mieux dotées ; 
    Et nous verrions Patrice Chéreau monter un spectacle à Doullens...
    Le Festival d’Avignon deviendrait aussitôt un instrument d’égalité, de redistribution de l’offre culturelle, et aurait, pour le coup, vraiment retrouvé l’esprit de ses fondateurs.


    *sources vivantmag.fr, AFC 
    ** mise-à-jour : la fréquentation serait en hausse 48 000 carte du OFF vendues cette édition 2011

      jeudi 17 mars 2011

      De Fukushima à Flamanville


      On est toujours plus intelligents que les autres.

      Quelquefois, et même à grands renforts de moyens, que ce soit en matière de grandes orientations, de politique économique, voire de justice, de choix technologiques, y compris d'énergie, à l'heure de la remise en question de la pérennité de la production d'électricité à partir de matières premières radio-actives, on recourt à des experts, qui sont certes indispensables à rendre des travaux précis, mais qui n'en restent pas moins des hommes. Et des hommes, ça se trompe. Surtout nous, qui n'y connaissons rien. Mais nous, on nous a toujours dit que le nucléaire, en France c'était sûr. Tchernobyl, c'était des communistes, des incompétents...

      Les dirigeants de tous les pays qui tiennent à leur "indépendance énergétique" -comme ils disent- vont voir le fossé va se creuser immanquablement entre eux et le reste de l'opinion. Nous sommes bien sûr épouvantés par la catastrophe nucléaire de Fukushima, dont on ne voit pas bien aujourd'hui l'évolution, et dont on imagine encore mal les conséquences économiques et sanitaires. Eux tiendront bon, et soutiendront qu'on ne peut faire autrement. On se demande alors pourquoi ceux qui répètent ça font de la politique...

      Nous les Français avons placés tous nos efforts dans une politique nucléaire "civile" qui a offert un bon visage au nucléaire. Elle sous-tendait le nucléaire militaire en le masquant par sa superbe. Nous avions ainsi une puissance de production électrique telle que nous vendions aux pays voisins. Las ! La Commission européenne n'a pas apprécié, et nous sommes maintenant obligés d'acheter un surplus d'énergie élolienne que nous pourrions produire avec notre puissance, et perdons peu à peu le retour sur investissement que nous commencions à réaliser. Libéralisation du marché oblige. Là encore soi-disant on ne peut pas faire autrement....

      Pas cher le Nucléaire, nous disait-on. On en jugera désormais autrement.
      Même si nous n'y comprenons rien.

      Mais nous les Français avons mis le nucléaire au centre de la stratégie d'indépendance de la France et de sa diplomatie. Toutes choses qui ne servent plus de rien, à l'heure où nous avons rejoint le commandement intégré à l'OTAN. Nous entretenons un arsenal dont le but est le non-emploi. Pas cher, nous dit-on. Secret-Défense.

      Et lorsque le citoyen se mêle de ce qui le regarde, en attirant l'attention de l'un de ses Députés sur le danger social qui peut régner quelquefois sur le site de construction d'une Centrale, que nous sommes en train de construire, il a bien du nez le 13 janvier 2011, deux mois tout juste avant la catastrophe que nous connaissons. On lui répondra alors comme suit, puisqu'il n'est pas un "expert". L'ignorant citoyen se fait ici une opinion de "l'élégance" avec laquelle on lui répond sur des sujets aussi sérieux et graves que le Droit du Travail, sur des choix technologiques coûteux, et sur l'Intérêt Général : la Sûreté sanitaire. Pour notre Député de la Manche, tout est parfait. Si j'avais été Japonais, on m'aurait répondu de la même façon. Le Japon, quel niveau de sûreté !

      Je mets donc en ligne l'échange entier de courriers que j'ai eu avec le député M. Claude Gatignol dont le lyrisme final fait sourire s'il ne fallait pas en pleurer.
      La première lettre avait été mise en ligne ici même il y a quelques mois, voici la réponse :











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      lundi 14 février 2011

      Le jeu des Le Pen au grand jour


      La médiacratie dans toute sa splendeur. Le débat Mélenchon/Le Pen à 08 h 30 du matin. Pareil horaire empêcha que le plus grand nombre voie l'émission en direct, mais n'empêchera pas les médias -une fois de plus- de penser à votre place et de préparer les avancées droitières du programme de Sarkozy, l'air de rien. Marine Le Pen en avançant sur les terres de la Gauche ne signe-t-elle pas sa défaite intellectuelle ?
      Avant d'évoquer l'émission de BFM-TV, permettez-moi de faire d'abord une révélation. Adolescent dans les années 80, j'avais été absolument ébloui par les tribunes de M. Le Pen, avant de comprendre au fur et à mesure que ma compréhension du monde murissait que j'avais été, précisément, ébloui. Je sais donc à quel point le Front National est un illusionniste, une créature de la télévision, une boursouflure qui naît dans l'ignorance des gens et profite de leur innocence. Attention, cela fait des dégâts réels dans les mairies où le F.N a sévi par la suite. Le manque de culture civique et politique que tout bon citoyen français devrait posséder avant de voter me manquait. J'ai donc mis ma pauvre cervelle en marche et mon simple bon sens.
      Vingt-cinq ans après, le 14 février 2011 de retour devant ma télévision, les médias et le pouvoir en place marionettisent, caricaturent cette fois Mélenchon, et mettent en lumière les ultra-libéraux les plus régressifs dont la France ait accouchés : les Le Pen. En 2002 déjà, TF1 et consorts avaient agité les deux épouvantails de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite, croyant mieux légitimer le centre au pouvoir, et ça n'avait pas marché, on a eu l'extrême-droite. Courage.
      Jean-Luc Mélenchon a vertement répondu très rationnellement en restant courtois, patient à l'extrême d'écouter la caricature du social-traître que Mme Le Pen s'est amusée à faire de lui. Ses propositions gênent évidemment tout le gottha bien crémeux de ceux qui s'enrichissent, en accomplissant le rêve bourgeois séculaire de gagner de l'argent en ne rien faisant.
      J'ai donc vu en face de lui une extra-terrestre déguisée en fille-à-papa, Madame Le Pen, parler à « front renversé » (expression intéressante de J-J Bourdin !) du cours de l'évolution politique récente. Elle expliqua, sans s'arracher aucun cheveu, que Jean-Luc Mélenchon serait «  l'agent du système  » et le « faux-ami de ceux qu'il prétend défendre » (sic). Je fus pris de douleurs intercostales tellement c'était drôle. Le Mélenchon qui préconise un revenu maximum, qui pense que l'outil monétaire doit être re-connecté à la souveraineté populaire et au contrôle des parlementaires, celui qui avec J. Généreux érigera en principe de définanciariser les comptes publics*, des agents cachés du MEDEF ?
      Cela n'aura peut-être que peu d'importance pour vous mais je peux affirmer que lorsqu'on voit vivre Jean-Luc Mélenchon dans son entourage, que l'on constate l'indignation qui le saisit quelquefois, qu'on voit sa pugnacité, la sincérité que dégage son action quotidienne et la qualité du contact qu'il a avec toute personne, du plus humble comme moi au notable, l'imaginer en social-traître relève de la science-fiction. Il aura des défauts, mas pas celui-là. 
      Donc, le voilà accusé, Jean-Luc Mélenchon, d'avoir une vision « libérale » de la monnaie ? Libérale oui, au sens historique, et pas totalitaire. Là, on était déjà au degré zéro de la compréhension d'une économie socialiste. C'est ça l'intelligence de Mme Le Pen ? Elle n'a donc rien d'autre à dire pour sa défense ? On l'espérait plus fine.
      Au cours de l'émission on ne fut pas plus surpris. Du marketing électoral sur l'immigration**. Et ça n'a pas changé depuis vingt-cinq ans. Du facho retoqué par une grande bourge acoquinée chez les bad-boys. Le long de cette petite heure comme depuis quelques années déjà, elle vint sur les thèmes propres aux mouvements ouvriers d'avant Jaurès ! Elle voudrait nous plonger dans la violence du XIX° siècle où, en effet les ouvriers cassaient du Rital, du Polak, parce qu'un Code du travail n'encadrait pas les salaires de ces pauvres gens qui venaient leur faire une concurrence déloyale, malgré eux. Relire Germinal ! Combien d'Italiens ont été assassinés à Marseille il y a un siècle à cause de ça ? On en est toujours là, au XXIème siècle, à cause d'une droite européenne qui s'acharne à détricoter le Code de travail. C'est pour ces raisons que le Parti de Gauche exige la régularisation de ces travailleurs pauvres. Non pas pour faire « entrer toute la misère du monde » comme dit Le Pen citant Rocard (encore !) mais pour contraindre le patronat à considérer ces travailleurs comme égaux aux autres en droits, en devoirs et en traitement. Tous ces gens ayant fui leur campagne, poussés soit par des dictatures, des guerres ou pire, par la concurrence déloyale que nos produits agricoles industriels et subventionnés par la PAC exerce sur leur production locale, viennent faire nos ménages, nos poubelles et face à des entreprises peu scrupuleuses, acceptent le travail qu'on leur donne. Ils ont des papiers d'identité, tout, mais ils attendent « Le » papier (CERFA) qui ne vient pas. Voilà ! Pratiques, corvéables à merci, utiles au patronat qui dégage des marges bénéficiaires sur leur dos et sur le nôtre, ces esclaves modernes indisposent la grande fille-à-papa. Et elle a raison, c'est écœurant ; sauf que le Front National, en vrai porte-parole de la droite du MEDEF, voudrait continuer de s'en prendre à eux en les privant de l'aide médicale. Humanisme ? Hypocrisie. Son père était borgne, elle est myope.
      Le Front National n'a rien de laïque. A regarder se crisper Madame Marine, on vit bien le jeu des Le Pen au grand jour. Il est historiquement égal à lui-même lorsqu'il s'engage dans une offensive contre « l'Islam en France ». Les Conseillers régionaux du F.N votent partout des subventions prises sur argent publicaux lycées privés. Facultatives, allant au-delà de ce que préconise la loi, Ces élus anti-laïcs aggravent les inégalités sociales devant l'éducation en donnant plus à ceux qui ont déjà les moyens de placer leur gosse à l'abri de « la djihad islamique » qui hantent les cauchemars de la fille-à-papa. Laïcité du F.N ? Prosélytisme catholique caché, Opus Dei rampant, guerre de civilisations régressive. Admirateurs de G.W Bush et Samuel Huntington, bonjour.
      Ouvriériste en parole, elle nous fait croire à un avenir pour les gens simples qui, en retour la croient de bonne foi. Mais en venant sans cesse sur les thèmes historiques de la Gauche, se rend-elle compte qu'elle prend acte de sa défaite intellectuelle ? Si j'étais un militant de sa mouvance, je serais furieux. Elle ne parviendra pas à faire la synthèse entre un ouvriérisme régressif doublé d'un pareil catholicisme aussi rabougri (et pas universel justement) et le Monde du travail (divers, solidaire, universaliste). Sa vision est phobique, exclusive, le bouclier fiscal à 20 % a disparu ! Elle propose de « nationaliser » des banques (!) mais seulement dans le cadre de «  sanctions  ». Antiennes de l'extrême-droite, ne gouverner qu'avec la trique, ça lui va bien à la belle blonde aux lèvres pincées qui serre les dents quand elle parle des étrangers.
      Le Parti de Gauche (-comment-gouverner-face-aux-banques-) propose de re-faire des Banques des instruments publics, au service de l'intérêt général, d'harmoniser l'ensemble de l'économie européenne, de financer publiquement et souverainement le Progrès Social tout comme l'accès à la Géothermie. Ce sont des projets d'avenir à long terme qui n'ont rien voir avec le XIX° siècle où vit Mme Le Pen, c'est de conquêtes sociales majeures qu'il s'agit au P.G.
      Chez elle, tout n'est que mise-à-l'écart, hiérarchisation entre les humains, primat de la nature sur la culture. A titre humain, je la plains, et je nous plains. Car elle est obsessionnelle et paranoïaque ; et à force de visiter la Gauche sur ses terres, et même chanter l'Internationale, je vais finir par croire que c'est une révolutionnaire invertie. Un jour, fatalement, elle explosera en vol. Ce sera, c'est déjà, « Le Pen de Mort »

      Emission TV



      **Solde migratoire

      Retrouvez le tableau statistique des recensements statistiques entre 1911 et 1999, où sont détaillés les nombres d'immigrés, étrangers et Français par acquisition au sein de la population totale. 

      les blogs



      mardi 23 novembre 2010

      "Y a pas de fric... vous croyez que c'est pour le plaisir que de telles lois sont votées?"

      Un ami prénommé Renaud laissait  un petit commentaire sur ma page Facebook. Et c'est d'argent qu'il s'agissait dans ce petit commentaire.

      Mon profil disait ce jour-là : "Puisque Mme Lagarde nous promet sans cesse 2,5 % de croissance, pourquoi diable ne pourrions-nous pas travailler moins longtemps ?"


      et Renaud de répondre sur mon mur : - "parcequ'il y a pas de fric, vous allez finir par le comprendre ou quoi ???!! vous croyez que c'est pour le plaisir que de telles lois sont votées  ???!!... hein ???"

      à cette occasion, je me suis dit qu'il fallait  mesurer le réel déficit  d'éducation populaire (sans jeu de mots). L'Economie est une matière qui comme l'Histoire serait dès le collège propre à former de véritables citoyens, c-à-d conscients de leur choix. Il devrait être d'intérêt public  d'inscrire les fondamentaux de l'économie aux programmes des collèges et lycées, même si cela exige une préparation, des personnels qualifiés, des moyens. Car de l'argent, il y en a ! Tout est affaire de répartition.

      On dirait donc, cher Renaud, qui sembles si irrité, que malgré les catastrophes  récentes où le monde entier a été mis en émoi par les expropriations de seulement quelques millions de familles  américaines expulsées et réduites à la mendicité des bureaux d'aide sociale, tu n'aurais pas saisi les liens de cause à effet entre finance privée et dette publique. Je vais m'employer avec mes moyens très modestes à te démontrer que tu es un garçon honnête mais qui -comme moi- avais tendance à croire tout ce qu'on lui dit :

      Les dettes publiques des Etats sont d'abord provoquées par les réductions d'impôts (dépense fiscale), l'abolition des taxes de douane, et le départ des outils de travail (délocalisations). 


      Dans tous les pays où l'impôt est progressif et fort, la paix sociale est plus grande, et le bien-être général meilleur. Dans les pays où la contribution fiscale des citoyens est moins égalitaire, plus tendre aux riches, où les tranches sont moins nombreuses, où le message consiste à dire que certains citoyens seront "protégés" des taxes, les sociétés sont divisées, en compétition, la pression augmente sur les classes moyennes "laborieuses et courageuses" contre les classes pauvres vues comme "demandeuses et fainéantes".


      Pour parvenir à justifier de taxes moins justes, on fait croire (Ronald Reagan, Margaret Thatcher, 1980) que plus il y aura de millionnaires, plus ils tireront la société vers le haut. C'est une immense mystification. Cela ne s'est constaté nulle part. Cela accroît les comportements agressifs et égoïstes. Ces états sont tous sans exception -même les Etats-Unis- en voie de désindustrialisation


      Ces dettes tombent donc mal, dans un contexte de concurrence commerciale mondiale et de délocalisations des bassins d'emploi. Elles s'aggravent. 


      Mais ce n'est pas dramatique pour tout le monde ! 


      Ces dettes publiques font les choux-gras des prêteurs privés. Ceux-ci gagnent donc d'autant plus d'argent à mesure que les taux d'intérêts augmentent. Ces taux où les banques privées prêtent aux Etats sont fixés, non pas par une instance publique indépendante, mais des Agences de notation privées. (on n'en sort pas...)


      Les "Dettes publiques" Grecque, Espagnole, Française, sont pour les investisseurs des marchés financiers comme les autres ! c'est un "produit" qui rapporte comme un autre ! On prête au Portugal à 7% ou à la Grèce à 4%, mais ça représente quelques milliards d'euros de plus à payer pour ces peuples.



      En cas de dettes publiques où les investisseurs privés ne peuvent plus être remboursés, ou ne veulent plus prêter, on demande une aide à une Banque, le 

      • Fonds Monétaire International (dirigé par Dominique Strauss-Kahn). 
      Les pays les plus pauvres ne sortent pas de leur endettement. Ils remboursent juste l'emprunt du F.M.I.


      Les dégâts sociaux sont dus à des décisions politiques nationales ou Européennes, toutes dispositions qui tendent à enlever les règles (dérégulations), à vendre les services publics (privatisations), qui tendent en fait à une Organisation Commerciale du Monde. 


      Tout cela conjugué tire à boulets rouges sur les comptes publics et non les aident à s'équilibrer. 


      Au passage, ces politiques décidées par des élus du peuple se préoccupent-elles de l'intérêt du peuple, ou se préoccupent-elles plutôt d'assurer les marchés financiers privés qu'il y aura toujours une dette publique à colmater (à 4,% 5% voire 7%) ? Et donc accroître les bénéfices privés,  à partir du travail des gens de ces pays d'Afrique, d'Europe...

      Aux gens comme toi et moi, on demandera de travailler plus longtemps,
      par exemple... comme dans l'affaire de l'Augmentation de l'âge de Départ à la Retraite. Le but non avoué de cette réforme est bien d'ouvrir le Marché de la Vieillesse aux assurances privées de façon encore plus large ; pour ceux qui auront les moyens de se payer des retraites complémentaires (y compris les fonctionnaires, façon de détourner les richesses de l'Etat vers les caisses privées, décidément on n'en sort pas) par contre, pour les autres... ce sera prise en charge sociale.... (on n'en sort pas)



      On leur demande donc de travailler plus car il n'y aurait soi-disant "plus d'argent du tout dans les caisses". Tout bon étudiant en première année d'Economie sait que ç'est faux, Renaud.


      Philippe Gas, le petit patron de Disneyland-Paris à 30 700 €/mois, et qui vole sûrement son argent "puisqu'il n'y en a pas !"







      Les solutions existent, comme de rétablir des impôts progressifs avec de nombreuses tranches, placer le bouclier fiscal à 100 %, instaurer un revenu maximum et un différentiel entre revenus fixe plafonné dans la même entreprise, taxer les flux de capitaux, abattre les "paradis" fiscaux qui sont des enfers sociaux, signer des Pactes de Solidarité Financière dont les prêts ne seront plus soumis aux vicissitudes et aux diktats des marchés financiers mondiaux. 


      >Les besoins publics ne devraient pas se financer sur fonds privés lucratifs. Mais sur des titres limités à l'Europe par exemple, fermés au marché obligataire. Le concours d'une Banque Centrale Européenne qui prête de l'argent serait bienvenu car c'est son métier (mais l'art. 125 du Traité de Lisbonne lui interdit de faire son métier, précisément...)



      En l'occurrence, et pour prendre l'exemple des Retraites les actifs d'aujourd'hui produisent plus de richesse qu'en 1960. Il faut avoir ça à l'esprit avant d'objecter qu'il y aura bien 2 jeunes actifs pour 3 vieux inactifs. 

      On nous fait des projections à 2050. Très bien, si nous partons sur une croissance de 1,7% prévus, nous doublerons la richesse produite (P.I.B) Ce Grand Gâteau est aujourd'hui de 2000 milliards d'euros en France. Les retraites coûtent sur ce gâteau 13% = 260 Milliards.

      En 2050, il y aura plus de retraités, et la retraite coûtera alors 720 Milliards d'€ à prendre sur le Grand Gâteau (le P.I.B),  18% de la richesse nationale produite.


      Mais ce Gâteau sera alors de 4000 Milliards (à 1,7% de croissance, logique).


      Alors que l'on fait croire que les patrons vont devoir tripler l'effort financier : 260 contre 720, donc plus cher. On prend les Français pour des gamins d'école maternelle.


      18% de 4000 Mds d'€, contre 13% de 2000 Mds d'€ aujourd'hui. L'effort sera de 5% sur une richesse qui aura doublé !


      Aujourd'hui, il reste 1740 milliards à se partager, une fois les retraites payées. 
      En 2050, il restera 3280 miliards  à se partager, une fois les retraites payées.


      Et on nous répète qu'il faut réformer ! Tu comprends ma colère ? tu comprends pourquoi aujourd'hui, lorsqu'on sait tout ça, on a du mal à voter à droite ?


      Il faut réformer, ok, mais dans quel sens ? Or, ils le font dans le sens de l'allongement du temps passé au travail, non pas parce qu'il n'y aurait "plus d'argent" mais parce que le syndicat des patrons (le MEDEF) ne veut plus consentir à l'effort historique régulier d'augmentation des cotisations sociales, alors qu'il circule plus d'argent et qu'il se produit plus de richesses qu'autrefois. 


      Or, ceuwx qui nous vendent la retraite à 67 ans savent bien que ceux qui devront partir avant 60 ans se raccrocheront aux budgets... sociaux ! (on n'en sort pas, on nous dira que les déficits publics explosent, pas grave, les prêteurs prêteront)


      Il y a 40 ans, l'effort consenti par le patronat était plus important qu'aujourd'hui. Pourquoi ne serait-ce plus possible aujourd'hui ? 


      Voilà, Renaud, tu crois toujours que ça ne leur fait pas "plaisir" d'impulser de telles réformes ? Moi je crois qu'ils rient sous cape.  
      C'est leur manière à eux de remercier les salariés qui ont travaillé toute une vie pour produire les richesses qui  serviront aux banques à spéculer sur les marchés financiers internationaux. Triste condition humaine du XXI° siècle !


      Quelle est donc cette vision pessimiste qui autorise le patronat à penser que la France serait moins riche en 2050 qu'au sortir de la 2nde Guerre Mondiale ?  
      C'est une pure affabulation. 


      Ce qu'ils veulent, et les gouvernements qui appliquent fidèlement leur politique, c'est faire toujours plus de profits (très bien), mais toujours moins partager (moins bien).




      (un chef d'entreprise exemplaire


       Carlos Ghosn, un furieux anarchiste, puisqu'il  touche 

      770 000 €/mois sans compter les stock-options, et le chauffeur, et la Renault offerte... 


      Il a licencié 6 000 personnes en deux ans.


      A ce tarif, il imprime sûrement ses billets de banque lui-même puisqu'il n'y a "pas d'argent !")



      N'aurais-tu donc pas compris, cher Renaud, que la manœuvre générale qui accompagne, et qui dicte toutes les décisons politiques économiques,  visent depuis trente ans  à rediriger la richesse produite par tous vers les portefeuilles privés de quelques uns ! 


      Cet aveuglement qui semble être le tien est celui de millions de personnes, je te rassure, il est lui aussi parfaitement organisé. C'est le pessisme, la résignation, le découragement qui est organisé par la désinformation, que dis-je, par la propagande soviétique européenne actuelle !

      Il s'agit -pour "le discours dominant"- de répéter des mensonges patents comme François Fillon l'a fait il y a trois ans : "
      Les caisses sont vides !" .

      Le déficit public est dramatique. Il n'y a plus d'argent. Et tout le monde le croit. Peut-être parce que c'est plus facile à entendre que "il n' y a plus de travail..."

      S'il est vrai qu'il y a un déficit, il faut alors se demander

      - Pourquoi il y a "déficit" ? Les déficits sont entretenus par quoi ? Quels "boucliers fiscaux" sont-ils en cause ? Quelles dispositions de loi aggravent la dette publique ? Et enfin, à qui profite la dette ? 

      Cher ami, ta réaction m'a attristé, car je la crois symptomatique d'un Grand Malentendu.  Je te renvoie volontiers aux ouvrages de Liêm Hoang Ngoc (Vive l'impôt !), Bernard Friot (L'Enjeu des retraites) ou de Jacques Généreux, ("La Dissociété", "Pourquoi la droite est dangereuse"). Dans "La Grande Régression"*, ce dernier pose notamment cette question : 

      "Nous échapperons forcément à une destinée qui n'est pas soutenable, ni matériellement ni socialement. La seule question est de savoir si nous y échapperons grâce à une réorientation radicale et pacifique des politiques et du système économique, ou bien après l'effondrement violent de la société où nous conduit la dynamique enclenchée par la Grande Régression.

      * France Culture, 127'
      (Seuil éditions)


      voir la vidéo amusante et sérieuse de la SCOP le Pavé