Il y a des images qui parlent d'elles-mêmes. En ce moment même gronde une contestation, un semblant de révolte, voire un germe de révolution, en Espagne ainsi qu'en France où une révolution sourd lentement mais est dans toutes les têtes . (1)
Ainsi Place de la Bastille à Paris mais aussi, lit-on à Lyon et à Toulouse, l'occupation a lieu tous les soirs à 19 h 00 par des manifestants, semble-t-il toujours plus nombreux. Ce qu'il y a d'irritant avec les révolutions, pour les pouvoirs en place à ce moment là, c'est qu'elles n'offrent jamais le même visage à leur naissance.
Celles-ci sont pourtant bien les enfants de la société ultra-libérale et donc ultra-inégalitaire, telle qu'elle est organisée par nos parents ; et même si j'en juge par l'âge moyen des grands patrons dont Le Parisien Economie publie la tête, nos grands-parents.
Voyons un peu la tête et retenons les noms de ces satisfaits décompléxés, vers qui les richesses produites par notre travail compressé salarialement se dirigent. Ceux-ci offrent toujours le même visage en revanche et s'affichent gras ? "Mais ils ont des responsabilités !" dit le bon monsieur.
Eh bien non justement, ils n'en ont pas.
Mènent-ils leur société à la banqueroute, ils ne seront pas tenus responsables, et seront même remerciés avec un chapeau de Stock-options revenant à 10 fois leur Revenu (Henri Proglio quittant EDF, entreprise publique SVP).
C'est pas génial cette loi du plus fort ? Je ne prends aucun risque, mais je prends tout. Ces gens là qu'on dit responsables, sont des asociaux. N'y a-t-il pas là une formidable violence asociale, à toujours vouloir profiter, prendre, s'enfuir ?
C'est pas génial cette loi du plus fort ? Je ne prends aucun risque, mais je prends tout. Ces gens là qu'on dit responsables, sont des asociaux. N'y a-t-il pas là une formidable violence asociale, à toujours vouloir profiter, prendre, s'enfuir ?
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il manque quelqu'un, vous ne devinez pas ?*
Ces gens ne sont pas l'élite de la nation. Des cerveaux bien plus éduqués et des personnes plus moralement diposées travaillent pour bien moins que ça. Ce sont des oligarques.
Ils organisent un ordre régi selon leurs propres lois.
Alors "populisme !" me direz-vous, si vous êtes de ces beaux esprits qui tentent de traquer les simplifications ? Voyons, c'est tout le contraire. Car derrière la face souriante et bronzée de ces dirigeants, se profile un système qui le permet, vicieux, pervers, d'entente entre puissants, non encore remis en cause électoralement dans urnes. Le peuple permet cela. En n'allant pas voter, par exemple.
Or, d'où vient l'argent ? C'est la question qu'il faut sans cesse poser :
- Il vient des profits générés par ceux qui achètent des produits fabriqués par leurs employés ! C'est à dire une majorité écrasante de gens modestes, à qui ces gros égoïstes, véritables délinquants sociaux qu'on appelle grands patrons, refusent toute augmentation réelle de salaire, pendant qu'ls s's'accordent de larges augmentations de 30 à 505%.
(voir le cas sur le bandeau de M. Rollier, Gérant de Michelin).
J'appelle ça une honte, et s'il faut que vous me pendiez haut et court pour délit de populisme : allez-y !
Le plus clair de leur temps, les médias voudraient nous aveugler avec une imagerie pieuse, quasi-religieuse de ces grands patrons, ces hommes (et ces femmes, mais ce sont à 95% des hommes) auréolés de je-ne-sais quelle qualité d'essence mystérieuse et divine car ils seraient "uniques". On insinue peu à peu dans les esprits des pauvres gens le mythe de l'irremplaçabilité (voir le traitement de l'affaire Strauss-Kahn et des émois supposés du FMI)
alors que ces hommes choisis par une assemblée d'hommes en tous points semblables, assurent sont dans des fonctions de REPRESENTATION. Point barre.
alors que ces hommes choisis par une assemblée d'hommes en tous points semblables, assurent sont dans des fonctions de REPRESENTATION. Point barre.
Le véritable travail on le sait, en entreprise comme en Assemblée politique, est fourni par tel ou tel assistant, doctorant, expert en gestion ou en économie d'entreprise, adjoint du numéro 3, 7, 10, x, voire par l'assistante du numéro x (ce sera une femme) de l'organigramme et pour un salaire qui, s'il est quelquefois confortable, reste dans une norme de 3 fois le SMIC. Pas 300 fois ou 770 fois* !!!
Avec 300 000 Euros/mois enfin, que fait-on ? Cinq repas par jour ? Même chez Fauchon matin midi et soir, on n'arrive pas à le dépenser.
Ces niveaux de rémunération sont propres à corrompre les gens et les empêchent à tout moment de pouvoir dénoncer quoi que ce soit de douteux, ou d'humainement peu éthique, dans la conduite de l'entreprise (que faisait le patron de France Télécom quand on venait lui anoncer le matin un suicide de plus ?)
Ils s'achètent donc quoi, une fois le yacht payé ? Des produits financiers ! Qui ne font qu'alimenter la bulle spéculative etc, et ainsi va le monde capitaliste ouroborotique se mordant la queue. La quasi-totalité de cet argent non pas gagné mais donné va à la finance. Car il est bien plus rentable aujourd'hui de placer que de travailler au SMIC, surtout lorsqu'on a de fortes sommes à faire "fructifier".
Pourchassons les voleurs n'est pas du populisme. C'est même le rêve de Sarkozy, sauf que pour lui, le voleur, c'est le salaud de pauvre. Finissons-en.
Voilà la société de corruption que dénoncent Eric Halphen** avec Hervé Kempf *** et Jacques Généreux**** qui établissent les liens étroits entre capitalisme et pouvoir corruptif.
C'est donc bien la question de la valeur accordée au travail qui pousse les gens de la place Tahrir à celle de Madrid et bientôt Bastille. Cette valeur à géométrie très variable, inamovible lorsqu'il s'agit des plus petits salaires, extensible lorsqu'il s'agit des gros, ne veut plus rien dire, n'offre plus l'ombre d'une justification de la rémunération en rapport à la qualité du travail fourni. Mais surtout, elle n'offre plus d'espoir à ceux qui travaillent et encore moins de perspectives à ceux qui ne travaillent pas...
Dire "Soyons payés et logés décemment, ayons une perspective devant nous qui soit dégagée" n'est pas du populisme.
Je suis pour que cette révolution accouche enfin en France et donne de beaux enfants.
Que Nicolas Sarkozy soir le dernier et honteux Président de la V° République.
Que ce soit la révolution d'un mouvement social pacifique mais sûr, organisé, qui réorganise le partage des profits, rende au peuple ce qui lui appartient.
Il faudra qu'une tel gouvernement s'empare de la question des salaires en particulier et de la fiscalité avant de faire rendre gorge de leur abus à ces gens trop riches qui, de surcroît -et contrairement à ce que voulut nous faire croire Géraldine Muhlmann sur France 5 dimanche dernier face à Jean-Luc Mélenchon- ne "réinvestissent" pas "pour l'emploi en France" mais bien plutôt, et c'est le drame, placent tout cet argent dont ils n'ont que faire à l'étranger, en actifs que je qualifie de forcément toxiques ; quand ils ne passent pas leur temps à frauder le fisc, ou à "nicher" leur saint argent (voir Liliane Bettencourt et ses 14% d'impôts).
Il y aura fort à faire, Messieurs, pour rompre avec votre modèle de société déhumanisée.
*vous avez la réponse : Carlos Goshn a été soigneusement oublié de cette liste (770 000€/mois)
**eh oui le juge, qui milite pour Anticor
*** Les Riches détruisent la planète, Hervé Kempf(Points Seuil)
**** La Grande Régression, Jacques Généreux (bientôt en poche au Seuil)
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