Ce soir, alors que l'actualité me semblait aussi grise et pluvieuse que le temps est beau (en apparence),
je reçois ceci :
De : isis e--------
A : (22 destinataires)
A : (22 destinataires)
Envoyé le : Lundi 26 mars 2012 15h53
Objet : SOS appart
Objet : SOS appart
Bonjour à tous,
A ceux qui sont sur Paris ou qui y connaissent du monde...
J'ai une amie qui cherche désespérément un appartement depuis le mois de septembre. Elle est intermittente du spectacle, mais peut produire deux bons garants. Elle a un petit garçon de 3 ans scolarisé actuellement dans le 19e, et se fait littéralement jeter depuis des mois par toutes les agences. Elle craque et il semble vital pour eux de se poser...
Si vous entendez quoi que ce soit, que vous rencontrez un propriétaire plus humain que paranoïaque, ou si vous pouvez faire suivre... faites-moi signe !
Et belle route à vous
Isis
Isis
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et j'y réponds :
Chère Isis,
Je n'ai pas de solution à proposer à ton amie.
Mais ce genre de situation
devenue tellement banale
me fait considérer depuis longtemps
- depuis l'époque où
sortant de l'Ecole de St Etienne
je n'ai eu pour toute perspective
que Notre-dame-des-sans-abris, à Lyon
avant même que de penser à me trouver un premier cachet -
que le problème du logement est le problème n° 1.
Parce qu'il est impossible de travailler
sans avoir un toit sur sa tête.
Or, le parc immobilier est en grande majorité privé.
C'est le marché privé de l'immobilier
qui ne cesse d'augmenter sa valeur depuis 30 ans
sans jamais aucune baisse,
qui indexe le niveau des loyers
et les arbitraires le niveau des "garanties"
(en français, la "discrimination")
Se loger étant un bien social vital
combien de temps allons-nous supporter
que des biens d'un intérêt vital
soient soumis aux aléas
des intérêts du marché privé ?
Vous me direz, si je parle comme ça
c'est que je dois être socialiste.
C'est exact, je n'en fais pas mystère.
Mais, par conséquent, c'est aussi pour cette raison,
en pensant à ton amie et son fils
qui se trouvent depuis 6 mois déjà
dans une merde noire
en pensant à tous ces enfants
qui vivent à 5 dans 14m2 en plein Paris,
en pensant à tous ces gens qui travaillent
obligés de s'humilier en tant qu'adultes
à en appeler aux garanties de leurs parents,
que j'ai décidé de ne pas accorder ma confiance
à ceux qui se croient déjà élus
et ne font que rassurer
encore et encore
les marchés.
Je pense en particulier à M. Hollande,
qui, devant un parterre de journalistes étrangers
n' a pas trouvé mieux à dire
que tout avait déjà été bien privatisé
et qu'avec lui, il n'y aurait "rien à craindre" !
Eh bien moi, j'affirme que
Si le million de personnes de ce pays
qui ne sont pas logées du tout
comme ton amie
se mettaient à voter dans leur intérêt
il y aurait alors "tout à craindre"
pour ces Thénardier
pour ces vautours
pour ces vautours
spéculateurs immobiliers
et autres marchands de sommeil.
Le 22 avril, sans état d'âme,
je voterai donc Mélenchon,
et tant pis si certains artistes
bien au chaud
qui bénéficient des largesses des institutions
en sont parisiennement effarouchés.
J'espère de tout cœur
pour elle et son petit
qu'elle va trouver une solution.
Je t'embrasse.
Benoît