Affichage des articles dont le libellé est Présidentielles 2012. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Présidentielles 2012. Afficher tous les articles

dimanche 4 mars 2012

Let's make money, ou "L'affront fait à l'Humain"

Il est des soirs tardifs où l'on se dit qu'il subsiste quelque part des programmateurs encore conscients et encore libres. LCP ce soir-là a fait honneur à ce qu'on appelait "la Télévision Française". Vous savez, celle où nous contribuions autrefois par une redevance annuelle et c'était tout ; celle que nous connaissions avant que les privatisations du secteur audio-visuel n'en dévoient les contenus au dernier degré.


La chaîne parlementaire a diffusé le documentaire de Erwin Wagenhofer, "Let's Make Money", qui avait été salué par la critique à sa sortie, et qui fut produit, chapeau bas, en l'an -1 avant le cataclysme des subprimes


Plus qu'un documentaire sur "la crise", c'est un objet d'éducation populaire que chaque association devrait diffuser dans les villages, les bistrots, les centres culturels, ex-Maisons du peuple, de la jeunesse, des dames patronesses. 


Il est intéressant à plus d'un titre. D'abord parce que les images sont dignes d'une photographie de cinéma. Ici, la beauté des plans côtoient la violence clinique du propos. 

Mais surtout parce que, sans aucun commentaire additionnel, la parole a été donnée à deux sortes d'invisibles sur l'échelle sociale : à ceux qui y culminent, qui voient au loin, à ceux-là qui formulent les projets pour tous ceux qui sont sur l'échelle avec eux et sous eux. Et puis à ceux qui tiennent l'échelle. À ceux qui produisent sans jamais voir la valeur ajoutée ni les dividendes que leur travail va générer.

mine de cailloux au Burkina-Faso. extr. de "Let's Make Money"

La seule parole a été donnée à ces deux extrémités du corps social qui ne la prennent jamais d'ordinaire ; les uns parce qu'ils la détiennent, les autres parce qu'on ne la leur donne pas. Les uns préoccupés de fabriquer des valeurs, des images ; les autres qui regardent ces images qu'on leur dit de valeur.


Grâce à "Let's Make Money", j'ai vu dans le même instant les vampires et leurs proies ; et surtout les liens de cause à effet que tout s'ingénie habituellement à soustraire à la vue du public.
À y bien regarder, c'est la force de ce projet, nous prenons conscience que nous sommes abreuvés à longueur de temps des avis des mêmes experts, des mêmes professeurs aux mêmes journalistes. Les sentiments de l'homme de la rue, ses émotions,  jamais sa raison, sont recueillies à chaud, voire orientés, le tout dans un format trop court où les phrases sont univoques, dépourvues des messagers de la nuance que sont les Cependant, Quoique, Or, Bien que...  L'écrit s'éloigne de l'oral jusqu'à bientôt lui devenir presque une langue étrangère.


Là, au contraire. Qu'il recueille la parole de l'ouvrière des champs de coton Burkinabée, ou celle du dirigeant d'un colossal fonds spéculatif (hedge fund) à Singapour, l'un se nourrissant de l'autre, le cinéaste jamais n'interrompt son sujet et chaque paragraphe de ce documentaire bien séquencé se décline à la manière d'une confession silencieuse mêlée d'images insoutenables où de jeunes bébés sont élevées dans la mine où l'on casse des cailloux dès l'âge de 7 ans.


Confession d'un ancien assassin économique, dont on se demande même comment cet agent a pu témoigner sans avoir le projet à très court terme de se réserver une balle de 9 mm.

Confession aux yeux mouillés d'un gérant de coopérative agricole africaine, mu par l'amour de sa patrie, mais conscient que les politiques usuraires du F.M.I vont finir par transborder toute sa population, passée de valide à invalide, d'utile à inutile, aux portes de l'Europe,- et le regretter.

Le mercenaire y fait lui-même allusion : Shylock aurait voulu qu'on lui donne un morceau de sa chair en gage. On repense alors à cette célèbre sentence de Shakespeare dans le Marchand de Venise : "... rien ne pourra racheter l'affront fait à l'humain". Et aussitôt les questions abondent : A quoi veulent-ils aboutir, jusqu'où iront-ils dans l'odieux ? Quel est le projet de société ? Y en-a-t-il seulement un ?


Spectaculaires et ô combien instructives sont les deux séquences accordées au témoignage de John Christensen, Conseiller économique de l'île de Jersey, "paradis fiscal", ou bien plutôt "enfer social" -comme on voudra. Ce monsieur très smart exprime avec une concision cinglante et un phénoménal sens de l'histoire contemporaine, la nature exacte, par le menu, de ce que tout le monde rebat les oreilles mais que personne n'explique jamais en télévision : le néo-libéralisme. Séquence proprement hallucinante de 2 mn 30 seulement, où il nous explique dans un taxi londonien comment et pourquoi le F.M.I et la Banque Mondiale ont imposé leur vision de l'économie au reste du monde. Le consensus dit de Washington (*).


Quatre petits points, quatre directions qui façonnent l'histoire de ces quarante dernières années, quatre éléments de compréhension sans lesquels on ne comprend rien -mais rien- de ce qui arrive à nos économies, nos industries, nos emplois, et bien sûr nos systèmes de protection sociale, pour ceux qui en disposent.

Une séquence analogue tous les soirs aux 20 heures de TF1 et je vous promets que bientôt les citoyens commenceraient à voter dans le sens de leurs intérêts !



Ce néo-libéralisme, projeté dès 1971 est une arme politique au sens pur. Nombre de  dispositions législatives ont découlé de la disparition de l'étalon-or au profit de l'étalon-dollar, ou plutôt du pétro-dollar. La tristement célèbre loi française du 3 janvier 1973 par exemple en est un avatar, qui interdit à l'Etat d'emprunter aux banques privées et non plus à lui-même (Banque de France) ... C'est aussi de cela dont Let's Make Money parle, en creux. Une arme de l'argent-roi pour l'argent et à sa propre destination.
L'économie n'est ainsi plus au service de l'humain mais le contraire et un nouveau capitalisme dictatorial dont l'absurdité, même anthropologique, n'est plus à démontrer a pu advenir.  
(lire La Dissociété, de Jacques Généreux ed. Seuil.)


Le film après quelques années n'a pas pris une ride, car on relie ces événements d'alors à ceux connus aujourd'hui, lorsque l'Euro s'est fait attaquer par la spéculation monétaire dès lors que les USA ont commencé à voir des devises libellées en Euros remplacer les leurs en 2011. Mais les Etats-Unis sont paraît-il des alliés...


S'ensuivit alors sur LCP un débat d'une platitude étonnante, chacun semblant sidéré et ne sachant plus quel prêchi-prêcha ressortir des vieillies armoires. Le journaliste a été bien cruel de réunir deux types de contradicteurs. Notre député Fourous (U.M.P) a été bien en peine d'expliquer que ce modèle avait fait émerger un milliard d'individus de la misère depuis trente ans. 

Il ne semblait pas choqué que les intérêts vitaux de nos nations ont été transférées peu à peu, mieux, prises en otage, par des entités privées, des banques privées, leurs marchés, leurs agences et les bourses. Il se garda bien de dire, en bon chien-de-garde du temple néo-libéral que malgré les énormes flux financiers générés, et donc les fameuses "richesses", pourquoi y a-t-il aujourd'hui des émeutes de la faim au Niger, des pays d'Europe comme la Grèce qui régressent, ou pourquoi les productions de valeur ajoutée qui font tant la fierté des suiveurs du F.M.I sont telles, qu'il y a encore 963 millions de personnes qui meurent de faim.


Ne serait-ce pas au contraire que le monde s'en porterait mieux sans cette doctrine économique absurde ?
______________________________________________________


Entretien avec Wagenhofer :


lundi 27 février 2012

Lettre à ma tante sur l'Extrême-Droite et sur mon engagement à Gauche (suite)

... suite de la première partie de la lettre

... Mais parlons de nous, à présent. D'un côté, je comprends très bien les gens que la droite a déçus. Les classes moyennes propriétaires que, ni l'UDF ni le RPR ni l'UMP n'ont jamais aidés. 

 Mais je ne comprends pas votre position autrement que par une sorte de "croyance" :

Je sais que vous avez été tous deux fonctionnaires hospitaliers, de  bons techniciens, qui avez commencé avec un C.A.P et qui aujourd'hui possédez une jolie maison de campagne (mes cousins, vos deux fils en ont chancun une) deux voitures et vous avez une petite bicoque secondaire à la mer. Super. Vous avez eu la chance d'arriver à une époque où tout cela était possible, vous faites partie de la génération dite dorée, née après 1945, qui a connu et la prospérité, et la croissance, et l'emploi et la sécurité d'emploi. Aujourd'hui, à notre âge que feriez-vous ? Vous l'avez remarqué comme moi,  les plus nantis sont les plus égoïstes. Et cela vaut du haut de l'échelle jusqu'en bas.

Avec l'Extrême-Droite des Le Pen (qui passent leur temps à Strasbourg à voter avec la droite classique que vous récusez) la Fonction Publique offrirait-elle encore une garantie d'emploi à vie ? Sarkozy tente déjà d'abroger ce principe. Où en seriez-vous vous-même si l'un des Le Pen ou des Poujade avait dirigé la France avec ce projet politique dans les années 60 ? Vous, ou votre génération, qui avez tout connu, de la naissance à la retraite, ne pourriez-vous pas vous montrer en faveur de plus de partage ? 

De ce partage qui existait autrefois lorsque vous avez commencé à travailler, -puisque la part des salaires dans la richesse nationale était de 10 points supérieure à ce qu'elle est aujourd'hui. Ne souhaiteriez-vous donc pas plus d'égalité de chances à vos petits-enfants qu'à vous-mêmes, et non moins de d'égalité de chances ? Etes-vous pour un monde plus dur, moins sécure, au plan alimentaire, sanitaire, énergétique, salarial, culturel également ? La France et d'autres pays aussi développés que le nôtre sont, sur ces points, dans un sale état.


À bien des égards, si cela peut vous rassurer je trouve  le projet présenté par le Front de Gauche plus "nationaliste" -au sens de l'intérêt de la France, mais pas seulement la France- que celui du Front dit "National". Je m'explique. Je pourrais dire plus patriote.

Je joue un peu sur les mots, mais quand notre programme expose des réformes bancaires, la solution de nationaliser les banques pour avoir une vraie souveraineté nationale sur l'économie du pays, et sur la dette publique par exemple mais aussi et surtout sur tous les investissements à réaliser, c'est une  solution que bien des économistes savent bonne et viable mais que leurs aiguillons idéologiques leur intime de taire. 

Et justement, comme pour les trains, c'est une question d'aiguillage : nationaliser, c’est rendre à la Nation ce qui lui appartient, première étape pour ensuite créer un système socialisé du crédit où des intérêts  proches de zéro profiteraient à tous, entrepreneurs compris ! C’est pas idiot par les temps qui courent, et beaucoup de petites entreprises ou de locataires comme moi aimeraient y avoir accès... pas vous ?
 
Une nouvelle voie est en train d'apparaître avec le Parti de Gauche et ses alliés du Front de Gauche : un socialisme écologique et républicain qui a pour projet simple -mais salutaire- de libérer les entreprises, les salaires, l'agriculture, en protégeant toute l'économie de nos pays du capitalisme financier qui les rend malades.

Et je vous passe, chère tante, cher tonton, les détails du dispositif de sortie de crise élaboré par Jacques Généreux, docteur en économie,  qui édicte 10 points par lesquels il faut passer pour gouverner malgré les banques et les marchés financiers (tu peux trouver son bouquin très accessible “Nous, on peut” sur internet)

Les marchés financiers c'est quoi ? Ce sont les outils avec lesquels nos dirigeants ont lié nos démocraties, et qu'utilisent les profiteurs du travail : Quand l'Euro prend 10 centimes à cause de la spéculation sur les monnaies, Airbus perd 10 millions d'euros dans le seconde suivante, et ses salariés sont menacés de perdre leur emploi. On a du mal à le croire, mais c'est pourtant le monde que nous connaissons aujourd'hui. Lorsque quelques puissants dictent leur taux d'intérêts, un pays entier est réduit à la misère : la Grèce nous offre ce triste spectacle, à tous.

Et vous et moi avons marre d'entendre qu'on ne peut rien faire. Rien n'est plus faux.

Alors, les vrais fascistes, tiens, les voilà les vrais ennemis de la Nation, qu’on a laissés prospérer à outrance, pas voilés du tout ceux-là, qui s'étalent même en double page papier glacé, les multinationales, et leurs dirigeants cooptés plus que compétents.  

Ce sont eux qui font partir l’outil de travail à l’étranger, pendant qu’on nous montre que c’est l’étranger qui vient ici. Comme ça, l'électeur se trompe d’ennemi, on en abattrait notre frère noir alors que le dirigeant français de Total fabrique du chômage ici en allant se cacher là-bas, au su et au vu de tous ! 





L'intuition nationale comme espace juridique connu et plus sécurisant pour l'administration d'un pays était bonne en 1986, au moment de signer l'acte unique européen, elle l'était encore en 1992 et en 2005. Et justement ! C'est sur ce terrain-là que la gauche a avancé, pour preuve : le Front de Gauche est la plus grande coalition créée depuis plus de 40 ans. Il confirme le bien-fondé de la nation comme cadre et l'internationalisme comme objectif à terme , vecteur d'un progrès partagé ; mais pas l'internationalisme ultra-libéral des flux financiers qui est un visage odieux et régressif, un faux internationalisme sauvage.  Non, un vrai truc quoi, une mise en harmonie des Droits du travail en Europe, déjà...


Pour te rassurer, "Inter-national" ne s'oppose pas forcément à "national", car pour que des nations dialoguent, il faut qu'elles soient en état de le faire, qu'elles existent. Et le dialogue évite le recours à la force. Or, nous sommes réduits en ce moment à défendre un bout de gras, qu'on appelle le AAA, une note internationale et bien plus, anti-nationale. Pourquoi aurions-nous si peu foi en nous-mêmes, nous les français ? Nous n'allons pas nous diluer ! Nous le sommes déjà, à cause des droites européennes ! Nous ne pourrions que nous renforcer si nous avions tous en Europe, et la France en premier, des systèmes plus favorables à la sécurité de l'emploi. Au diable les pessimistes !

Cela va mal, c'est vrai, et ce serait la faute à un Mitterrand qui n'a même pas pu aboutir son projet de nationalisation bancaire (Europe oblige !). Et ce serait la faute aux étrangers ? Les voilà affublés d'un pouvoir extraordinaire ! Les problèmes entre communautés, je les connais, j'ai habité à Amiens, au Pigeonnier. Vous, peut-être est-ce dommage, n'avez pas connu l'ambiance d'une banlieue... 
Ce qui me rend triste, c’est que beaucoup de gens de ma condition traduisent leur colère par des simplismes politiques ; ils croient possible ce que raconte Le Pen depuis 30 ans parce qu'ils ont le sentiment d'avoir perdu avec la souveraineté monétaire et politique une partie d'eux-mêmes. On ne peut pas leur donner tort. 

Mais est-ce une raison pour avoir foi en un mouvement politique, le Front National, qui fait son marketing sur les peurs depuis 1965 et qui énonce des chiffres qui sont faux ou de vérités partielles ? (lire ça dans "Les 5 mensonges du Front national" de Laurent Mafféis, éditions Leprince).

Je crois que c’est précisément la présence de la droite extrême qui renforce la droite dite libérale et la modèle en droite sécuritaire, celle des puissances matérielles qui nous exposent à l'insécurité de l'Europe-sans-frontières, celle qui nous vend l’Europe à tout prix comme gage de paix, avec les résultats d'une dictature. L'expérience est là. Ce n'est en rien une Europe guidée par un socialisme...

Cette droite extrême incarné par Mme Le Pen, Claude Géant ou  Sarkozy, a l'habilité de détourner ces millions de gens, de vrais gens, qui autrement en découdraient, dans les urnes comme dans la rue, là, tout de suite, et pas en 2029 ! Mais je le vois depuis des dizaines d’années, grâce à l’instrumentalisation de la famille Le Pen par l’UMP, et le P.S depuis 1986*, toute occasion de changer de voie est ruinée. Alors qu'il existe des façons de gérer l'économie plus douce pour nous et pour la nature qui nous fait vivre. Mme Le Pen aujourd'hui et son père hier, empêchent, à la fin, ce pays de se réformer en profondeur.
Je ne veux pas paraître arrogant. Je vous dis sincèrement les raisons de mon engagement dans cette nouvelle gauche du XXI° siècle. Tout le monde peut se tromper. Tout le monde peut évoluer aussi. Encore vous, je peux comprendre, à côté de moi, vous êtes des gens aisés : voitures, plusieurs maisons, des parents et des enfants propriétaires. Vous pouvez être fiers. Moi je suis locataire, vous avez un patrimoine à transmettre et moi, rien. Vous avez peur de perdre, et moi de ne jamais avoir. C’est peut-être  toute la différence. 

Je pense comme ma condition me le permet et avec les outils que l'école publique m'a donnés. Je ne suis qu'un salaud de pauvre… L’Etat aurait dû être présent lors de ma sortie des écoles et il ne l'était pas. Ma seule force n’a pas suffi : le logement, toujours le logement, cette difficulté a ruiné mon entrée dans la carrière et donc dans la vie car, à la différence de nombreuses autres personnes prises dans la guerre économique, je ne me suis jamais prostitué, ni pour avoir un rôle, ni pour avoir un logement : Priorité n° 1 ! Mme Le Pen propose de les détruire les logements publics. Nous proposons d'en contruire. Le Privé ne veut, ni ne peut, le faire. Trop cher et ça ferait baisser le prix de tous les loyers. Alors c'est à nous de le faire, car la Nation c'est nous.



Et donc, j'ai trouvé mon camp. C’est même parce que le programme de du Front de Gauche est tellement pertinent et qu’il a fait ses preuves ailleurs parfois, comme en Argentine au grand dam des grosses fortunes et des banques privés, que je pense que le candidat qui le mettrait en œuvre pourrait y laisser sa peau au bout de dix jours s’il arrivait au pouvoir, et même pas par des militants d’extrême-droite, pas du tout. Par des puissants qui, parce qu’ils ont grandi et vécu comme des paranoïaques, n’auront pas compris l’intérêt général qui est visé par son programme, mais n’auront vu qu’une menace : celle contre leurs intérêts matériels particuliers, et même pas ceux de leurs enfants. C’est triste.
Je n'en veux à personne, je n'insulte personne et surtout pas les miens. J'essaie simplement de faire partager les éléments de mon évolution car moi aussi, à ces fariboles, j’y ai cru, un temps. Mais j’avais quinze ans, une faible expérience de la vie et des autres. J’étais ébloui par ce que disait Le Pen. Et quand on est ébloui, on n’y voit plus rien. 

Aujourd'hui, avec les fondateurs et fondatrices du Parti de Gauche, Raquel Garrido, Martine Billard, Danielle Simmonnet, Laurence Sauvage, Jacques Généreux, Henri Pena-Ruiz, François Longérinas, Marc Dolez, François Delapierre,  Alexis Corbière ; Mélenchon, puisque c'est lui dont on a parlé, homme de qualité qui aura bien ses défauts, avec derrière lui nous autres, les centaines d'experts du terrain qui le rejoignent, je possède quelques clefs de compréhension du monde et des rapports de force qui sont à l'œuvre. Chevènement avait commencé le travail. Tous les autres me l'avait masqué. Pour cela -rien que cela !- je lui dis, Merci Jean-Luc. 

Chère Tatie, cher Jean, qui avez entendu des sirènes, entendez cette vraie parole et faites-en ce que vous voulez : Re-Prenons le pouvoir !

Je vous embrasse.
Votre neveu.







*François Mitterrand avait alors organisé le scrutin à la proportionnelle à l'Assemblée nationale, faisant entrer des députés du F.N  pour diviser la droite. Stratégie qui s'avéra perdante.





http://page.to/sacremeluche370foislesmic

vendredi 24 février 2012

Marine Le Pen et les règles du débat, retour sur un clash

Après ce qui vient de se passer sur France 2 ce jeudi 23 février 2011, la politique étant ramenée au niveau de l'arène romaine, je serais frustré si j'étais un militant du FN. Certains esprits faibles n'auraient pas encore compris ce qu'est la politique : un débat d'idées, et non un débat de personnes. Or, Marine Le Pen s'est placée hier soir face à Jean-Luc Mélenchon sur le terrain des personnes. Les uns ont dû se sentir insultés, les autres frustrés d'un débat qu'ils attendaient.








Marion Anne Perrine, dite "Marine Le Pen a laissé passer du temps d'antenne, et abusé de notre temps par ailleurs, à ne pas répondre à Jean-Luc Mélenchon, lui aussi candidat, du Front de Gauche à l'élection présidentielle. Une première, un sommet de mépris. Alors que la vertu du débat politique est de rendre possible le débat d'idées. Tout le monde aura pu noter que l'invitée de France 2 ne respectait pas les règles qui étaient fixées pour tous les candidats : Et ne pas respecter les règles lorsqu'on prétend à de si hautes fonctions...

La séquence est révélatrice : d'un côté un candidat, qui n'est autre que l'homme qui a fédéré une gauche multipartite comme personne ne l'a fait depuis des lustres, et de l'autre une héritière née dans la soie qui évite de regarder la personne humaine qu'elle a en face d'elle, qui lève le petit doigt comme on lui a appris au château de Montretout, lit son journal pendant l'émission,  et qui dit tout haut ne pas vouloir débattre avec un candidat qui pour elle n'est qu'"un leurre". Merci au passage pour les millions de français qui vont donner leur voix au candidat du Front de Gauche et qui sont insultés au passage.

On crut rêver d'entendre cette fille, dans les pas d'un père qui a insulté M. Durafour et tant d'autres personnes, jouer les vierges effarouchées devant les formules de Jean-Luc Mélenchon.

Sa tactique est celle de l'inertie de l'huître grasse. Elle ne s'ouvre pas. Au-delà du triste spectacle qu'elle a voulu donner de son incompétence, de son incapacité à accepter le débat, tout cela est simplement indigne d'une personnalité politique qui brigue les plus hautes fonctions et qui jouit d'un mandat de Député européen. Attitude révélatrice d'un certain esprit sectaire aussi, pas du tout prêt à assumer une confrontation d'idées, qui préfère la provocation et la diversion à la confrontation.


Révélatrice d'un caractère de dirigeant dictatorial et bien plutôt d'une petite capricieuse de 43 ans, héritière du parti de son père, qui avait rêvé débattre avec François Hollande ou Nicolas Sarkozy et qui, geignarde, n'a pas su accorder une once de considération en retour de l'effort qui avait été fourni par Jean-Luc Mélenchon de venir débattre avec celle dont il combat les idées.
Attitude platement justifiée par le refus de débattre avec quelqu'un qui aurait été insultant, lorsque l'on voit la légèreté avec laquelle elle insulte elle-même l'humanité entière, dont l'Enfance même, en osant proférer qu'on ne scolarise pas certains enfants. Quelle honte.

Le mépris est mesquin, et ne fait pas recette. Je crois que Marion Anne Perrine Le Pen qui s'affiche sous le sobriquet de "Marine" devrait le savoir. Elle a risqué gros à ce petit jeu d'évitement, et en tous cas, elle ne rend pas honneur à la hauteur du débat démocratique dont notre pays a bien besoin. Semi-démente en effet, mais pas complètement folle non plus, elle se sait perdante au jeu de la raison des arguments.

A présent, je m'exprime comme citoyen qui soutient comme il le peut la campagne d'un candidat.
C'est une insulte qui descend sur moi ; et ça n'est pas très brillant. Il faut le dire honnêtement, et que les fiers esprits hiératiques de la gauche me pardonnent. Cette violence symbolique va redescendre sur nous et contribuer à dresser encore les Français les uns contre les autres ; les Le Pen ne savent faire que cela, ils s'en repaissent !

A travers la déconsidération totale pour la personne de mon candidat, c'est moi-même qui suis insulté, et jamais depuis que je suis engagé en politique, 15 ans, jamais depuis que je suis les débats à la télévision, 32 ans, je n'ai vu un tel mépris à l'œuvre, en direct, devant des millions de gens.

Son attitude odieuse m'a donné une raison supplémentaire, -mais il y en avait de nombreuses déjà, de ne plus tolérer un instant de plus que de telles idées se propagent sur mon pays, dans ma famille ou parmi mes amis. Je pense qu'avec mes camarades, on ne pourra plus même avoir de respect pour une débatrice politique qui traite ainsi les autres formations, dont sa considération est soudain indexée sur le niveau des sondages (!) , bref sur le quantitatif au mépris du qualitatif, encore une fois...



Sur le Front National pour y voir clair :

Lire le livre d'Alexis Corbière, "Le Parti de l'étrangère"


Laurent Mafféis : "Les 5 mensonges du Front National"  : http://www.bruno-leprince.fr/

Sondage amusant

annexe :
Les échos, Pascal Perrineau : « Marine Le Pen n'a pas les moyens de sa stratégie de dédiabolisation et de respectabilisation, menée habilement en début de campagne mais qui atteint désormais ses limites. Les électeurs, comme les maires, qui rechignent à donner leurs parrainages, se rendent compte qu'elle n'a pas les épaules pour le pouvoir auquel elle aspire ni une équipe crédible avec une vraie culture de gouvernement, poursuit-il.»

jeudi 16 février 2012

L'euro-libéralisme enfariné dit à ses soldats : Circulez ! il n'y a rien à craindre !

Les événements historiques nous font parfois la grâce de se présenter entièrement ramassés en une seule pièce, une image, une parole ou un texte, qui par une puissance vertigineuse en offre une synthèse quasi parfaite.

Ainsi Frédéric Lordon ouvrait son opus "La Crise de trop" en 2009. En 2012, ce trait de plume aurait pu aussi bien décrire l'historique aveu de néo-libéralisme du candidat François Hollande, (13 février  The Guardian) : "... pendant 15 ans... nous avons libéralisé l'économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a rien à craindre.

Traduction complète ici
Cette phrase est en effet parfaite, concise, et s'affranchit pour une fois des circonlocutions fatigantes habituellement de mise chez ce candidat.

François Hollande aurait dû ajouter un “… hélas !” mais il ajoute au contraire à cet aveu sordide qu'il “n'y a rien à craindre”, que cette option ne changera pas (hélas !...). On pourrait jusqu'à même accorder à François Hollande la clarté du constat. Mais le problème réside dans ce "... il n'y a rien à craindre..." à un auditoire de presse étrangère, inquiet de voir débarouler des chars soviétiques devant leurs ambasssades ou, plus sérieusement des intérêts privés de haute finance inquiets de voir les taux de rendement spéculatifs baisser en France sous le coup de mesures économiques socialistes.

Auteur d’une si magnifique synthèse, historiquement exacte, on imagine le triomphe, si elle avait été prononcée à la tribune du Bourget, entre deux envolées, "L'ennemi, c'est la finance !… (applaudissements à gauche) Pendant 15 ans... nous avons encouragé les privatisations (à sa droite Valls, DSK et Moscovici applaudissent tout seuls)". Et d’aucuns diront encore comme à Démocratie&Socialisme qu’il y a encore un courant de gauche qui pèse au Parti Socialiste ?

Nombreux sont ceux qui depuis vingt ans se sont évertués à critiquer la dérive européiste et marchéiste du Parti Socialiste. Aujourd'hui, je remercie François Hollande de donner raison par ces mots à toute la critique chevènementiste d’hier et toute la critique du Front de Gauche aujourd'hui qu'on méprise un peu vite au Parti dit Socialiste. Et c'est celui qui a immobilisé le PS pendant onze ans, qui faisait partie de la gauche de OUI, qui aura ostracisé les militants qui suivaient Fabius, puis les intelligences à gauche comme Chevènement qui dénonçaient le social-libéralisme larvé du P.S, qui reconnaît aujourd'hui le sens caché de cette persécution ! Merci, et bravo. 

Leur tête de proue vient d'enfoncer un sérieux coin dans la masacarade mise en scène depuis des années par son parti. Ceux qui sont des socialistes authentiques viennent de subir un camouflet historique. Après un tel coming out, un tel accès de franchise, je comprendrais que les militants qui forment le gros des troupes du P.S s'en détournent, et avec eux ses délégués nationaux, Henri Emmanuelli et Gérard Filoche en tête. Et pourtant, vous verrez les Hamon, les Montebourg, et tous les jaloux disant pis que pendre du Front de Gauche, ne pas broncher, baisser la tête et filer droit derrière leur candidat.

Aujourd'hui avec des socio-démocrates comme les deux François, Bayrou et Hollande, Circulez ! Il n'y a rien à craindre, ni pour les puissances financières qui étranglent les peuples d’Europe, ni pour les gouvernements, même socialistes- qui les laissent faire. En effet grâce à eux, nous le peuple de France ne craignons plus d'être mangés tout cru, nous sommes sûrs de l'être !

Mais il faut rendre honneur à la beauté de la phrase qui pour moi fera date dans la campagne électorale de 2012, et être juste : analysons l’extrait en V.O :

  • « The 1980s was a different era. People said there would be Soviet tanks on the Place de La Concorde. That era is over, it’s history. It’s normal there were fears then. There had been 23 years of the right in power, the cold war was on and Mitterrand nominated Communist ministers to government. Today there are no Communists in France … the left was in government for 15 years in which we liberalised the economy and opened up the markets to finance and privatisations. There is no big fear. »

Ce n’est pas faux. On savait que Bérégovoy avait libéralisé les flux financiers, que Jospin avait privatisé plus que Balladur et Juppé réunis. Mais au passage, vous noterez le faux-nez donner raison aux oligarques euros-intéressés : “It’s normal there were fears then” ; C'est normal qu'il y eut alors des peurs, dit le gentil François devant la presse anglo-saxonne.

Ben voyons… Normal que Reagan et les ultra-libéraux de la City aient pu épouvanter les industriels de 1981 en brandissant le spectre du Bolchévisme en France c'est bien normal vu leur paranoïa… Que faut-il y comprendre? Normal qu’ils eurent des fantasmes socialement régressifs ?… Il faudrait alors les en excuser ? Allons, pas sérieux pour un gars qui se voit déjà Président.


Passe-passe, les medias

Vingt-quatre heures plus tard, les médias évitaient de republier cette phrase, qui a même été retiré du premier billet internet du site LePoint.fr- certainement sur ordre de Solférino et du QG de Sarkozy conjoints qui, tous deux, n'ont aucun intérêt à laisser traîner des notions de consensus non-clivantes en période de soi-disant "affrontement". 

En effet ! Il ne faudrait pas qu’on laisse  à penser qu’on va demain, en France comme en Italie, comme en Grèce, remplacer un Berlusconi par un Monti, un Papandréou par un Papadémos, les mêmes par les mêmes ! Non, faisons mine de se combattre et allons dîner au CRIF.

L’aveu de trahison est tronqué dans de nombreux médias (*1) au profit d’un autre extrait de la conférence de presse : "Il n'y a plus de Communistes en France" qui est reconnaissons-le, bien plus vendeur pour les médias de droite (pléonasme). 
On titrera “Hollande contrarie l’extrême gauche”. C’est même à cela et uniquement à cela qu’ont réagi Olivier Dartigolles et Pierre Laurent le Permier secrétaire du PCF : "une grosse bêtise". C’est tout ? C’est mou.

Des communistes, il y en aura peut-être plus demain qu'il n'y en a jamais eu, si ça continue comme ça. François Hollande n'a donc pas parlé à ses amis anglais de l'historique coalition à sa gauche crée par des élus venus du P.S avec des élus Verts et Communistes et qui s'appelle le "Front de Gauche" ? Il feint plutôt de l'ignorer, car c'est plutôt son cauchemar.

Non, trois fois non, ce n'est pas, comme l'a déclaré très étonnament Pierre Laurent, directeur de la campagne du Front de Gauche, "une grosse bêtise", ou alors si Hollande dit des bêtises, qu’il retourne à l’école maternelle. Non, c’est injurieux. Une déclaration d'une telle ampleur devrait provoquer l’ire d’un vrai Premier Secrétaire du Parti Communiste (mais en est-il un ?) qui, le 6 mai 2012 devrait encore accorder ses voix à celui qui trahit la classe populaire et qui le dit, et tout ça pour battre une soi-disant Droite par une soi-disant Gauche. Mais à ce compte, ils ne sont ni de Droite ni de Gauche, ce sont simplement des euro-fascistes qui s'ignorent. (*2)

Donner ses voix de gauche  à un candidat soi-disant "de gauche", qui rassure les marchés (pourquoi faire au demeurant) alors même que l’on fête le 150° anniversaire de la parution des Misérables de Victor Hugo… Ces paroles sont proférées le jour même des émeutes grecques réunissant 300 000 personnes à athènes, où brûle leur bibliothèque nationale, au moment même enfin où la France s'apprête à faire voter un texte bien nommé “Mécanisme européen de stabilité” ? L’ironie du calendrier est parfaite elle aussi, et plaide pour consacrer la phrase de François Hollande au rang des chefs d’œuvre de la vérité en politique, ça fait du bien !

Mais c'est bien une déclaration qui vaut son pesant d'or pour l’électorat de droite qui préférera toujours l’original à la copie, et qui devrait sonner le glas des illusions de tous les électeurs qui croyaient encore que le Parti Socialste français était encore à gauche. Eh non, M. Pierre Laurent du PCF, ce n’est pas une grosse bêtise, pourquoi vouloir à tout prix minimiser l’affaire ? Voilà qui devient suspect à son tour... Le Parti Communiste français depuis 1989 a-t-il été émasculé à ce point ? C'est d'une rare clarté.

Rassurez-vous Messieurs, Mesdames, avec François Hollande, le P.S continuera la politique complaisante au néo-libéralisme, quoiqu'il pose dans l’attitude du chevalier blanc de la moralité, toujours elle, lorsqu'il s'agit de glaner vos voix au bord du chemin, à vous, les indécis, les incultes et les malvoyants. Au lieu de vous le montrer, on vous dit des grosses bêtises.

Qui sont donc les électeurs du Front de Gauche (11,38% au premier tour des sénatoriales récentes) et les électeurs socialistes qui accepteront que François Hollande pérennise le travail de sape sociale de la droite, en exposant demain sur l'autel des crises financières le drapeau de “la gauche” qu'il est censé incarner ? 

Faudra-t-il qu’ils soient aveugles pour en cautionner l’imposture et qu'ils soient oublieux pour en faire oublier les inévitables abstentions qui découleront ?

Cette phrase terrible, que François Hollande risque de se voir remettre sous le nez au premier débat télévisuel, mérite à elle seule que ce candidat malheureusement choisi par le P.S soit battu par l’autre candidat de gauche, et de la façon la plus nette.


Un média sérieux Arrêt sur Images http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php#13159







*2 pour reprendre la notion d’Emmanuel Todd http://www.youtube.com/watch?v=t1d_2dTxr0s&sns=fb

mardi 14 février 2012

Lettre à ma tante sur la propagande d'extrême-droite

Je reçois un pdf sur la prétendue fortune de Mélenchon de la part de ma tante qui connaît mon engagement à gauche. Il faut dire depuis l'apparition d'un nouveau Front (de Gauche) les réseaux des sympathisants de Mme Le Pen s'activent à démonter l'image du candidat Mélenchon, plutôt qu'à tenter de démonter ses arguments de façon plus rationnelle.

 Chers Tatie et Jean,


Je vous remercie de m'avoir envoyé "Sacré Méluche", le tract de dépréciation personnelle qui vise Jean-Luc Mélenchon. Ça permet d’avancer soi-même dans sa propre réflexion et voir quelles sont les questions de rapport à l'autre, à la société, toutes choses qui font préférer l'un ou l'autre des candidats. En même temps, je ne peux pas le laisser passer sans réagir, car ça insulte mon engagement politique et ça contredit l'observation que j'aie pu faire dans le réel.

Je prends le temps de vous répondre car je pense que vous faites bien la part des choses et que vous n'avez pas écrit vous-même ce tract, sinon il faudrait le corriger avant de l'envoyer à d'autres personnes.
 
Ce document un peu mal fichu me peine un peu, parce que je croise M. Mélenchon quelquefois, et j’ai pu constater qu’il est capable de  discuter sérieusement avec n’importe qui, expert miltaire et simple paysan. Je l'ai vu venir s’asseoir au millieu d’un atelier pour écouter, prendre des notes, et dire qu’il apprend... à 59 ans, je n’en n’ai pas rencontré beaucoup d'hommes politiques qui avaient une telle simplicité. Mais là n'est pas l'essentiel. 


Cela montre une chose : lorsque les arguments rationnels viennent à manquer, et en particulier lorsqu'il nous est impossible ou difficile de voir où sont les avantages d'une politique, il faut bien se rattraper sur quelque chose. Les attaques ad hominem en général sont peu productives, elles ne convainquent que ceux qui sont déjà enclin à naviguer suivant le courant de la rumeur, et pas à fortifier le débat démocratique. Et ça en nous en montre une seconde : on a peur de ce qu'on ne connaît pas. Donc, à quoi bon continuer d'ignorer ?






J-L Mélenchon (de dos) à la manifestation contre la Réforme des Retraites le 10 octobre 2010. 
1 200 000 personnes présentes, Marine Le Pen absente.






Il me peine aussi, parce que des documents analogues visant Marion Anne Perrine, dite "Marine" Le Pen existent, et je ne les diffuse pas, car je crois vraiment à la politique lorsqu'elle fait œuvre de pédagogie, je suis repectueux des débats d’idées et non des débats de personnes.


Tenez, il y a quelques erreurs sur ce tract.


Le gars Mélenchon, qui est d'origine modeste lui aussi, a été sénateur mais il ne l’est plus, il ne cumule pas d’autre fonction avec celle de Député européen actuelle, et tiens-toi bien : il perçoit les seules rémunérations et indemnités des mandats qu'il effectue, à l'exception de toute retraite qu'il refuse de percevoir (une page web est consacrée à ça tant le document s'est répandu !)


Pour croiser le bonhomme quelquefois, car le siège du Parti de Gauche est à deux pas de chez moi et que je participe aux travaux de la Commission culture, je croise Jean-Luc qui y prend le métro, car il a refusé sa voiture avec chauffeur aussi il y a bien longtemps, préférant se déplacer en commun, très rarement en avion.


Donc, l’auteur de ce document que tu m’envoies n’a vraiment pas de chance avec un bonhomme comme ça… Si tous ceux qui s’empiffrent sur les comptes publics (haut-fonctionnaires, commis d'Etat, secrétaires d'Etat) étaient comme lui...


Il y a un autre détail, c’est le terme de “gauchiste”... Beh non justement, sinon je n’y serais pas.


D'abord, aucun risque pour Mélenchon d'aller dans un gouvernement avec Hollande. On n'est d'accord sur rien de ce qui est urgent et essentiel, et accepter un maroquin dans un gouvernement socio-démocrate ruinerait le travail de 4 ans de réflexion et de préparation des 8 mouvements de la Gauche du Non. Hollande vient de dire tout haut , qu'ils avaient déjà "libéralisé l'économie"et que surtout, il n'y avait "rien à craindre"...


Où est donc le gauchisme ? On prône la participation aux élections et non l’abstention ; la mise en œuvre de moyens concrets de gouvernement, et non de purs principes idéaux ; une éducation populaire et non un mouvement spontané des masses, etc. 

Donc socialiste, très républicain, avec une forte mise-à jour écologique et anti-capitaliste, oui (gauchiste, sûrement pas, ni social-démocrate encore moins).

Ensuite dans le détail sur les chiffres, on ne peut pas confondre le remboursement des frais avancés avec des revenus. Bref il n' y a qu'à se reporter à cette page où tout y est où à l'Express qui vient de publier les fortunes des candidats de 2012, et là on voit : tous impôts payés, il doit lui rester 4000 €/mois environ, et alors ? Assidu aux séances du Parlement de Strasbourg, c’est remarqué, et c’est un des rares députés sinon le seul français à tenir un blog ouvert à la suite de chaque vote en assemblée pour en expliquer le sens.  

Je suis d’accord avec toi, on aimerait déjà les avoir les 4000 €… moi, avec mon niveau d'études, si tout fonctionnait mieux dans notre pays, je devrais les toucher. Mais dans mon secteur, les fils-à-papa prennent toutes les places, puisque l'Etat est aux abonnés absents... (théâtre et audio-visuel, ndlr)


Enfin "prolo", après trente ans de mandats difficile de se faire passer pour un "prolo", d’ailleurs qui le dit ? On est loin du “gauchiste misérable” dont parle le document, tu ne crois pas ? Besancenot, je comprends, assistant parlementaire à Strasbourg qui se fait engager à La Poste comme facteur pour faire "peuple", là oui, pour moi, c’est du gauchisme.

Le document dit aussi “un homme de gauche devrait se comporter mieux”. Selon le tract, un homme de gauche ne peut pas gagner confortablement sa vie alors ; j’en connais pourtant un personnellement, compositeur de musique qui émarge à 23 000 euros/mois à la Sacem (quel exploit) et il est connu pour avoir été proche du parti communiste. Tout le monde n’indexe pas sa sensibilité politique sur l’épaisseur de son porte-monnaie ! Avoir le sens de l’intérêt collectif évite de tomber dans ce piège.


Sur ses bouquins au gars Méluche, je sais que dès qu’il a 5 minutes dans le train ou en ville, c’est pour écrire ; et vu le réel bagage intellectuel de ce monsieur, et le style, je le vois mal confier ses textes à un homme de plume... Après, je sais qu’il reverse l’intégralité de ses droits d’auteur au Parti de Gauche et à l’association Politique à gauche. 

Avec les sous, on fait des tracts pour expliquer aux gens -qui ne lisent pas- comment on pourrait limiter les marges de la grande distribution, ou encore comment redistribuer des terres libérées et ré-installer de nouveaux agriculteurs sur de petites exploitations par exemple, au lieu de les laisser fermer boutique, les laisser empoisonner les eaux et les animaux, les laisser s’endetter et se suicider pour tout horizon, hélas.



Plus loin, je lis “Dégueuler sur les riches” : nous on appelle ça,
"le rétablissement de la progressivité de l’Impôt sur le Revenu" C'est une mesure républicaine de justice sociale. Les gouvernements de droite récents l’ont tellement écrasée qu’ils ont réduit les 14 tranches à 5 tranches, je trouve que c’est un scandale. Pas vous ?

Etre volontariste, ce n'est pas dégueuler. Eh oui ! Bien loin des clowns européistes libéraux à la Bayrou, Hollande ou Jospin, qui ont faux sur toute la ligne fiscale depuis 20 ans, c’est une gauche plutôt autoritaire sur le plan moral, et totalement solidaire sur le plan économique qui est en mouvement depuis 2005. Ce n’est pas à prendre à la légère, au Front de Gauche la moralité en politique est bien à l'ordre du jour, et les corrompus, les fraudeurs en tous genres auront du souci à se faire. 

Et ceux-là, grands fraudeurs et grands videurs des caisses de l'Etat, ne sont peut-être pas à la place où Marine Le Pen les dénonce : elle regarde en bas de l'échelle sociale, nous regardons en haut. Que Carlos Goshn, dirigeant de notre entreprise Renault "gagne" 770 000 euros/mois ne la gêne en rien. Elle ne voit pas que que ce niveau est injustifiable, que l'inégalité des salaires détruit l'esprit d'équipe, pendant qu'il offre l'illusion de la richesse à tous les autres qui n'y arriveront jamais. Oui, pour les autres il y a le Loto...

Ce n’est pas “dégueuler sur les gens qui ont réussi”. A moins de considérer que lorsqu’on a réussi on doit immédiatement soustraire sa fortune à la collectivité, collectivité qui a pourtant permis cet épanouissement ! (exemple : la famille Carrefour qui s’installe à 50 mètres derrière la frontière belge pour payer moins d’impôts, merci pour nous.) 


Ou alors établissons un choix de société fondé sur l’égoïsme et non la solidarité, sur l'expulsion et non le logement, sur l'exclusion et non l'inclusion, et on verra la guerre civile s’installer vite et durablement. 

Je ne sais pas moi, soyons sérieux, l’heure est très grave. Il y a des gosses en plein Paris qui vivent à cinq dans 14 m2 ! On peut sans avoir honte laisser notre pays comme ça, dire aimer la France et vouloir frauder les impôts comme si c’était un sport ?






Dans une lettre que je t'enverrai demain, je te dirai, au-delà des bonshommes, comment j'ai apprécié le projet qu'il faut à la France que nous aimons tant.



Un site s'est penché sur cette rumeur :
_____________________________________________
2 ème partie

vendredi 10 février 2012

Le chiffre comme bride abattue sur le cou du citoyen

Jean-Luc Mélenchon confirme sa percée dans les sondages
.
23 % des électeurs déclarent qu'ils voteront « certainement » ou « probablement » pour lui à la présidentielle, selon l'institut BVA, tandis qu'il est crédité de 7,5 à 8,5 % des voix.
 



.  La percée du Front de gauche dans les intentions de vote se confirme.
 
. Après le bond de deux points, à 8,5 %, observé dans le sondage LH2-Yahoo !, réalisé juste après le succès de l'émission Des Paroles et des actes qui avait pour invité principal Jean-Luc Mélenchon, une vague de nouvelles enquêtes vont dans le même sens, attestant d'un progrès ou d'une bonne tenue de la popularité et du potentiel électoral du candidat à la présidentielle.
 
. Dernier sondage en date mesurant les intentions de vote, celui d'Ifop pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat, réalisé avant et après l'émission (11 au 13 janvier), crédite le candidat du Front de gauche de 7,5 % des voix, en hausse de 1,5 point. Quelques heures auparavant, l'Ipsos pour France TV, Eadio France et le Monde, lui attribuait aussi 7,5 %, inchangé par rapport à début décembre.
. Mais c'est surtout la popularité de Jean-Luc Mélenchon qui progresse. 

. Le candidat passe ainsi en un mois de la 23e place à la 12e du classement mensuel Ipsos-le Point, gagnant 7 points d'opinions favorables, à 37 %.
 
. Surtout, il devance désormais Marine Le Pen chez les ouvriers, à 43 % de bonnes opinions (+ 13 points) contre 41 % pour la candidate FN (- 1).
 
Quant au baromètre BVA pour l'Express, France-Inter et Orange, il montre une progression d'un point de Jean-Luc Mélenchon, 30 % des Français souhaitant le voir gagner en influence dans la vie politique, mais surtout de dix points chez les électeurs de gauche, avec 48 % formulant le même vœu.
.
Son potentiel électoral s'en ressent, 23 % des électeurs déclarant qu'ils voteront « certainement » ou « probablement » pour lui à la présidentielle, un potentiel « bien supérieur aux 8 % d'intentions de vote dont il est pour le moment crédité dans les sondages », observe Gaël Sliman, de BVA.

mardi 3 janvier 2012

Vœux 2012 de Sarkozy : Lourdes n’est pas très loin en TGV

Devenu plus sensible que je ne l’étais à la question du vocabulaire, des représentations qui le sous-tendent, grâce à l’apport de la sensibilité à cette question des membres de la Commission culture du Parti de Gauche, j’ai relevé dans le discours de Nicolas Sarkozy lors de la cérémonie des vœux du 31 déc. 2011 un trait particulier.

"Nous devons changer notre regard sur le chômage. Faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue, afin que chacun puisse se reconstruire un avenir", a-t-il dit.

Il m’a sauté aux yeux que le Président de a République n’a même pas eu la politesse d’utiliser l’expression -ô combien criticable- de “demandeurs d’emploi”. Non. Des "chômeurs".
Comme si c’était une qualité, un statut, un état stable. Le terme nie de façon quasiment insultante deux réalités.

Alors que les travailleurs sont au chômage bien entendu malgré eux, dire qu’un effort sera fait pour leur “formation” semble sous-entendre qu’ils ne sont pas formés. Par l’effet magique d’une nouvelles formations, M. Sarkozy et son gouvernement vont transformer des “chômeurs” en travailleurs, autant dire des inaptes et gens aptes, des handicapés en valides. Il est vrai que Lourdes n’est pas très loin en TGV.

De plus, nous avons une population active parmi les mieux instruites, où les formations universitaires, professionnelles, techniques, diplômantes, qualifiantes, sont proposées tout au long du parcours du combattant de l’école à l’inscription à “Pôle-emploi” la bien nommée, ne sachant plus fournir que stage après stage et non du travail effectif et stable encore moins.

J’en reviens au mot de Jean-Luc Mélenchon prononcé le 18 octobre 2010 devant le théâtre Dejazet : “l‘élite humaine, c’est nous.”


Je ne crois donc pas qu'il y ait des "chômeurs"... Il n' y a pas même de "demandeurs d'emploi". Je vois plutôt des citoyens qui OFFRENT leurs compétences au marché du travail.

En qualifiant 10% de la population active de "chômeurs", M. Sarkozy les insulte.
C’est d’ailleurs depuis trente ans, grâce à son courant politique, la Droite française néo-libérale, que la politique commerciale et industrielle ont été sacrifiées sur l’autel du rendement boursier. C'est pour ses amis, gras, très gras dirigeants d’entreprises multinationales (c-à-d couvertes par aucun Code du travail international et défiscalisées à mort) que nous sommes disponibles sur un marché du travail de plus en plus privatisé, dont ils profitent en premier.

Autrement dit, si nous devions “changer notre regard”, comme le commence si bien M. Sarkozy, on pourrait commencer par éviter d’appeler les citoyens compétents en déshérence mais en capacité d’apporter une force de travail aux entreprises, des “chômeurs”, précisément.
Un terme sui generis reste à inventer.

Idem pour les appellations usitées à tort comme “intermittent du spectacle” associé à “précaires”, et non par exemple “professionnels du spectacle”...

Maintenant nous voyons tous clairement que son projet -pour les quatres mois à venir, ou les cinq années- est de redonner une chance de reconstruire un tissu social défiguré par une formation accrue de ceux qui ont eu une formation mais n’en trouvent pas le débouché. Ils devront donc, une fois de plus, se reformer… encore…. (on se souvient du florès sur les formations en électronique obtenu par Chevènement dans les années 80, juste avant que ces industries ne partent massivement pour les pays d’Asie du Sud-est).

On amuse les Français avec des sujets graves comme ceux de leurs moyens de subsistance et d’épanouissement. On les éblouit puis on les abaisse, au moment des Vœux (!), en utilisant un terme qui les insulte. Le pire, c’est qu’ils ne s’en rendent pas toujours compte.

dimanche 19 juin 2011

Un vrai candidat de gauche en 2012

Pour la première fois depuis Mitterrand en 1974, Jean-Luc Mélenchon, désigné à près de 60% par les militants du PCF, le Président-fondateur du "Parti de Gauche", sera un vrai candidat de gauche à l'élection présidentielle de 2012.




Un meeting est organisé ce 29 juin 2012 au Métro Jaurès à Paris


Né au Maroc en 1951, fils d'un receveur des PTT et d'une institutrice, il a passé son enfance dans le Pays de Caux et son adolescence dans le Jura. Licencié en philo, il fait divers petits boulots dans une imprimerie, puis dans l'horlogerie, enfin comme Professeur de français dans un lycée technique. 


Leader du mouvement lycéen en Mai 68 à Lons-le-Saunier, il milite dans le syndicalisme étudiant puis adhère à l'OCI, courant trotskiste d'obédience lambertiste. Il deviendra membre du PS en 1977 et sera adoubé par Claude Germon, maire de Massy et membre du bureau exécutif du PS en charge du secteur entreprise. 


Devenu premier secrétaire de la fédération de l'Essonne, il crée une lettre hebdomadaire A gauche, données et arguments ,qui sera le creuset d'un courant ancré à la gauche du PS. Après la gifle électorale d'avril 2002, il s'alliera avec Henri Emmanuelli mais leur courant n'atteindra que 16,3% des voix au congrès de Dijon. 


En 2005 Faisant campagne pour le Non au projet de constitution européenne, Mélenchon créa "Trait d'union" et l'association PRS (Pour la République sociale) qui s'opposent fermement à l'impasse d'une social-démocratie européenne accompagnant les "réformes" du néo-libéralisme. Selon lui, une autre voie est possible, et elle est tracée par Die Linke en Allemagne. Après diverses tribulations au PS, du congrès du Mans (2005) au sinistre congrès de Reims (2008) en passant par la défaite de Ségolène Royal torpillée par son propre Parti, "Méluche" quitte le PS et fonde le 8 mars 2009, "Le Front de gauche"avec François Delapierre, Marc Dolez et d'autres.
Elu député européen sous ses propres couleurs (juin 2009), Jean-Luc Mélenchon se rend vite compte qu'un eurodéputé a encore moins de pouvoir qu'un parlementaire national et qu'il n'a aucune influence sur la cuisine des "gnomes de Bruxelles", comme les appelle Jacques Julliard.
Mélenchon est un homme politique issu d'une longue tradition de tribuns populaires, de Danton à Gracchus Babeuf, de Blanqui à Jean Jaurès. Mais il y a aussi chez lui un zeste de Jean Zay, cet ancien ministre de Léon Blum assassiné en 1944 par la Milice. Il se qualifie lui-même de "socialiste républicain". Son ambition est de parvenir à "être le rassembleur de toute la gauche sur une ligne politique antilibérale voire anticapitaliste issue de la révolution par les urnes pour gouverner et transformer profondément la France dans le sens du progrès massif de l'intérêt général à l'instar des expériences sud-américaines boliviennes et vénézuéliennes".
Son expérience ministérielle (il fut Ministre délégué à l'Enseignement professionnel sous Lionel Jospin, du 27 mars 2000 au 6 mai 2002) lui confère une stature d'homme d'Etat. 


Son dernier ouvrage, intitulé "Qu'ils s'en aillent tous ! Vite,la révolution citoyenne"* est clair et explicite.

Quelques résultats locaux de la consultation des militants communistes
Score national 59,12% Mélenchon
http://www.pcf.fr/10560

Amiens : Mélenchon 37,77% ; Chassaigne 35,55% ; Dang Tran 26,66%
Tarn et garonne Mélenchon 74 %
Maine et Loire aurait voté à 70% pour Chassaigne
En Loire-Atlantique, le PCF vote à 55% pour Mélenchon
76: Chassaigne gagne Le Havre, Rouen mais Mélenchon fait 90% dans les autres sections.
94 : 51% Chassaigne, 47 Mélenchon
Vallauris 67% Votants 90 % Méluche !
91 Essonne : 70,59% pour JLM
Montargis : Votants : 66 Chassaigne : 50 soit 75.76% des votants ; Mélenchon : 24,24% 
Haute-Garonne 1280 Votants : 1029 Chassaigne : 477 Mélenchon : 475 Dang Tran : 63




41 : Mélenchon:77% ; Chassaigne:22,5%
74 le PCF a voté à plus de 75% pour Mélenchon
44 : 55% Mélenchon
Meurthe et moselle : 60% Chassaigne, 35% Mélenchon.

La candidature de M. Mélenchon est assortie d'un accord sur les législatives favorable au PCF avec près de 80% des circonscriptions réservées à des candidats communistes.

Depuis 1981 et Georges Marchais (15,3%), le score du PCF a lourdement chuté: 6,7% pour André Lajoinie en 1988, 8,6% puis 3,37% pour Robert Hue en 1995 et 2002, avant le calamiteux 1,93% de Marie-George Buffet en 2007.