Le bilan des élections régionales a été suffisamment exposé pour ne pas ajouter de l'encre aux encres et de la lecture aux lecteurs.
La droite se prend une déculottée. Bien. Peut-être paie-t-elle son arrogance, les écarts de conduite et la cécité de son chef de file Elyséen ? Peut-être constate-t-elle elle-même son décalage d'avec le courant de l'histoire qui ne coule pas en direction du libéralisme, mais plutôt du socialisme. Son acharnement à ne pas voir sera à la hauteur de son échec. Et peut-être les citoyens accompagnent-ils déjà ce pouvoir aveugle vers la sortie.
Le paysage politique -n'en déplaise aux médias qui ont vu percer le vote Front de gauche vers les 9% avant de jeter sur lui un voile pudique- se recompose. Les 8 partis et mouvements qui se sont associés ont d'une part attiré à eux des électeurs qui d'ordinaire n'auraient peut-être pas spontanément voté pour la gauche du P.S. Ils ont ensuite empêché le Modem de faire alliance avec le P.S, en clair la social-démocratie de fondre sur la gauche. Les exemples belges, allemands et italiens qui continuent de sabrer toute possibilité d'être gouverné autrement suffisent bien comme ça.
Revenons sur l'attitude des medias. Facile me direz-vous. Sauf que la tendance des medias à faire la pluie et le beau temps sur telle ou telle formation commence à devenir très gênante.
D'abord aucun médias n'a rapporté de façon exhaustive la composition de cette coalition de la gauche du P.S. Huit organisation associées, c'est pourtant assez rare pour être souligné. Aucun n'aura dit par exemple que la particularité qu'on pouvait pédagogiquement retenir de ce Front de Gauche, c'est qu'il représentait exclusivement la gauche qui a voté Non en 2005. Peur de jeter sur nous quelle opprobre ? nous sommes de ceux à qui 3 peuples d'Europe ont donné raison.
Ah ! c'est peut-être ça qui les gênait précisément...
Parano ? Revenons sur le "Dossier Spécial" du journal Le Monde du 10 Mars 2010, très spécial en effet, quatre jours avant le scrutin du premier tour. Cherchez l'erreur : Front de Gauche n'y paraissait tout simplement pas ; alors que Alain Dolium (Modem) et Olivier Besancenot (NPA) y figuraient comme "principaux candidats". Alors... Messieurs les censeurs, on aurait peur d'un "Die Linke" à la française ?
Jugez un peu l'attitude de la dame-patronnesse du paysage audio-visuel français, Arlette Chabot. Après les mots cinglants de Jean-Luc Mélenchon invité pour la première fois de sa carrière politique sur le plateau du 20 H de France 2 un soir d'élection au premier tour, celui-ci se vit annuler une 5° fois son invitation aux Matinales (voir son blog où il fait part de son histoire d'amour avec les journalistes inféodés au pouvoir central). Dimanche soir, alors qu'il était invité sur France 3, le porte-parole du Front de Gauche est resté en cabine 50 minutes avant que France 2 ne lui donne la parole pour 2mn 30 (même Le Pen est mieux traité). Quelques heures avant les résultats de l'élection, il avait appris par un coup de fil l'annulation de sa présence sur France 3. Du coup, une chaise était vide sur ce plateau, si vous l'avez remarquée.
C'est pas de la censure, ça ?
Bravo France Télévisions ! Ayant mieux à faire, Jean-Luc est venu boire un coup avec nous au Mecano, rue Oberkampf. Là au moins, on était entre amis.
Vous remarquerez que le dimanche soir du deuxième tour, toujours pour France 2, la parole a été donnée pendant la première heure aux socio-démocrates ou aux libéraux.
Tous sans exception étaient de fervents partisans du Oui en 2005.... François Hollande, Jean-François Copé, Moscovici, Rama Yade. Le Pen était le seule voix discordante (c'est à voir et fera l'objet du prochain billet) à s'exprimer pleinement.
Si vous êtes comme moi un démocrate et que vous en avez marre que l'on subisse la manipulation de l'information par les mass-medias télévisés, écrivez au médiateur de France Télévisions qui se fera une joie de vous répondre.
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