Un ami prénommé Renaud laissait un petit commentaire sur ma page Facebook. Et c'est d'argent qu'il s'agissait dans ce petit commentaire.
Mon profil disait ce jour-là : "Puisque Mme Lagarde nous promet sans cesse 2,5 % de croissance, pourquoi diable ne pourrions-nous pas travailler moins longtemps ?"
et Renaud de répondre sur mon mur : - "parcequ'il y a pas de fric, vous allez finir par le comprendre ou quoi ???!! vous croyez que c'est pour le plaisir que de telles lois sont votées ???!!... hein ???"
à cette occasion, je me suis dit qu'il fallait mesurer le réel déficit d'éducation populaire (sans jeu de mots). L'Economie est une matière qui comme l'Histoire serait dès le collège propre à former de véritables citoyens, c-à-d conscients de leur choix. Il devrait être d'intérêt public d'inscrire les fondamentaux de l'économie aux programmes des collèges et lycées, même si cela exige une préparation, des personnels qualifiés, des moyens. Car de l'argent, il y en a ! Tout est affaire de répartition.
On dirait donc, cher Renaud, qui sembles si irrité, que malgré les catastrophes récentes où le monde entier a été mis en émoi par les expropriations de seulement quelques millions de familles américaines expulsées et réduites à la mendicité des bureaux d'aide sociale, tu n'aurais pas saisi les liens de cause à effet entre finance privée et dette publique. Je vais m'employer avec mes moyens très modestes à te démontrer que tu es un garçon honnête mais qui -comme moi- avais tendance à croire tout ce qu'on lui dit :
Les dettes publiques des Etats sont d'abord provoquées par les réductions d'impôts (dépense fiscale), l'abolition des taxes de douane, et le départ des outils de travail (délocalisations).
Dans tous les pays où l'impôt est progressif et fort, la paix sociale est plus grande, et le bien-être général meilleur. Dans les pays où la contribution fiscale des citoyens est moins égalitaire, plus tendre aux riches, où les tranches sont moins nombreuses, où le message consiste à dire que certains citoyens seront "protégés" des taxes, les sociétés sont divisées, en compétition, la pression augmente sur les classes moyennes "laborieuses et courageuses" contre les classes pauvres vues comme "demandeuses et fainéantes".
Pour parvenir à justifier de taxes moins justes, on fait croire (Ronald Reagan, Margaret Thatcher, 1980) que plus il y aura de millionnaires, plus ils tireront la société vers le haut. C'est une immense mystification. Cela ne s'est constaté nulle part. Cela accroît les comportements agressifs et égoïstes. Ces états sont tous sans exception -même les Etats-Unis- en voie de désindustrialisation.
Ces dettes tombent donc mal, dans un contexte de concurrence commerciale mondiale et de délocalisations des bassins d'emploi. Elles s'aggravent.
Mais ce n'est pas dramatique pour tout le monde !
Ces dettes publiques font les choux-gras des prêteurs privés. Ceux-ci gagnent donc d'autant plus d'argent à mesure que les taux d'intérêts augmentent. Ces taux où les banques privées prêtent aux Etats sont fixés, non pas par une instance publique indépendante, mais des Agences de notation privées. (on n'en sort pas...)
Les "Dettes publiques" Grecque, Espagnole, Française, sont pour les investisseurs des marchés financiers comme les autres ! c'est un "produit" qui rapporte comme un autre ! On prête au Portugal à 7% ou à la Grèce à 4%, mais ça représente quelques milliards d'euros de plus à payer pour ces peuples.
En cas de dettes publiques où les investisseurs privés ne peuvent plus être remboursés, ou ne veulent plus prêter, on demande une aide à une Banque, le
Les dégâts sociaux sont dus à des décisions politiques nationales ou Européennes, toutes dispositions qui tendent à enlever les règles (dérégulations), à vendre les services publics (privatisations), qui tendent en fait à une Organisation Commerciale du Monde.
Tout cela conjugué tire à boulets rouges sur les comptes publics et non les aident à s'équilibrer.
Au passage, ces politiques décidées par des élus du peuple se préoccupent-elles de l'intérêt du peuple, ou se préoccupent-elles plutôt d'assurer les marchés financiers privés qu'il y aura toujours une dette publique à colmater (à 4,% 5% voire 7%) ? Et donc accroître les bénéfices privés, à partir du travail des gens de ces pays d'Afrique, d'Europe...
Dans tous les pays où l'impôt est progressif et fort, la paix sociale est plus grande, et le bien-être général meilleur. Dans les pays où la contribution fiscale des citoyens est moins égalitaire, plus tendre aux riches, où les tranches sont moins nombreuses, où le message consiste à dire que certains citoyens seront "protégés" des taxes, les sociétés sont divisées, en compétition, la pression augmente sur les classes moyennes "laborieuses et courageuses" contre les classes pauvres vues comme "demandeuses et fainéantes".
Pour parvenir à justifier de taxes moins justes, on fait croire (Ronald Reagan, Margaret Thatcher, 1980) que plus il y aura de millionnaires, plus ils tireront la société vers le haut. C'est une immense mystification. Cela ne s'est constaté nulle part. Cela accroît les comportements agressifs et égoïstes. Ces états sont tous sans exception -même les Etats-Unis- en voie de désindustrialisation.
Ces dettes tombent donc mal, dans un contexte de concurrence commerciale mondiale et de délocalisations des bassins d'emploi. Elles s'aggravent.
Mais ce n'est pas dramatique pour tout le monde !
Ces dettes publiques font les choux-gras des prêteurs privés. Ceux-ci gagnent donc d'autant plus d'argent à mesure que les taux d'intérêts augmentent. Ces taux où les banques privées prêtent aux Etats sont fixés, non pas par une instance publique indépendante, mais des Agences de notation privées. (on n'en sort pas...)
Les "Dettes publiques" Grecque, Espagnole, Française, sont pour les investisseurs des marchés financiers comme les autres ! c'est un "produit" qui rapporte comme un autre ! On prête au Portugal à 7% ou à la Grèce à 4%, mais ça représente quelques milliards d'euros de plus à payer pour ces peuples.
En cas de dettes publiques où les investisseurs privés ne peuvent plus être remboursés, ou ne veulent plus prêter, on demande une aide à une Banque, le
- Fonds Monétaire International (dirigé par Dominique Strauss-Kahn).
Les dégâts sociaux sont dus à des décisions politiques nationales ou Européennes, toutes dispositions qui tendent à enlever les règles (dérégulations), à vendre les services publics (privatisations), qui tendent en fait à une Organisation Commerciale du Monde.
Tout cela conjugué tire à boulets rouges sur les comptes publics et non les aident à s'équilibrer.
Au passage, ces politiques décidées par des élus du peuple se préoccupent-elles de l'intérêt du peuple, ou se préoccupent-elles plutôt d'assurer les marchés financiers privés qu'il y aura toujours une dette publique à colmater (à 4,% 5% voire 7%) ? Et donc accroître les bénéfices privés, à partir du travail des gens de ces pays d'Afrique, d'Europe...
Aux gens comme toi et moi, on demandera de travailler plus longtemps, par exemple... comme dans l'affaire de l'Augmentation de l'âge de Départ à la Retraite. Le but non avoué de cette réforme est bien d'ouvrir le Marché de la Vieillesse aux assurances privées de façon encore plus large ; pour ceux qui auront les moyens de se payer des retraites complémentaires (y compris les fonctionnaires, façon de détourner les richesses de l'Etat vers les caisses privées, décidément on n'en sort pas) par contre, pour les autres... ce sera prise en charge sociale.... (on n'en sort pas)
On leur demande donc de travailler plus car il n'y aurait soi-disant "plus d'argent du tout dans les caisses". Tout bon étudiant en première année d'Economie sait que ç'est faux, Renaud.
Philippe Gas, le petit patron de Disneyland-Paris à 30 700 €/mois, et qui vole sûrement son argent "puisqu'il n'y en a pas !"
Les solutions existent, comme de rétablir des impôts progressifs avec de nombreuses tranches, placer le bouclier fiscal à 100 %, instaurer un revenu maximum et un différentiel entre revenus fixe plafonné dans la même entreprise, taxer les flux de capitaux, abattre les "paradis" fiscaux qui sont des enfers sociaux, signer des Pactes de Solidarité Financière dont les prêts ne seront plus soumis aux vicissitudes et aux diktats des marchés financiers mondiaux.
>Les besoins publics ne devraient pas se financer sur fonds privés lucratifs. Mais sur des titres limités à l'Europe par exemple, fermés au marché obligataire. Le concours d'une Banque Centrale Européenne qui prête de l'argent serait bienvenu car c'est son métier (mais l'art. 125 du Traité de Lisbonne lui interdit de faire son métier, précisément...)
En l'occurrence, et pour prendre l'exemple des Retraites les actifs d'aujourd'hui produisent plus de richesse qu'en 1960. Il faut avoir ça à l'esprit avant d'objecter qu'il y aura bien 2 jeunes actifs pour 3 vieux inactifs.
On nous fait des projections à 2050. Très bien, si nous partons sur une croissance de 1,7% prévus, nous doublerons la richesse produite (P.I.B) Ce Grand Gâteau est aujourd'hui de 2000 milliards d'euros en France. Les retraites coûtent sur ce gâteau 13% = 260 Milliards.
En 2050, il y aura plus de retraités, et la retraite coûtera alors 720 Milliards d'€ à prendre sur le Grand Gâteau (le P.I.B), 18% de la richesse nationale produite.
Mais ce Gâteau sera alors de 4000 Milliards (à 1,7% de croissance, logique).
Alors que l'on fait croire que les patrons vont devoir tripler l'effort financier : 260 contre 720, donc plus cher. On prend les Français pour des gamins d'école maternelle.
18% de 4000 Mds d'€, contre 13% de 2000 Mds d'€ aujourd'hui. L'effort sera de 5% sur une richesse qui aura doublé !
Aujourd'hui, il reste 1740 milliards à se partager, une fois les retraites payées.
En 2050, il restera 3280 miliards à se partager, une fois les retraites payées.
Et on nous répète qu'il faut réformer ! Tu comprends ma colère ? tu comprends pourquoi aujourd'hui, lorsqu'on sait tout ça, on a du mal à voter à droite ?
Il faut réformer, ok, mais dans quel sens ? Or, ils le font dans le sens de l'allongement du temps passé au travail, non pas parce qu'il n'y aurait "plus d'argent" mais parce que le syndicat des patrons (le MEDEF) ne veut plus consentir à l'effort historique régulier d'augmentation des cotisations sociales, alors qu'il circule plus d'argent et qu'il se produit plus de richesses qu'autrefois.
Or, ceuwx qui nous vendent la retraite à 67 ans savent bien que ceux qui devront partir avant 60 ans se raccrocheront aux budgets... sociaux ! (on n'en sort pas, on nous dira que les déficits publics explosent, pas grave, les prêteurs prêteront)
Il y a 40 ans, l'effort consenti par le patronat était plus important qu'aujourd'hui. Pourquoi ne serait-ce plus possible aujourd'hui ?
Voilà, Renaud, tu crois toujours que ça ne leur fait pas "plaisir" d'impulser de telles réformes ? Moi je crois qu'ils rient sous cape.
C'est leur manière à eux de remercier les salariés qui ont travaillé toute une vie pour produire les richesses qui serviront aux banques à spéculer sur les marchés financiers internationaux. Triste condition humaine du XXI° siècle !
Quelle est donc cette vision pessimiste qui autorise le patronat à penser que la France serait moins riche en 2050 qu'au sortir de la 2nde Guerre Mondiale ?
C'est une pure affabulation.
Ce qu'ils veulent, et les gouvernements qui appliquent fidèlement leur politique, c'est faire toujours plus de profits (très bien), mais toujours moins partager (moins bien).
Cet aveuglement qui semble être le tien est celui de millions de personnes, je te rassure, il est lui aussi parfaitement organisé. C'est le pessisme, la résignation, le découragement qui est organisé par la désinformation, que dis-je, par la propagande soviétique européenne actuelle !
Mais ce Gâteau sera alors de 4000 Milliards (à 1,7% de croissance, logique).
Alors que l'on fait croire que les patrons vont devoir tripler l'effort financier : 260 contre 720, donc plus cher. On prend les Français pour des gamins d'école maternelle.
18% de 4000 Mds d'€, contre 13% de 2000 Mds d'€ aujourd'hui. L'effort sera de 5% sur une richesse qui aura doublé !
Aujourd'hui, il reste 1740 milliards à se partager, une fois les retraites payées.
En 2050, il restera 3280 miliards à se partager, une fois les retraites payées.
Et on nous répète qu'il faut réformer ! Tu comprends ma colère ? tu comprends pourquoi aujourd'hui, lorsqu'on sait tout ça, on a du mal à voter à droite ?
Il faut réformer, ok, mais dans quel sens ? Or, ils le font dans le sens de l'allongement du temps passé au travail, non pas parce qu'il n'y aurait "plus d'argent" mais parce que le syndicat des patrons (le MEDEF) ne veut plus consentir à l'effort historique régulier d'augmentation des cotisations sociales, alors qu'il circule plus d'argent et qu'il se produit plus de richesses qu'autrefois.
Or, ceuwx qui nous vendent la retraite à 67 ans savent bien que ceux qui devront partir avant 60 ans se raccrocheront aux budgets... sociaux ! (on n'en sort pas, on nous dira que les déficits publics explosent, pas grave, les prêteurs prêteront)
Il y a 40 ans, l'effort consenti par le patronat était plus important qu'aujourd'hui. Pourquoi ne serait-ce plus possible aujourd'hui ?
Voilà, Renaud, tu crois toujours que ça ne leur fait pas "plaisir" d'impulser de telles réformes ? Moi je crois qu'ils rient sous cape.
C'est leur manière à eux de remercier les salariés qui ont travaillé toute une vie pour produire les richesses qui serviront aux banques à spéculer sur les marchés financiers internationaux. Triste condition humaine du XXI° siècle !
Quelle est donc cette vision pessimiste qui autorise le patronat à penser que la France serait moins riche en 2050 qu'au sortir de la 2nde Guerre Mondiale ?
C'est une pure affabulation.
Ce qu'ils veulent, et les gouvernements qui appliquent fidèlement leur politique, c'est faire toujours plus de profits (très bien), mais toujours moins partager (moins bien).
(un chef d'entreprise exemplaire
A ce tarif, il imprime sûrement ses billets de banque lui-même puisqu'il n'y a "pas d'argent !")
Carlos Ghosn, un furieux anarchiste, puisqu'il touche
770 000 €/mois sans compter les stock-options, et le chauffeur, et la Renault offerte...
Il a licencié 6 000 personnes en deux ans.
A ce tarif, il imprime sûrement ses billets de banque lui-même puisqu'il n'y a "pas d'argent !")
N'aurais-tu donc pas compris, cher Renaud, que la manœuvre générale qui accompagne, et qui dicte toutes les décisons politiques économiques, visent depuis trente ans à rediriger la richesse produite par tous vers les portefeuilles privés de quelques uns !
Cet aveuglement qui semble être le tien est celui de millions de personnes, je te rassure, il est lui aussi parfaitement organisé. C'est le pessisme, la résignation, le découragement qui est organisé par la désinformation, que dis-je, par la propagande soviétique européenne actuelle !
Il s'agit -pour "le discours dominant"- de répéter des mensonges patents comme François Fillon l'a fait il y a trois ans : "Les caisses sont vides !" .
Le déficit public est dramatique. Il n'y a plus d'argent. Et tout le monde le croit. Peut-être parce que c'est plus facile à entendre que "il n' y a plus de travail..."
S'il est vrai qu'il y a un déficit, il faut alors se demander :
- Pourquoi il y a "déficit" ? Les déficits sont entretenus par quoi ? Quels "boucliers fiscaux" sont-ils en cause ? Quelles dispositions de loi aggravent la dette publique ? Et enfin, à qui profite la dette ?
Cher ami, ta réaction m'a attristé, car je la crois symptomatique d'un Grand Malentendu. Je te renvoie volontiers aux ouvrages de Liêm Hoang Ngoc (Vive l'impôt !), Bernard Friot (L'Enjeu des retraites) ou de Jacques Généreux, ("La Dissociété", "Pourquoi la droite est dangereuse"). Dans "La Grande Régression"*, ce dernier pose notamment cette question :
"Nous échapperons forcément à une destinée qui n'est pas soutenable, ni matériellement ni socialement. La seule question est de savoir si nous y échapperons grâce à une réorientation radicale et pacifique des politiques et du système économique, ou bien après l'effondrement violent de la société où nous conduit la dynamique enclenchée par la Grande Régression."
* France Culture, 127'
(Seuil éditions)
(Seuil éditions)