On pensera peut-être que le Venezuela est un autre monde. Je pense personnellement que c'est un pays où il existe -au moins pour les dirigeants- une faculté à représenter le peuple qui les a élus, et encore un espace de parole.
Après avoir entendu le majestueux coup-de-gueule de Hugo Chavez, je me suis demandé dans quel pays d'Europe avait-on entendu pareil désaveu de la droite israélienne au pouvoir ? Nulle part.
Autre coup-de-gueule non moins "impérial", j'ai lu avec émotion et beaucoup d'attention le texte très beau et très indigné de la reine de Jordanie, Rania, sortie de sa réserve condamnant sans appel possible l'attitude de la défense israélienne dans l'affaire (qui s'ajoute à toutes les autres depuis 60 ans) de la "Flotille"humaitaire vers Gaza.
Dans un langage plus policé mais non moins clair, elle ne dit pas autre chose que Hugo Chavez dans un texte court, cinglant et juste. Un modèle du genre :
"Qu’ont en commun le chocolat, les biscuits, les feuilles de papier format A4, les chips, les jouets, la confiture, les fruits secs, la noix de muscade ou encore les chèvres ? Absolument rien, si vous êtes un modéré. Mais si vous êtes un homme politique israélien partisan de la ligne dure, ce sont autant de produits potentiellement dangereux qui peuvent menacer la sécurité d’Israël. Et qui sont par conséquent interdits d’entrée à Gaza. Mais la situation n’est pas si catastrophique que cela à Gaza, n’est-ce pas ? De nombreux produits sont acceptés dont les balais, les cartons d’œufs, le nettoyant pour vitres, les peignes à cheveux et les lentilles. Alors de quoi se plaint le 1,5 million de Palestiniens de Gaza ?
Il y avait près de 10 000 tonnes d’aide humanitaire sur la flottille de la Liberté, arraisonnée par Israël. Une aide dont les Gazaouis ont désespérément besoin pour survivre aux plus de mille jours de blocus illégal qui paralyse le territoire et l’a réduit à une prison à ciel ouvert. Bien qu’abasourdie par l’attaque scandaleuse de la semaine dernière, je ne suis pas surprise. C’est simplement un nouvel effet d’un dogme politique qui se développe en Israël. Celui qui considère que, pour exister, il doit redéfinir ce qui est acceptable ou non, et redessiner les frontières du droit international.
“Les Gazaouis sont les grands perdants : 80 % d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté.”Rania de Jordanie
Cette voie comporte de nombreux dangers pour nous tous. Ces politiques radicales nient la valeur des Palestiniens, et par extension, de l’être humain. Infliger des violences à une majorité d’innocents pour punir les quelques coupables semble maintenant être une “nécessité”. Plus rageant encore : la manière dont Israël justifie son action, en dénonçant les critiques comme anti-israéliennes et antisémites. Israël ne parvient pas à comprendre que le problème est sa politique, pas sa communication. Dans cette affaire, les Gazaouis sont les grands perdants : 80 % d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mais les Israéliens perdent aussi : ils sont rejetés par un tiers des pays de l’ONU, et par une très grande partie de la communauté internationale. Et les modérés sont également perdants : des gens comme moi, qui ont osé croire que le chemin vers la paix n’était pas une voie sans issue. La paix, la popularité, la modération. N’est-ce pas un prix trop élevé à payer pour une ligne politique radicale ?"
source métrofrance
Je recopie ici le texte traduit de Rania paru dans la presse britannique, dont quelques médias parlent, mais que peu d'entre eux retranscrivent (étrange ?) :
Je recopie ici le texte traduit de Rania paru dans la presse britannique, dont quelques médias parlent, mais que peu d'entre eux retranscrivent (étrange ?) :
Merci Sa Majesté, on n'en attend en Europe pas moins d'un Président d'une vraie République mais il est vrai que par les temps Sarkoziens qui courent, les Monarchies ont de quoi nous donner l'exemple.
L'ONU quant à elle, que Sa Majesté cite, reste selon sa résolution "saisie" de la question. Alors, comment comprendre l'impossibilité de mener une enquête internationale avec sanctions à la clé ? Ce que le conseil de sécurité fait pour l'Iran, pourquoi l'ONU ne peut-il le décider pour Israël ? C'est la question que tout le monde se pose. Mon imprimeur du XI° arrondissement de Paris, lui, craint pour ses affaires. Il disait à l'un des ses employés : "Faudrait qu'Israël accepte l'enquête internationale, qu'ils reconnaissent leurs erreurs, sinon les gens ne viendront plus faire de photocopies chez moi". Le bon sens populaire !
Mais soucieux de n'être pas trop partisan de la victimisation soi-disant entretenue du peuple palestinien sur mon blog, je voudrais rassurer tout le monde comme le fait le blog français "Philosémitisme", sur la réalité de Gaza.
Ce blog très objectif et neutre fait la promotion des splendeurs de Gaza et ses hôtels de charme : http://philosemitismeblog.blogspot.com/2010/05/lhotel-luxueux-de-la-prison-ciel-ouvert.html
Il faut le voir pour le croire.
Rania, L'ONU, Gazaoui et Hugo Chavez de tous pays, dormez tranquilles.
Tiens, on n'a pas entendu le roi d'Espagne qui aurait pu lancer à Benjamin Nethanayou un bon :
"Porque no te callas ?"
à préciser pour les amateurs de droit international que l’aide humanitaire destinée à Gaza est en conformité avec la Résolution 1860 de l’ONU
Extrait ci-dessous :
Rappelant toutes ses résolutions sur la question, y compris les résolutions 242 (1967), 338 (1973), 1397 (2002), 1515 (2003) et 1850 (2008)
Soulignant que la bande de Gaza fait partie intégrante du territoire palestinien occupé depuis 1967 et fera partie de l’État palestinien. (...)"
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