Le Point.fr nous apprend que les voyages de campagne de Mme Lagarde seraient financés par l'Etat français. Nous qui allons bientôt devoir travailler tout en restant au R.M.I, on apprécie.
L'Etat finance les voyages privés de Mme Lagarde...
Sur quelle ligne budgétaire ? Je demande à ma chère Députée qu'une enquête soit ouverte, car je n'en sais rien.
L'Etat finance la campagne privée de Mme Lagarde... Signe que le poste est déjà attribué à Christine Lagarde. Vous imaginez-vous un seul instant la France mettre en balance la crédibilité d'un Ministre en exercice, à un an de sélections présidentielles, si des garanties de nomination n'avaient pas été acquises au préalable ? Foutaises.
Français, vous financez la mascarade.
Vous me direz qu'à côté de ce que coûte "les opérations militaires", les guerres en Libye, en Afghanistan, la "présence française" en Côte-d'Ivoire, c'est que t'chi... Mais tout de même...
Alors comment l'Etat se justifie-t-il ?
"La France est attachée à un financement public de manière à ce que des candidats autres que des personnalités fortunées puissent se présenter à ces postes" selon les souces du magazine.
Comme si il y avait une réelle ouverture de candidatures, et une visée égalitaire ! Ils sont drôle$.
Que révèle la pantalonnade de la Candidature de Christine Lagarde au poste de D.G du F.M.I ?
Dans les sphères oligarchiques, l'avez-vous remarqué, on veut toujours faire croire à une belle organisation ouverte et démocratique. Mieux, une compétition. La compétition étant un modèle sociétal pour les néos-libéraux, qui par ailleurs refusent toute forme de protection quand il s'agit du bien public des Etats, font mine d'organiser des batailles sanglantes là où il n'y a que secrets d'alcôves et porte-feuilles protégés. Sa candidature révèle les prés carrés.
Les grandes instances supra-démocratiques veulent jouer aux démocraties avancées, aux entreprises à haute valeur ajoutée, qui recrutent des gens bien, pas n'importe qui, et organisent des sélections. Alors qu'il n' y a pas plus préparé et fermé, comme leurs clubs.
Nous venons de voir la quatrième nomination de Sepp Blatter à la tête de la FIFA... Là où il y a de l'argent, où voit-on qu'on sélectionne sur des critères autres que la stratégie financière ?
Les oligarques ne sont pas des extra-terrestres, ils ont ceci en commun de sortir tous des mêmes écoles, ou d'avoir été fomés aux mêmes doxas économiques, Frydmann, Hayek et consorts. Ils sont d'origine bourgeoise, voire riche.
Le poste est déjà attribué, j'ouvre ici les paris
Je ne dis pas cela pour minimiser la candidature d'une Aurélie Trouvé par exemple, qui aurait sûrement à mes yeux plus de légitimité à être nommée. Plus jeune, plus ouverte sur la réalité du monde, moins à la botte des lobbys militaro-industriels, n'ayant jamais travaillé pour les intérêts américains, elle.
Mais il y a un hic : pour être soumise au vote, une candidature doit être présentée par l'un des gouverneurs ou administrateurs du FMI. Et il se trouve que le Gouverneur français n'est autre que... Christine Lagarde, qui fera semblant d'accepter sa candidature, bon prince.
Par conséquent, tout ce financement public est parfaitement inutile.
Curieux pour des gens qui passent le plus clair de leur temps à couper dans les dépenses...
*(surtout quand on paie encore ses factures de scolarité au niveau 5 et que l'on contribue à l'impôt calculé sur les revenus de l'an dernier.)
Mme Aubry a raté une occasion de se taire et c'est tant mieux.
Trève de plaisanteries, l'actuelle Ministre des Finances de la France est sur le départ. Non parce qu'on l'aurait menacée en France d'un procès en prévarication ou d'un énième remaniement, non, mais par ce que celle-ci est acclamée par toute l'oligarchie mondialo-économico-libérale financière. Celle qui reçut le Prix du Financial Times de la meilleure ministre des Finances de la zone euro de l'année 2009 (c'est dire les options économiques !), se portait hier 25 mai 2011 candidate au poste de Directrice Générale du Fonds Monétaire International. Ce qui rend Christine sexy aux yeux de ces Messieurs-les-ronds-de-cuir et gros cigare, c'est que Lagarde a échoué dans les velléités de Sarkozy au G 20 de moraliser le capitalisme financier. A-t-elle résolu les questions gravissimes des Paradis fiscaux ? Non. A-t-elle œuvré pour la question gravissime des impôts des multinationales ? Non. Elle a donc toutes ses chances.
Anne-Marie Rocco, Grand reporter à Challenges, pose la question de la féminité de Mme Christine Lagarde : "Est-il nécessaire qu'un homme riche et puissant comme Dominique Strauss-Kahn s'écrase en pleine gloire, victime d'une libido apparemment incontrôlable, pour qu'une femme de qualité puisse faire un candidat présentable à un poste de pouvoir ? "
Je comprends qu'on puisse poser la question à chaque fois qu'une femme est nommée à un grand poste, tant les femmes en sont a priori exclues. Mais en l'occurrence, je réponds non à la journaliste.
Il faut que les gens comprennent à qui ils ont vraiment affaire. Qui est la reine Christine ? Une américaine.
Une Française qui fit l'essentiel de son parcours aux Etats-Unis pour être précis. Et pas des moindres. Elle présida de 1999 à 2004 à Chicago Le Comité exécutif mondial d'une des plus puissantes agences d'avocats d'affaires des Etats-Unis : Baker/Mckenzie, puis en 2005 elle fut élue au Conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING Group, une des principales sociétés financières au monde... avant d'être nommée par Nicolas Sarkozy en 2007 Ministre des Finances.
N'y a-t-il pas un hic à nommer une telle personne aux cordons de la bourse ? Mais ce n'est pas tout, celle qui fit empocher en toute légalité quelque 400 Millions d'euros à Bernard Tapie en dédommagement d'Etat pour l'affaire du Crédit Lyonnais*, Mme Lagarde donc, milita aux États-Unis au Center for Strategic and International Studies de 1995 à 2002.
Au sein de ce think-tank, nous apprend Voltaire, elle co-présidait avec Zbigniew Brzezinski, la commission Action USA/UE/Pologne (1995-2002) sur les questions liées à la libéralisation des échanges avec ces pays. Or, dans ces instances, elle représentait les intérêts états-uniens contre ceux du Commerce extérieur français dont elle est aujourd’hui la seule ministre indéboulonnable depuis 2007, malgré cinq remaniements. Trop fort !
C.L n'a donc pas attendu que D.S.K s'engage en terrain glissant pour être dans les petits papiers de la grande finance. Cela minimiserait fortement le passé de Christine Lagarde et finalement lui ferait insulte.
Pour appuyer cette thèse de "l'américanité" de Mme Lagarde et non de sa "féminité", faut-il rappeler cet incident survenu en 2007 au sein de l'Hémicycle où un député du 93, Jean-Pierre Brard, mettait le doigt sur la collusion d'intérêts évidente qui émane de cette personnalité, par une question à l'Assemblée nationale posée en anglais (!). Le fond de l'histoire était que si la langue française est obligatoire dans l'hémicycle, pourquoi ne l'est-elle pas dans le Cabinet même du Ministre des Finances, où l'usage de l'anglais est de mise ? Une première.
Eh oui ! quand on représente les intérêts industriels états-uniens à l’intérieur même du gouvernement français, on fait travailler son cabinet ministériel en anglais pour faciliter la subordination de l’administration française à ces intérêts. Je n'ose imaginer la grande facilité que cela put induire dans la transmission des informations vers les Etats-Unis depuis 2007.
- Pourquoi ? Parce qu'il y aurait des informations qui transitent vers les Etats-Unis ?
- Dans que monde croyez-vous que nous vivons depuis 2007, cher Monsieur ?
Donc Mme Lagarde rédige depuis Bercy ses dernières notes en anglais avant de s'envoler pour le Saint-Siège de Dominique Strauss-Kahn. Vous pouvez en être sûrs. Car, croyez-vous qu'une personne aussi installée et qui engage la voix de la France risquerait de se présenter si elle n'avait pas déjà l'assurance que les jeux sont faits ? Par conséquent, on comprend que les nominations et les campagnes internes pour la course au poste de D.G du F.M.I font un semblant de compétition démocratique. C'est la mascarade bien connue et toujours orchestrée des oligarques. Cela indique à quel point ces hauts postes sont uniquement des fonctions de représentation. Il suffit d'avoir les Etats-Unis dans sa poche, la Banque Mondiale et l'OMC. Il suffit d'être adoubé par une poignée de quelques personnes, en somme.
Bientôt, on va nous dire que la candidate du P.S la mieux placée, ce serait encore Christine Lagarde !
Ce parcours est d'autant plus remarquable qu'elle a une "légitimité" que lui a conféré notre Martine Aubry, Première Secrétaire du PArti $ocialiste Français. C'est une femme donc qui va lui porter secours. Mais C. Lagarde en a-t-elle besoin ? Ou n'est-ce pas plutôt Mme Aubry qui a besoin d'attirer les feux sur elle dans ce monde d'hommes et de ralier à elle les voix Centristes déçues du Sarkozysme ? Les recettes qui ont fait perdre la gauche sont toujours les meilleures et, à ce titre, Mme Aubry nous prépare une belle candidature sociale-libérale repeinte en rose.
Autre hypothèse : ce soutien est-il un baiser de la veuve-noire ? Non. La dirigeante du P.S fait un aveu terrible et fait le jeu de Mme Le Pen. Sa déclaration sonne en effet comme une alliance "UMPS" sur la question des institutions. Le FMI ne dérange pas Mme Aubry. Ses grandes orientations financières non plus. Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, c'est donc bien la même chose. Ne promettait-elle pas à Béthune en 1993 comme lui autrefois : -"le Plein-emploi grâce à Maastricht, et bientôt grâce à l'Euro" ? Tout le monde peut se tromper, mais se tromper devient un art chez les Socio-démocrates européens...
En pleine lumière ici le P.S ment. Cela donne raison à mon ami Raymond Godefroy dans un article du Courrier Picard : "La Droite a une supériorité sur le P.S. Elle dit qu’elle est de droite et agit en conséquence. Elle ne ment pas. Le P.S agit comme une droite non éclairée et dit qu’il est de gauche. Il ment".
Et puis, se prononcer pour une opposante franchement de droite derrière un camarade soi-disant de gauche en cours de comparution, et pour des raisons de pure stratégie médiatique, ça dit tout de la belle solidarité d'affichage étalée tout au long de la semaine dernière. On voit donc ici où sont les collusions. Elles dépassent le clivage droite/gauche, elles sont le signe de l'état de non-démocratie où nous nous trouvons.
Merci Mme Aubry de ce service peut-être involontairement rendu à la cause défendue par les révoltes arabe et espagnole. Les puissants sauront s'en souvenir. Et nous aussi.
Quant à Mme Lagarde, du vent. Qu'elles s'en aillent toutes !**
** J'ai osé une féminisation de slogan bien connu et qui ne doit pas concerner que des hommes, comme l'avait rappelé Mélenchon lui-même lors de sa dédicace à Arlette Chabot. Tiens, en voilà une autre...
Lorsque j'ai entendu la nouvelle de l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à huit heures ce matin sur France-Inter, je n'ai pas été très étonné que ce soit pour une affaire de mœurs. Le pouvoir rend fou et pour certains d'entre nous, hommes de pouvoir et d'un certain âge, fou d'amour* Mais est-ce réellement de mœurs qu'il s'agit ou plutôt d'un montage politico-sexuel sur fond de délit ?
Les figures médiatiques comme Jean-Marie Colombani sur France-Inter le lundi 16 mai 2011 se disent "tristes". Valérie Kosiuzcko-Morizet Ministre du gouvernement, y va carrément en disant que "la victime avérée c'est la France" !!! (merci pour la vraie victime au passage ; belle solidarité féminine ! )
Eh bien non Madame, je ne vous permets pas de réduire la France et son peuple aux frasques** d'un seul homme, ou bien nous ne sommes pas égaux devant les lois. Parce qu'un hyper-riche, hyper-connu, payé grassement, se comporterait comme un porc à l'étranger, il faudrait que son méfait rejaillisse sur LA FRANCE entière ?
Et lorsque le même Français se comporte comme un porc de banquier, en protégeant leurs intérêts de banquiers, en mettant du coup l'Espagne au chômage, en fermant des services publics en Irlande, en mettant la clé sous la porte de la Grèce, la FRANCE n'aurait-elle pas honte à ce titre ?
L'homme il est vrai ne jouissait pas*** d'un casier judiciaire vierge****. Dans un premier temps, en bon militant d'une cause de gauche, je me suis dit que la gôche authentique du Parti Socialiste serait donc libérée de ce socialiste "de correction" puisqu'il venait d'en recevoir une, car il allait se placer pour longtemps sur une banlieue orbitale d'infamie, dont on ne revient pas de sitôt. Les dés de l'élection présidentielle sont donc pipés***** aux yeux des amoureux de la démocratie qui nous donnaient le non-choix du 2nd tour avant le 1er, le non-choix entre un candidat non déclaré et un autre. OUF !
Libérés donc du très-libéral oui, passé à quelques centimètres d'une élection******.
Mais pas libérés de ses acolytes, accrocs à la social-démocratie, les nombreux du P.S. LesValls, les Moscovici, les Fabius, les Aubry, les convertis à l'économie de marché qui font le P.S d'aujourd'hui.
Donc, ne pas se réjouir top vite quand on est de gauche. Politiquement et cyniquement, j'aurais préféré avoir comme candidat un bon gros DSK, au moins ça aurait été franc du collier, plutôt qu'un dirigeant du P.S bon teint, bon chic et bon genre. Là, le Front de gauche va manquer non pas d'arguments, il en a de bons et nombreux, mais peut-être manquer d'une personnalité à pendre à son crochet critique. (Eh oui, ça sert quelquefois un épouvantail...)
On me disait que c'était un homme intelligent.Tout se passe comme s'il avait voulu se suicider, car cet acte manqué, s'il y a, relève de la psychnalyse.
A moins que Dominique Strauss-Kahn fût sous le coup d'un attentat, d'une machination (encore possible) ou sous l'effet de je ne sais quelle substance illicite ou licite, ou encore fatalement porté sur la braguette, on ne se fait pas avoir comme un bleu ni par une vamp, ni une employée d'hôtel, quand on les moyens de se taper toutes les stagiaires du monde prêtes à entrer au F.M.I, et même si une cambrure pouvait faire damner un saint, fût-il saint-patron du F.M.I !
Lorsqu'on est en pleine pré-campagne présidentielle, on se prémunit des opportunités d'attentats (y compris à la pudeur (ce qui n'est pas le cas ici, je sais Mesdames) on se protège des apparitions compromettantes...
Quoique... quand on s'appelle D$K on est déjà compromis par les plans d'austérité que le F.M.I fait tomber sur les comptes publics, c'est-à-dire les travailleurs (politique dite de l'aFfaMeur grec)
Mais pour finir, je voudrais relever une observation d'un membre du Parti Conservateur U.S (une fois n'est aps coutume) : "C'est le genre de personnes qui dirigent le FMI et entre les mains desquelles nous voulons mettre les finances mondiales. Cela devrait ouvrir les yeux de chacun sur la nécessité de regarder ce qui se passe au FMI et nous convaincre de ne pas abandonner davantage de souveraineté à une organisation comme celle-là et à un individu comme lui" Ron Paul sur Fox News.
Je trouve cette remarque pleine d'hypocrisie, de mauvaise foi et de bon sens américain, et donc je ne pouvais m'empêcher de la faire paraître dans ces colonnes.
Bon courage à cette jeune américaine de 32 ans, qui a sur les épaules le plus gros scandale politique qui ait touché le FMI puis la France depuis le Monica Gate. Il reste qu'elle va devoir affronter un second choc, l'interrogatoire de la police, les prélèvements divers et variés, et (re)passer à mon avis un mauvais quart d'heure d'ici le procès et au-delà. Elle aussi elle en prend pour vingt ans.
Demain, la brave demoiselle devrait avoir des visiteurs bien intentionnés qui lui demanderont de retirer sa plainte par avocats interposés, ça s'appelle une négociation à l'amiable. Aux U.S.A tout finit toujours par une transaction.
En France les avocats de Tristane Banon (fille d'une Conseillère Régionale de Normandie) agressée par DSK en 2002, s'apprêtent à porter l'affaire en justice.
Lexique :
*Amour (ici dévoiement du terme, note à l'usage des politiquement ultras-correct(e)s ou ennemi(e)s de la langue française dans tous ses états ; ndlr)
** Je dis "frasque" alors attention : non pas que je veuille minimiser les faits survenus à la présumée victime mais parce que nous n'avons pas pour l'instant de preuve qu'un crime ait eu lieu. ndlr
*** "ne pas jouir d'un droit" ou d'une situation de fait est parfaitement français et ne connote aucun esprit pervers ; ndlr
**** "vierge" c'est-à-dire sans tache. Sans tache d'encre bien entendu. Je ne voudrais avoir d'ennuis avec la censure, ni vaticane, ni bien-pensante...
***** Là encore, ceux ou celles qui y voient une connotation hétéro-réactionnaire ne font que s'engager eux (elles)-mêmes.
****** "les dés sont pipés' = truqués. ndlr à l'attention de tous les chiens et de toutes les chiennes de garde qui se raidissent******** dès lors qu'une affaire de délit sexuel est en question, quand bien même le rédacteur n'aurait aucune commisération pour le présumé violeur, et même plutôtune certaine compassion pour la jeune femme qui porte plainte, ce qui en tant qu'homme hétérosexuel et donc réactionnaire (lire à cet effet le beau site féministe de Fatima Ezzahra Benomar) est assez remarquable !)
******* Les commentaires sont les bienvenus et je souffre la critique, au contraire, je la sollicite, mais en revanche, je ne supporte pas les mauvais procès.
ndlr de la ndlr ******** je suis bien conscient que j'emploie le verbe "raidir" et le fais à bon escient histoire d'emmerder ceux ou celles qui y voient un inconvénient idéologique de taille, revendiquant ma liberté d'expression totale dans ce triste pays de France où il ne restera bientôt plus une goutte de liberté aux mal-nés comme moi.
Oui, Eric Cantona, tu as raison en effet. C'est simple, il suffit de voter pour un candidat qui offre un programme anti-systémique. Ou plutôt un programme politique concret de retour à un système normal, équilibré entre la part du capital et la part du travail.
Un programme d'intérêt général où les questions écologiques -ce qu'on fait de notre environnement- économiques et sociales -ce qu'on fait de notre travail- et institutionnelles -ce qu'on fait de notre souveraineneté- ne soient pas désencastrées l'une de l'autre, c'est-à-dire un programme Socialiste et Républicain. Un programme de Gauche, quoi...
Ton idée me séduit, moi aussi. Pour ce qu'elle révèle au grand jour.
Parce que, maladroitement, tu réintègres dans l'esprit des honnêtes gens -qui croient donc tout ce qu'on leur dit et qui triment sans jamais broncher- l'idée saine et simple que ce sont eux qui font vivre la société, qu'ils sont acteurs de leur destin, qu'ils sont producteurs de richesse, et qu'à ce titre ils auraient tort de ne pas faire entendre leur voix d'une façon ou d'une autre, et que les coupables des maux du Tiers-monde et de nos pays d'Europe maintenant, sont nos bien nos captateurs de richesse à nous que sont les banques. Pas les banques de dépôt, peut-être, mais les gros groupes bancaires, les banques de placements, d'investissement, pour lesquelles on se demandent bien dans quoi elles investissent de concret, puisqu'il faut rappeler un chiffre :
98% des transactions financières mondiales ne vont pas à la production réelle, mais à la spéculation boursière. De l'argent sans travail... le rêve de la bourgeoisie enfin réalisé.
Ce qui est émouvant pour moi et inquiétant pour les Possédants, c'est que s'insinue lentement mais sûrement l'idée d'un moment de communauté synchrone capable d'affaiblir cette hydre à mille têtes que sont les marchés financiers. Tous en même temps, accomplissons la même action, comme le jour où nous allons voter en somme.
Ce que tu proposes, cher Eric, n'est autre qu'une façon de consultation populaire. Imaginons que 15 millions de personnes retirent pendant 24 h l'entière somme de leur compte courant, on aura une image précise et comptabilisée de la température la révolte. Même si on peut truquer les compteurs.
C'est sympathique, certes, mais ça ne va pas très loin. Les banques alertées mobilisent des mesures techniques de déplafonnement de leur réserves disponibles car aujourd'hui, cette réserve est dématérialisée. Mais qu'importe, tous aux distributeurs le 7 décembre prochain et nous verrons si les donneurs de leçons perpétuelles qui trônent en république du côté de Bercy ont toujours leur mine superbe !
Pour continuer sur ma lancée, je me propose d'analyser les termes et les propositions avancés par l'un et l'autre des débateurs de la semaine dernière, à savoir Jacques Généreux et Dominique Strauss-Kahn. Deux hommes de gauche.
D. Strauss-Kahn, futur grand candidat, et en tous cas grand désiré de la presse et des médias français, se dit heureux que les institutions européennes aient pris peur :-"La peur c'est pas mal, ça permet de faire avancer tout le monde dans le même sens". L'effroi me saisit mais trève de sensiblerie.
Jacques Généreux, économiste du Parti Socialiste ayant rompu avec lui pour s'engager derrière Jean-Luc Mélenchon au Parti de Gauche, préconise au contraire que la peur change de camp. Que les banques privées preneuses de risque soient laissées en faillite et que nos Etats mettent en place des banques publiques (16' sur la vidéo stupéfaction au micro, journalistes hagards...).
Selon lui, le principe est simple et respecte l'économie de marché : la responsabilité, l'éthique. Le rôle de l'Etat n'est-il pas de défendre les intérêts publics, et non les richesses privées ?
Nous aurions donc pu prendre les agences de notation à leur propre règles, en leur disant que les titres devenus nuls, dégradés par une note "grecque" (BB+), ne vaudraient d'être rachetés qu'à leur niveau. "Vous avez joué , vous avez perdu, vous n'aurez rien. C'est vous qui dégradez les titres..." Que la peur change de camp.
Plus loin, il précise justement qu'une partie du niveau de la dette étant due à la sur-spéculation financière, "elle n'a pas à faire pression" sur les comptes sociaux.
Voilà qui remettrait la responsabilité économique et politique au goût du jour.
Résumons-nous donc : nos pays ont donc été rendus accros à la dette, nos maladies contagieuses de déficits des comptes publics appellent à nos chevets des médecins qui nous font payer cher les consultations et les remèdes. Le projet européen imposé par Helmut Kohl dès 1986 est bien arrivé à ses fins, puisque les conditions de financement des pays sont soumises aux conditions du marché mondial et non aux conditions d'un marché interne Européen. Portes et fenêtres grandes ouvertes, risque de tempête prévisible.
Philippe Delmas, lui,* craint une chose en particulier : la Chine achètent encore des bons du Trésor mais peut-être vont-ils cesser de le faire : "S’ils se tournent vers un modèle de société plus proche du nôtre, plus orienté vers la consommation, ces pays vont par là même réduire le financement de notre mode de vie à crédit qu’ils fournissaient jusqu’à présent". Voilà qui nous rassure peu. Voilà même qui nous fait peur !
Comme s'il fallait absolument que nous continuions à vivre selon le même modèle de profit sur le dos de l'Afrique et de la dette. Comme s'il n'y avait pas d'autre solution possible. On commence à connaître la chanson.
Ces toujours pareil et c'est là où l'entretien de Généreux est rafraichissant : lorsqu'on nous parle d'économie, on emploie à notre égard pour nos oreilles effarouchées des termes simples destinés à nous embrouiller.
Or, ce sont toujours les dealers qui parlent. Mais le dealer a quelque chose à voir dans l'addiction de son client, et pendant que l'un "dope la croissance", l'autre s'enrichit. Pendant que l'Europe essaie d'organiser ou de maintenir une protection sociale, l'Asie, qui n'a pas tous ses services, épargne, épargne, et même nous prête. L'Europe est donc vue par les"mains invisibles du marché" comme un enfant en qui on ne peut pas avoir confiance, un garnement qui a des problèmes de croissance, qui a sûrement été empêché de grandir à son rythme...
L'Allemagne, elle, est une sportive qui court sous hormone de croissance, c'est-à-dire qui dope sa balance commerciale (+30 Mds d'Euros) grâce à une rigueur salariale -sur le dos de ses employés- qui la rend "compétitive" depuis dix ans au détriment de ses voisins, dont la France, avec laquelle elle s'entend si bien, c'est donc la paix, l'Europe, nous dit M. Strauss-Kahn...
Ceux qui courent moins vite comme l'Espagne, le Portugal, L'Italie et la Grèce par exemple, sont montrés du doigt par les médecins du F.M.I qui nous disent à la télévision qu' "ils font n'importe quoi, ils augmentent les salaires des fonctionnaires et les retraites" (cit. D. Strauss-Kahn, jeudi 20 mai 2010)
En effet, on voit des pays faire vraiment n'importe quoi... Rendons-nous compte, augmenter les salaires et les pensions des gens qui vivent avec 750 € /mois !
Or, les bonnes gens ont compris que la richesse est, jour après jour, détournée, déplacée, transférée, un peu tous les jours, vers l'Action et l'Epargne. Si les revenus d'un pays productif comme la France n'augmentent pas c'est que certains intérêts n'y tiennent pas. Ce vol est devenu la règle.
D. Strauss-Kahn se félicite plutôt que l'Euro, qu'il a contribué à mettre en place, ait protégé "l'économie européenne" (les rentiers, les épargnants) pendant la crise des sub-primes (cit. même bonhomme, même jour)
Qui s'étonnera après ça que les biens portants, les cerveaux, les innovateurs fuient l'Europe ? Nos états sont condamnés à gérer le social, le chômage de masse, les déficits, en un mot les ennuis, et à se laisser dicter leurs politiques par les intérêts financiers devenus essentiellement privés.
Nous citoyens, sommes condamnés à nous laisser enchanter par DSK-Sarko- et réélire les mêmes.
Voilà l'état du monde en Europe aujourd'hui, cher habitant de la lune.
Dans ce concert européen, notre économiste du Front de gauche établit que si nous avions des hommes d'Etat à la tête de nos pays aujourd'hui -et pas des lavettes- nous pourrions faire changer la peur de camp.
En ce début de mai 2010, les Etats européens tous d'accord (pour une fois !) pour mener de concert une politique d'austérité budgétaire et donc sociale. Ils ont peur. "Ils ont perdu leur honneur et ils auront la guerre", dit Généreux dès le début de l'entretien.
Mais peut-être la peur est-elle déjà en train de changer de camp, puisque des personnes qui n'ont jamais rien entendu à l'économie commencent à y voir clair dans le manège et les formules enchanteresses. Dominique de Villepin avait bien raison de dire qu'il y a dans le pays aujourd'hui un sentiment révolutionnaire. C'est bien que la peur change de camp.
Ce constat est posé de façon sérieuse et brillante par l'économiste Jacques Généreux dans son ouvrage "La Dissociété" qui analyse ces mécanismes qui conduisent une démocratie présumée saine à choisir ce qui est le plus mauvais pour elle.
Une croissance inégalitaire qui repose sur la dette des Etats et des ménages et dont on ne trouve pas l'issue, sans être grand clerc, est sûrement le signe d'une société malade, déséquilibrée, schizophrène, osons le mot, qui aurait peut-être besoin d'une cure de socialisme appliqué, à commencer par une reprise en main du politique sur les lobbys financiers, et que les élus s'exprime et agissent au nom du peuple qu'ils représentent.