lundi 22 février 2010

Des lycées pour ceux qui sont à la ramasse ?

 

Puisque je suis candidat Front de Gauche à l'élection régionale de 2010 
et qu'on me pose la question :

Qu'est-ce que je ferais si j'étais élu Conseiller Régional ?
Je m'attèlerais aux chantier de l'éducation et de la culture.

1er Exemple  :

Un internat d'excellence vient d'être créé par l'Etat en Seine et Marne destinés à la crème des élèves de banlieues repérés pour leurs résultats scolaires. Des perles de la nation, fils d'ouvriers ou même de chômeurs, intelligents et travailleurs. 500 millions d’euros ont été réservés au titre de l’égalité des chances et des internats d’excellence d'ici à 2012. L'ambition affichée est d’extraire les meilleurs élèves des milieux défavorisés très bien, mais en laissant dépérir tous les établissements qui concentrent les difficultés sociales et scolaires !...
 
La République entretient même des Maisons d’éducation mises en place par Napoléon Bonaparte que sont encore les deux collèges et lycées de St Germain en Laye et de St Denis (la Maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis, et la Maison d'éducation de la Légion d'honneur des Loges, où
seules sont admises les filles et petites-filles des personnes décorés d’un Ordre national).

Ces internats ont 100% de réussite au Bac et 10% de mentions très bien. Il faut dire que la diversité sociologique de ces établissement publics et très relative.

Mais que fait-on maintenant pour tous ceux qui pêchent au collège unique ou au lycée ?
Nous avons  les moyens de nous tourner aussi vers les plus démunis ou leurs enfants.

Les moyens mis en oeuvre par l’Etat et les collectivités locales ne semblent pas se pencher sur les parcours difficiles chroniques. Un certain nombre d’élèves dont le ratio doit encore être évalué, (environ 4000 en Ile-de-France) entrent au collège sans savoir vraiment lire, et au lycée avec des lacunes qui ne leur permettront pas de passer la barre de la seconde ou iront vers un échec au baccalauréat. Les questions comportementales envahissent les colonnes des faits divers,e t au dire dec certains enseignants, il n'y a plus personne pour manoeuvrer le navire, tant il est vrai que l'éducation se fait aussi, ou ne se fait pas, à la maison.

    La présente proposition consiste à proposer un enseignement de rattrapage, par la mise en place de nouveaux lycées inter-régionaux dits de seconde chance.

    Pour répondre aux besoins urgents qui deviendront des problèmes sociaux chroniques, de délinquance et, à terme des problèmes démocratiques graves, il s’agit de s’inspirer des expériences poursuivies de certains lycées pilotes qui ne doivent pas rester lettres mortes.
   
    Le Conseil Régional de chaque région pourrait financer l’implantation d’un lycée à projet pédagogique spécial, pourquoi pas aux frontières des régions pour des coopérations inter-régionales, d’immerger les élèves dans un environnement naturel plus favorable, en internat. À moins de 150 km de leur domicile.

Critères d’entrée

    •    Elèves en difficultés sérieuses (les - de 7 de moyenne)

    •    Elèves à l’origine sociale très défavorisée, familles très nombreuses, suivis sociaux,

    •    Elèves au parcours judiciaire (dossiers de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à l’appui)

     
Programme

  • Programme classique de l’Educ Nat + classes adaptées avec renforcement du français et de l’histoire, instruction civique, organisation des juridictions et des institutions...
  • Pratiques artistiques et sportives obligatoires (chant choral, harmonie, théâtre, football, volley etc.)

En accord avec l’Education nationale, les enseignants des lycées dits d’excellence (Louis-le-Grand, Henry IV, n'est-il pas ?) seront fortement incités à donner quelques heures d’enseignement par semaine dans leur discipline.

à vos commentaires et propositions !

en annexe pour info :

Quelques chiffres tirés du site du Conseil Régional d' IDF que dirige l'équipe de Jean-Paul Huchon :

Le Conseil Régional gère en I.D.F 480.000 lycéens franciliens
470 établissements à entretenir, rénover et agrandir.
a acheté 140.000 ordinateurs (un ordinateur pour trois lycéens)

Qu'on me porte une seule étude (non financée par Microsoft) où il est prouvé que ces achats faramineux apportent en qualité aux résultats et à l'enseignement !!!
  
Innovation : chaque année, la Région offre une clé USB à plus de 173.000 lycéens et apprentis, ainsi qu'aux professeurs des lycées et CFA franciliens

> Je vous promets que des idées comme ça, moi élu, ça ne passera pas !!!
> Cela contribue-t-il vraiment à élever le niveau ?

Depuis 2008/2009, la Région a financé 142 projets, Réussite pour tous, ce qui a concerné plus de 4.000 élèves. Ce dispositif permet de lutter contre le décrochage scolaire mais également d’intervenir de façon préventive en formation initiale avec les outils de la formation continue mais... difficile d’obtenir plus d’informations là-dessus.


La Réalité, hélas...
Faits divers aperçus où des mineurs de moins de 13 ans sont en cause.


2 exemples seulement :
Arras

Gagny

Alors, que fait-on de ceux-là ? On attend, comme le fait la police et la justice en pareil cas, qu'ils aient 18 ans pour ouvrir leur dossier pénal et refermer la porte sur eux ? 

J'espère qu'il y aura à gauche du P.S un souci réel pour ces enfants d'ouvirers dont les quartiers et leurs habitants ont été abandonnés depuis trente ans. Ceux-là nous disent : "Occupez-vous de nos petits, donnez-leur une chance !"


* La mixité en questions
Marie Duru-Bellat, L'Harmattan, édition revue et actualisée 2004, 270 p., 24 €.

samedi 20 février 2010

4000 Euros pour avoir le doit d'étudier : du racket

L'université Paris Dauphine vient de décider de fixer jusqu'à 4.000 euros par an les droits d'inscription pour 44 de ses 105 masters contre 231 euros actuellement.
La Fac Dauphine persiste ainsi à sortir des cadres qui régissent l'université en France pour jouer à fond la carte de l’élitisme.

En février 2008, à l'annonce d'une première augmentation de ce type de la même université, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, rappela que le projet de Dauphine était illégal. Mais depuis, la Ministre-candidate de l'UMP pour l'Ile-de-France reste bien discrète sur le sujet !

La Fac Dauphine, c’es l’exemple des Facs-Pécresse de demain !

Non aux facs de riches !
La loi L.R.U Loi Relative aux libertés et responsabilités des Universités) que V. Pécresse a fait adopter organise encore davantage l'autonomie et la mise en concurrence des universités.

C’est la porte ouverte à l’explosion des frais d’inscription, la mise en concurrence entre Facs de riches et facs de seconde zone, la ségrégation sociale dans l’accès aux diplômes !

Non aux facs du CAC 40 !
C’est aussi la porte ouverte aux facs soumises à la marchandisation, dépendants des intérêts des grands groupes privés. C’est la casse des diplômes nationaux, la fin de l’indépendance de la recherche et la mort de la laïcité de l’enseignement public supérieur au mépris des savoirs et de la culture.

Ne les laissons pas faire !

Avec la liste « Ensemble pour des régions à Gauche », portée par le Front de Gauche et un large rassemblement d’organisations et de personnalités du mouvement social, nous nous opposons à l'augmentation et à la différenciation des droits universitaires. Nous refusons que l’Université française soit soumise toujours davantage aux lois du marché plutôt qu'aux principes républicains de l'Education nationale.

La Région Ile-de-France doit contribuer à la résistance contre ces projets de démantèlement du service public de l'enseignement supérieur en organisant des assises de l'Université et de la Recherche en Ile-de-France pour un contre-projet à la loi LRU.

C’est le Président Laurent Batsch de Paris-Dauphine qui le dit : « La mondialisation nous impose des investissements pour développer Dauphine. […] On parle aujourd'hui des frais de scolarité, mais pour trouver des fonds, nous avons lancé une Fondation pour chercher des mécènes  […] nous avons aussi créé des chaires soutenues par des entreprises, telles que la chaire « Ville et immobilier », financée par le Crédit foncier, la chaire sur  « le Management de la diversité », soutenue par EADS, La Poste, la Macif, GDF-Suez et SFR) ou encore la Chaire de Géopolitique […] financée par AREVA et Air France. […] Pour rester dans la compétition internationale, Dauphine doit mobiliser des moyens, et les chercher partout où ils se trouvent. » * l'Express du 4 février 2010
Demain un master Mac Donald ou Dassault ?  La réalité dépasse déjà la fiction !

vendredi 15 janvier 2010

Faire front à gauche

Voici venu le temps des Elections Régionales et la gauche n'est pas décidée à se laisser mener par le bout du nez.


Depuis 2002, la droite française essaie de s'approprier les valeurs républicaines que la gauche a quelque peu délaissées depuis des années : Valeur du travail, patriotisme économique, autorité de l'Etat, émancipation par l’Education (nous dirions remettre le savoir au centre de l'école).

Voilà ainsi ré-appropriées les valeurs en lesquelles croyaient celles et ceux qui, au XIX° siècle, ont fait la Commune et inventé la Nation Républicaine. L’Appel des citoyens de Paris proclamait ceci le 11 avril 1871 :  
  • «Pas de devoirs sans efforts, pas de droits sans devoir. Nous voulons le travail mais pour en garder le produit. Plus d’exploiteurs, plus de maître. Le travail et le bien-être pour tous, le gouvernement du peuple par lui-même»


Voilà les valeurs de la République et de la gauche.


Et si la gauche a lentement perdu la confiance d’une partie des couches populaires, celles qui se lèvent tôt, c’est d’abord parce que, du PCF au Parti Radical en passant par le P.S, elle a abandonné la nation à Le Pen, les ouvriers à leur pouvoir d'achat, les valeurs de fraternité aux démagogues.

Au terme d’une campagne maladroite et difficile, Ségolène Royal, deux fois vaincue aujourd’hui, a reçu le soutien de 17 millions de Français. Elle a depuis raté le coche sur de nombreuses occasions, et a démontré son incapacité à endosser le rôle qu'elle se destinait.


On le sait, les professions libérales et intermédiaires, les commerçants et artisans, les plus de 65 ans en majorité, ont voté pour Nicolas Sarkozy. Mais il est constant que les citoyens les plus jeunes et les actifs de moins de 45 ans ont voté pour la gauche au premier tour. Cela offre-t-il un espoir ? Que sera le visage politique de la nouvelle génération qui s'apprête à voter ?

Il n’empêche que l'entreprise de réaffirmation de ses propres valeurs par la gauche a commencé Jean-Luc Mélenchon a ouvert les instances de son Parti de Gauche avec ces trois mots : Ecologie Socialisme République.


Je m'en félicite.
Cela participe d'une prise de conscience renforcée en cette période à partir de l'effondrement de Lehman Brothers, acte annonciateur du déclin du capitalisme néo-libéral. 


Et pas seulement en Europe :  en Amérique du sud aussi, il y a une  critique forte de ce projet  de société dramatique qui, sous couvert d’Europe, nous condamne au chômage de masse par l’euro fort et façonne l’apologie du marché dit “libre”, où seule la concurrence est le dogme, où se prépare minutieusement la mise-à-mort des services publics. Il y a pour le coup une mondialisation de cette prise de conscience.

Faut-il alors succomber à certains barrissements, et ne voir l’avenir qu'à travers une “social-démocratie” à l'anglaise ou à l’allemande ? Bonne idée, mais en fait non. Car ces pays ont des traditions, des pratiques syndicales que nous n'avons pas. Les pays qui vont bien en Europe du Nord et l’Allemagne pratiquent le consensus et la grève travaillée, car ils sont moins touchés par la crise économique et commerciale que connaît la France.

La France est républicaine. N'en déplaise à certains groupuscules "Alternatifs". La gauche a pour raison d’être l’accomplissement de la République. Si elle ne devenait qu’une “aile consolatrice” du néolibéralisme, elle ne répondrait plus à sa mission, et laisserait à découvert un immense espace, livrant les couches populaires à l’abandon, à l’abdication, à la révolte ou aux démagogues de tous poils.

Nicolas Sarkozy s’affiche avec George Bush au moment même où les experts du Pentagone et le peuple américain lui donnent tort sur son action internationale. Et des socialistes français exaltent Tony Blair quand les Britanniques le chassent, ou la SPD allemande quand elle gouverne sous les ordres de la droite. Une gauche libérale pourrait retrouver bien vite les palais ministériels si le but de l’action politique était d’arriver à tout prix au gouvernement.

Mais pourquoi faire ? La politique de Tony Blair ? Croissance inouïe des inégalités, 12 700 000 travailleurs pauvres (7 millions en France vivent avec moins de 700 Euros /mois), privatisations, suivisme américain en Irak, en Afghanistan ? Pour faire comme la politique du SPD allemand qui a fait alliance avec la droite, et après le programme Agenda 2000, foule au pied les acquis sociaux et laisse exploser la pauvreté ? Non, la France n’est ni la Grande-Bretagne, ni l’Allemagne. Nos histoires sont différentes.

Des voix de gauche, d’anciens députés et ministres, représentants parlementaires, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon avec son Parti de Gauche aidé en cela par République et Socialisme, proposent une refondation républicaine de toute la gauche. Car enfin, même le Parti Communiste Français qui relevait le drapeau au lendemain de la guerre a laissé Le Pen s'en emparer, et par une méprise historique, abandonné le concept de nation trop longtemps, pour se réfugier dans un discours méisérabiliste, ayant remplacé ses ouvriers par ses "sans-pap'".

Loin d’être un slogan ou un vain mot, La Refondation de la gauche recouvre une volonté politique radicale d'une entière réorientation des conditions de notre participation au fait européen et à la mondialisation néo-libérale.


Alors pourquoi "républicaine" ? Parce qu’appuyée sur les principes de la pleine souveraineté des peuples.

À l’heure des “souverainetés limitées” en Europe, il serait temps de préparer la refondation des Républiques sociales qui protègent les faibles des fauves : qui protègent les salariés du dumping social, protègent la collectivité du dumping fiscal, protègent les industries des délocalisations, protègent les locataires du rentier, protègent le commerce des dérèglements monétaires qui surviennent loin de lui.

La Refondation est ouverte largement, au-delà des rangs de la gauche républicaine. Non pas à des centristes qui n’existent que par les contradictions de la droite et les insuffisances de la gauche, mais à des Républicains de gauche, qui au-delà de la couche de peinture sarkozyste, voient bien qu'il y a la politique cynique des détenteurs de la fortune, des fabricants du marketing de la peur, des jean-foutre de l’intérêt général, fascinés par l’Amérique du nord, c’est-à-dire par la loi du plus fort.

Alors le sacrifice de celles et ceux qui ont vu s’achever au pied du Mur des Fédérés le cours de leur vie sous les tirs des fusils Versaillais, toutes celles et ceux qui ont sué sang et eau pour que notre pays soit ce qu’il est devenu, une des plus belles démocraties du monde, tout cela n’aura pas été vain.

Tous au Front de Gauche !