lundi 16 décembre 2013

Nouvelle Donne vs P.G, perspectives pour 2014-2020 ?

Un camarade, Régis F., m'a confié que le blogueur Olivier Berruyer (www.les-crises.fr) avait rejoint Nouvelle Donne et se trouvait  dans les coulisses de l'émission d'ASI avec Eric Coquerel et Pierre Larrouturou.

Régis lui a demandé pourquoi il n'avait jamais adhéré au Front de Gauche, en quoi le programme ne lui convenait pas... Il répondit assez directement qu'il n'était "pas communiste", et qu'il trouvait le programme "trop extrémiste".
Je ne sais pas où M. Berruyer a vu que le programme L'Humain d'abord était en soi communiste. La collectivisation des moyens de production ne s'y trouve pas, j'ai cherché.
Effet des symboles réitérés

Meeting du PCF... Pardon... du candidat Jean-Luc Mélenchon, à Marseille, en 2012

Je crois en revanche (je crois, car je ne suis pas sociologue) que nombre d'électeurs, mais aussi de militants potentiels, n'ont pas franchi le pas de nous rejoindre en partie à cause de la présence de l'étiquette "Parti Communiste" (outrageusement mise en avant sur les drapeaux agités à la télévision durant les grands meetings, et colorant cette campagne en rouge vif).


Il faudrait déterminer le poids exact de cet effet repoussoir. Mais qu'il y ait eu autant de citoyens proches des thèses du Front de Gauche pour se reporter sur François Hollande dès le 1° tour est doublement dommageable et injuste pour le candidat qui annonçait, Prenez le pouvoir. Précisément parce-que plus aucun des dirigeants du PCF n'est à proprement parler "communiste" depuis 1989 ; la chute du mur de Berlin ayant joué aussi de ce côté-là.

De notre côté du mur, en occident, l'épouvantail stalinien brandi dans les représentations culturelles et tous les medias de masse depuis plus de quarante ans a marqué au moins deux générations et la suivante qui n'ont pas lu, ni ne liront de ce fait, le Manifeste, et ne comprendront donc pas vraiment, par peur de ce mot devenu un épouvantail (communisme), ce qui pourrait changer avec des gouvernements Front de Gauche.

Ils le comprendront d'autant moins que le PCF travaille, de fait, pour les libéraux du P.S... (alliance Hidalgo, n.b)

C'est pourquoi je me félicite vraiment de la décision prise par le P.G de ne pas s'associer plus longtemps au Groupe de la gauche européenne derrière un Pierre Laurent. Et pas seulement parce que je suis un ancien Amiénois et que le poil dru de Maxime Gremetz me piquaient les joues. Je me figure d'ailleurs bien l'injustice que vivent les plus anciens adhérents communistes du PCF, éternels bananés, sincères dans leur démarche, plus sincères de longue date que leurs dirigeants actuels.

Encore un membre socialiste du P.S  qui sort 

Le P.S ne se formalise plus depuis Jean-Pierre Chevènement et sa sortie fracassante qui donna la création du Mouvement des Citoyens, puis du M.R.C), ni depuis le départ de Jean-Luc Mélenchon et celle retentissante de la création du P.G. Et l'on ne compte plus l'hémorragie salutaire que connaît le P.S en ces temps-ci.  

(une simple recherche Google avec ces mots "quitte le PS" le montre bien.)


D’ailleurs, le Parti qu’on dit encore Socialiste devrait battre sa coulpe et cesser d’ostraciser comme il le fait à chaque fois ceux qui le quittent. Puisque c’est bien l’intolérance qui règne en son sein, et le dévoiement de la social-démocratie en libérale-démocratie, qui créént l’émergence des Parti de Gauche et autre Nouvelle Donne !

Le P.S, en ces personnes de Larrouturou, Généreux, Mélenchon ou Chevènement, rejette à l’extérieur de lui ses socialistes le plus authentiques, et non moins remarquables ... Et il faut avoir la sentimentalité d'un Gérard Filoche pour aimer prêcher dans un désert.

Et après les Municipales ? Aux Européennes de juin 2014, il y aura l'arrivée d'une nouvelle donne : Nouvelle Donne, le parti que crée Pierre Larrouturou, économiste et ex-membre du Bureau national du Parti Socialiste.

Pour l'heure, les élections Municipales prochaines se passeront de Nouvelle Donne, encore trop peu organisée. Mais qu'en sera-t-il aux Européennes, et aux Régionales prochaines, et aux Municipales de 2020 ?

Une des conséquences de la présence de Nouvelle Donne sera que leurs membres deviennent des partenaires qui augmenteront encore la diversité à gauche (Ouaiiis ! Qu'est-ce qu'on aime ça !) mais de fait exigeront, sur une base de reconnaissance médiatique plus que d'anicienneté des places éligibles auprès des négociateurs du PG/FdG (autrement dit encore moins de place pour les millitants PG qui, comme vous l'avez noté sont déjà tellement hégémoniques, sinon écrasants n'est-ce pas ?...)


G.U n'avait-il pas obtenu des Conseillers Régionaux en 2010 alors qu'ils n'étaient que 200 adhérents sur le territoire ? Beau retour sur investissement.

J'en viens à me demander si tous ces camarades impliqués dans les luttes sociales ne feraient pas une meilleure affaire en créant x groupuscules et sub-divisions, plutôt qu'en adhérant, sur des bases programatiques et non électoralistes, directement au P.G ? Quand on voit le site des exclu(e)s de G.U, Gauche Vraiment Unitaire : Construire une véritable alternative de gauche... je me dis que les feuilles de papier à cigarettes sont vraiment minces en temps de crise.

Nouvelle Donne se verra certainement proposer de faire des listes communes avec le Front de Gauche. Amis alternatifs ou Communistes Ouvriers de France, bon courage pour figurer sur ses listes. Ce ne sera plus Place au Peuple mais Place aux vedettes ! Nouvelle Donne s'adjoint les services de célébrités comme Bruno Gaccio pour se faire aimer des medias. Bel investissement, mais on ne fonde pas un parti avec une prise de guerre.

Vous me trouverez peu camarade avec ces nouveaux partenaires qu'il faut observer : le P.S ne va pas manquer d'y envoyer quelques poissons-pilotes qui pèseront pour rallier sa cause le moment des élections, serait-ce pour des options qui les opposent, mais avec à la clé quelques postes d'élus bien grassouillets...

Mais encore, comment supporter la complaisance avec laquelle la création de son micro-parti est annoncée dans les medias, en regard de la boucherie intellectuelle qui est réservée aux nôtres ?


Selon les dires que j'ai recueillies d'un ancien membre du Bureau national du P.S que j'aurais la délicatesse de ne pas nommer : "Pierre Larrouturou a toujours cherché la lumière... sauf que c'est celle des projecteurs". De plus, ayons le chiffre assassin, sa motion présentée en 2011 au P.S comportait 10 000 signatures. Et il se retrouvent aujourd'hui 3000. 

Et le nôtre d'investissement, à nous militants du Parti de Gauche ? c'est quoi ? Quand sera-t-il reconnu ? Et la sincérité ? Et notre étiquette Socialiste, Ecologiste et Républicaine ? Qu'en sera-t-il en 2015 ?

Certains camarades de Ensemble et Autres ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent discourtois, sinon insultants, lorsqu'ils disent du bout des lèvres lors des négociations, à notre barbe, que tel ou telle candidature est bien intéressante mais... qu'elle vient du P.G ! Autrement dit, la question de l'étiquette ne devrait pas compter lorsqu'il s'agit des membres associatifs d'Attac ou de l'extrême-gauche alternative ou communiste, (sinon le poids en militants de certains prêterait à rire) mais elle deviendrait centrale et handicapante lorsqu'il s'agit du P.G.

La question posée par Eric Coquerel dans l'émission Arrêt sur Images est évidente : "Partagerons-nous avec Nouvelle Donne des options assez fortes pour converger et être solidaires le moment venu ?".

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L'émission : http://www.dailymotion.com/video/x18dbo3_actet1-gratuit-nouvelle-donne_news


(*mais l'Huma titre
"La gauche en ordre de marche pour refonder l'Europe", donc tout va bien)


dimanche 8 décembre 2013

Marwan Barghouti en hommage à Nelson Mandela




Lettre de Marwan Barghouti en hommage à Nelson Mandela.
 
Marwan Barghouthi, le "Mandela palestinien", derrière les barreaux depuis 11 ans, écrit une dernière fois à "Madiba", dans un texte signé de la cellule 28 de sa prison. Nous publions sa lettre.

"Durant toutes les longues années de mon combat, j’ai eu l’occasion à maintes reprises de penser à vous, cher Nelson Mandela. Et encore plus depuis ma propre arrestation, en 2002. Je songe à un homme qui a passé vingt-sept ans dans une cellule, en s’efforçant de démontrer que la liberté était en lui avant qu’elle ne devienne une réalité dont son peuple allait s’emparer. Je songe à sa capacité à défier l’oppression et l’apartheid, mais aussi à rejeter la haine et à placer la justice au-dessus de la vengeance.

Combien de fois avez-vous douté de la victoire au bout de ce combat ? Combien de fois vous êtes-vous demandé vous-même si la justice pourrait s’imposer ? Combien de fois vous êtes-vous interrogé sur le silence du monde ? Combien de fois vous êtes-vous demandé si votre ennemi n’allait jamais pouvoir devenir votre partenaire ? À la fin, vous ferez la preuve de cette volonté implacable qui fera de votre nom, l’une des plus brillantes références pour la liberté.

Vous êtes beaucoup plus qu’une inspiration. Vous aviez bien compris, le jour où vous êtes sorti de prison, que vous n’étiez pas seulement en train d’écrire l’histoire, mais que vous contribuiez au triomphe de la lumière sur la nuit. Et vous êtes alors resté humble. Et vous portiez une promesse bien au-delà des frontières de votre pays, la promesse que l’oppression et l’injustice seront vaincues, et que sera ouverte la voie de la liberté et de la paix. Au fond de ma cellule, je me rappelle sans cesse cette démarche, et je poursuis moi-même cette quête, et tous les sacrifices deviennent supportables dans la seule perspective qu’un jour, le peuple palestinien puisse accéder aussi à la liberté, à l’indépendance, et que ce pays puisse vivre finalement en paix.

Vous êtes devenu une icône. Ce qui a permis l’éclat de votre cause et son rayonnement sur la scène internationale. L’universalité pour contrer l’isolation. Vous êtes devenu un symbole pour tous ceux qui croient que les valeurs universelles sur lesquelles vous fondiez votre combat pouvaient rassembler, mobiliser, pousser à l’action. L’unité est la loi de la victoire pour les peuples opprimés. La cellule exiguë et les heures de travail forcé, la solitude et l’obscurité ne vous auront pas empêché de regarder au-delà de l’horizon et de faire partager votre vision. Votre pays est devenu un phare et nous, les Palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages.

Vous disiez : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du Sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. Nous avons eu le grand privilège d’accueillir, en Palestine, il y a quelques mois, votre camarade et compagnon de lutte, Ahmed Kathrada, qui a lancé, à la suite de sa visite, la campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens de leurs cellules, où une part importante de l’histoire universelle s’écrit, démontrant que les liens avec vos combats sont éternels.

Document: la lettre de Marwan Barghouti en hommage à  Nelson Mandela.
Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix"

"Vous êtes bien plus qu'une inspiration", écrit Marwan Barghouthi, le "Mandela palestinien", derrière les barreaux depuis 11 ans, à "Madiba", dans un texte signé de la cellule 28 de sa prison. Nous publions la lettre.

"Durant toutes les longues années de mon combat, j’ai eu l’occasion à maintes reprises de penser à vous, cher Nelson Mandela. Et encore plus depuis ma propre arrestation, en 2002. Je songe à un homme qui a passé vingt-sept ans dans une cellule, en s’efforçant de démontrer que la liberté était en lui avant qu’elle ne devienne une réalité dont son peuple allait s’emparer. Je songe à sa capacité à défier l’oppression et l’apartheid, mais aussi à rejeter la haine et à placer la justice au-dessus de la vengeance."

Combien de fois avez-vous douté de la victoire au bout de ce combat ? Combien de fois vous êtes-vous demandé vous-même si la justice pourrait s’imposer ? Combien de fois vous êtes-vous interrogé sur le silence du monde ? Combien de fois vous êtes-vous demandé si votre ennemi n’allait jamais pouvoir devenir votre partenaire ? À la fin, vous ferez la preuve de cette volonté implacable qui fera de votre nom, l’une des plus brillantes références pour la liberté.

Vous êtes beaucoup plus qu’une inspiration. Vous aviez bien compris, le jour où vous êtes sorti de prison, que vous n’étiez pas seulement en train d’écrire l’histoire, mais que vous contribuiez au triomphe de la lumière sur la nuit. Et vous êtes alors resté humble. Et vous portiez une promesse bien au-delà des frontières de votre pays, la promesse que l’oppression et l’injustice seront vaincues, et que sera ouverte la voie de la liberté et de la paix. Au fond de ma cellule, je me rappelle sans cesse cette démarche, et je poursuis moi-même cette quête, et tous les sacrifices deviennent supportables dans la seule perspective qu’un jour, le peuple palestinien puisse accéder aussi à la liberté, à l’indépendance, et que ce pays puisse vivre finalement en paix.

Vous êtes devenu une icône. Ce qui a permis l’éclat de votre cause et son rayonnement sur la scène internationale. L’universalité pour contrer l’isolation. Vous êtes devenu un symbole pour tous ceux qui croient que les valeurs universelles sur lesquelles vous fondiez votre combat pouvaient rassembler, mobiliser, pousser à l’action. L’unité est la loi de la victoire pour les peuples opprimés. La cellule exiguë et les heures de travail forcé, la solitude et l’obscurité ne vous auront pas empêché de regarder au-delà de l’horizon et de faire partager votre vision. Votre pays est devenu un phare et nous, les Palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages.

Vous disiez : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du Sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. Nous avons eu le grand privilège d’accueillir, en Palestine, il y a quelques mois, votre camarade et compagnon de lutte, Ahmed Kathrada, qui a lancé, à la suite de sa visite, la campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens de leurs cellules, où une part importante de l’histoire universelle s’écrit, démontrant que les liens avec vos combats sont éternels.

Votre capacité à constituer une figure unificatrice et à conduire le mouvement depuis l’intérieur de la prison, d’être confiant dans l’avenir de votre peuple alors que vous étiez vous-même privé de la capacité de choisir votre destin, constitue la marque d’un dirigeant exceptionnel et d’une véritable figure historique. Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix, le commandant militaire et l’inspirateur de la résistance pacifique, le militant infatigable et l’homme d’État.

Vous avez dédié votre vie à la cause de la liberté et de la dignité, de la justice et de la réconciliation, de la paix et de la coexistence. Beaucoup maintenant honorent votre lutte dans leurs discours. En Palestine, nous promettons de poursuivre le combat pour nos valeurs communes, et d’honorer votre combat pas seulement par des mots, mais aussi en dédiant nos vies aux mêmes objectifs. La liberté, cher Madiba, l’emportera, et vous y avez contribué au plus haut point en faisant de cette idée, une certitude. Reposez en paix et Dieu bénisse votre âme insoumise.
Votre capacité à constituer une figure unificatrice et à conduire le mouvement depuis l’intérieur de la prison, d’être confiant dans l’avenir de votre peuple alors que vous étiez vous-même privé de la capacité de choisir votre destin, constitue la marque d’un dirigeant exceptionnel et d’une véritable figure historique. Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix, le commandant militaire et l’inspirateur de la résistance pacifique, le militant infatigable et l’homme d’État.

Vous avez dédié votre vie à la cause de la liberté et de la dignité, de la justice et de la réconciliation, de la paix et de la coexistence. Beaucoup maintenant honorent votre lutte dans leurs discours. En Palestine, nous promettons de poursuivre le combat pour nos valeurs communes, et d’honorer votre combat pas seulement par des mots, mais aussi en dédiant nos vies aux mêmes objectifs. La liberté, cher Madiba, l’emportera, et vous y avez contribué au plus haut point en faisant de cette idée, une certitude. Reposez en paix et Dieu bénisse votre âme insoumise."


Marwan Barghouti

dimanche 1 décembre 2013

Belle image qui en vaut bien une autre



Ils disaient 7000. Nous étions selon moi 70 000. Ils se sont trompés d'un zéro. Le PCF lui, disait 100 000, mais sans jamais avoir peur de l'inflation.

Belle image d'une manif un jour de décembre en 2013 où le métro aérien ensoleillé saluait les manifestants luttant contre les taxes injustes et la TVA.





Je l'ai préférée à celle désolante, ou réjouissante, des militants du PCF quittant l'assemblée dès le début du discours du très charismatique Pierre Laurent. Je me suis dit que je ne devais pas relayer les ragots. Mais le mouvement de milliers de personnes, y compris de camarades du Parti communiste, qui arboraient leur drapeau, suivaient ce mouvement de désaffection. C'était tout de même singulier, peu ordinaire.

Gifle historique pour un dirigeant du Parti Communiste que de voir des centaines de militants du Front de Gauche, quelquefois de son propre camp, siffler, huer, puis partir. 

On dira que c'est le froid, le vent... mais qui le sème....


mercredi 20 novembre 2013

Cocorico, les pieds dans la merde



Je voudrais seulement dire à tous les lecteurs férus de foot qu'on est très content d'aller au Brésil.

Mais :

           - A-t-on vu la même équipe d'Ukraine qu'au match-aller ? Non

           - A-t-on vu la même équipe de France ? Non plus.

           - Imagine-t-on TF1 perdre des centaines de millions d'€ de retombées publicitaires en l'absence de la France ? Non, bien sûr... (le Titre TF1 a pris en bourse 7% dès le mercredi matin)

          - Enfin, imagine-ton François Hollande -dans la situation d'impopularité totale où il est- s'exposer personnellement et exposer le Pouvoir au ridicule d'une élimination, avec la portée symbolique que cela peut avoir sur les masses ? Pas une seule seconde...

Sa seule présence et les élements de configuration générale du match me suffisent à penser que la partie était tout simplement truquée.

Mais ça n'engage que moi. On y croit !!!

vendredi 1 novembre 2013

Plaidoyer des prédateurs : «Libérez nos fesses !»

paru sur agoravox, lien pour les commentaires



«Dire que les femmes ont le droit de se vendre,
c’est masquer que les hommes ont le droit de les acheter» 
Françoise Héritier

AttributionNoncommercialNo Derivative Works Some rights reserved by warawata

Voici un sujet clivant, et soporifique : le plaidoyer ultra-individualiste des riches et beaux amateurs de putes, dit «des 343 salauds», en réaction à la proposition de loi de Maude Olivier, député du P.S.  Je n’aime pas les Tartuffes qui diraient «moi, jamais», mais je n’apprécie guère non plus les esclavagistes. 

Qu'y voir d’autre qu’une provocation anti-parlementaire ?
La prostitution est une des horreurs de l'humanité. Mais l’exposition de la santé individuelle par l'utilisation d’hydroxyde d’aluminium introduits dans les vaccins aussi est une horreur. La nocivité des particules du diesel aussi. Le travail des enfants en est une autre, etc. 

Or, est-ce que demain nous allons nous réunir pour réclamer au contraire le droit d’être piqué à l’aluminium et le droit de continuer à rouler en Mercedes si ces deux abominations quotidiennes venaient à être interdites ? Alors, allons-nous pétitionner encore et encore, ou faire adopter des politiques humainement responsables ?

Que dit le texte source : «chacun a le droit de vendre librement ses charmes…» Et c’est là le malentendu, le biais, qui rend toute cette polémique stérile. Les auteurs ne parlent que des prostitué(e)s qu’ils fréquentent, eux. 

Mais voyons, imagine-t-on une seule seconde le fils Bedos, ou Eric Zemmour se pointer à Belleville et faire monter une vieille chinoise dans leur Hummer ? Non, ceux-là «se servent» dans les catégories B des agences de mannequins, recrutent aux palaces, à la sortie du cours Florent, chez les jeunes acteurs (-trices) en mal de contrat et d’avenir. Pas en division Z, pas dans celle de la traite des humains, bien sûr, pas de ça chez nous...

On apprécie au passage la fameuse défiance à l'égard de l'Etat, antienne de la droite poujadiste : pour dire l'Etat se mêle de nos fesses... Il fallait avoir la plume bien acérée pour invoquer leur liberté !

Je suis contre l’envahissement du secteur marchand dans tous les aspects de nos vies, contre la Gestation Pour Autrui, contre l’école payante, contre les cliniques privées, etc. Car, comme ces signataires de mes couilles (pour une fois on peut le dire) j’aime la liberté, justement. Dans l’idéal, je suis contre la drogue, et bien entendu contre la prostitution, forme aggravée d’esclavage, d'aliénation, de dépendance, de déprédation de l'être humain.

Je ne me joins évidemment pas à la liste de ces salauds, parce que je n’en suis pas un. Je suis peut-être un «con» comme le dit Gaël Brustier (qui n’est pas signataire, je vous rassure) je suis même assez narcissique pour me vanter de ce que pense de moi une telle sommité, mais un «salaud», non. Même avec humour. Je ne suis qu’un comédien inconnu, doublé d’un auteur humblement publié et qui n’a jamais écrit sur ce sujet.

Mme Elisabeth Lévy, directrice de «Causeur» , à l’origine de ce texte avec Begbeider en a «marre de la gauche et de ses peine-à-jouir». 

Se dresser contre l'exploitation sexuelle, c'est pour vous Madame, être un peine-à-jouir ?

Eh bien moi, j'ai marre de la droite et de ses prédateurs, des jouissances de cougars libres. Et je n’ai pas cette peine-là, Madame, et pourtant je suis de gauche. N'en avez-vous jamais croisés ?

(Mme Lévy devrait se donner la peine de lire le court «Souci des plaisirs» de Michel Onfray, et leurs origines martyrologiques, elle comprendrait sûrement d’où lui vient cette association d’idée en forme de cliché…)

Tout m’incite à penser que ce manifeste est un pur objet de droite. 

Être de droite, c’est s’accommoder si bien avec la réalité la plus affreuse qu’on y prend même sa part. C’est accepter la nature pervertie de l’humanité à la prédation. C’est penser que puisque c’est un gigolo, une pute, c'est qu'ils le méritent, et qu’on va même leur offrir de quoi vivre, comme le créateur d’entreprise «offre» du travail, n’est-ce pas ? Être de droite, c’est croire qu’il y a donc une main invisible des destins, comme il y en a une pour les marchés. Être de droite, c'est s’accommoder surtout avec sa conscience, religion et absolution à l’appui.

Il est étonnant que ce manifeste recense des intellectuels catholiques (ou qui se disent tels). C’est sacrément singulier de tapoter le cigare, sur le dos d’une personne qui travaille, en pensant spiritualité, non ? 


Et ce n’est pas un comédien comme moi qui vais donner une définition restrictive de la prostitution. Parlons de l’esclavage humain à des fins sexuelles, ce qu’on appelait dans les officines pudibondes «le commerce de la chair».

La prostitution recouvre diverses formes, du mariage au souper d’affaires. Ce qui serait une «jeune femme ambitieuse» dans le monde de la haute-finance n’est évidemment pas une «pute» pour Begbeider. Pour moi si. Et même peut-être une grosse. «Tu vas travailler pour moi, mais d'abord tu vas me donner ton corps». Si ce n’est pas de l’esclavage ça… 

D’abord, il faut dire à la décharge des ambitieuses que ce sont souvent des porcs, pardon, des hommes qui tiennent les ficelles de la promotion sur leurs canapés et défont leur soutien-gorges. Est-ce là spécifique aux messieurs ? Je ne sais... Je sais seulement que j'aurais peur si je me trouvais sur le même canapé qu’Angela Merkel…

Sans parler des actrices de cinéma, que Begbeider-frère et Bedos-fils connaissent bien. Là, les sommes en jeu n'ont aucune commune mesure avec ce que va gagner la pute du coin de la rue au cours de sa misérable vie ! 

Et puisque le fils de Guy Bedos est signataire de cet appel au droit individuel à-jouir-sans-entrave-sans-penser-à-l’autre, souvenons-nous qu'il lançait à une jeune et jolie fille sur une plateau de télé, il n’ y a pas si longtemps, qu’elle avait envie «de se la ramener, parce que elle a envie de faire de la télé, comme toutes les putes». Si c’est lui qui le dit... mais c’était pour rire, n’est-ce pas ? 


Nous avons en commun l’écrivain Guillaume Chérel et moi d’avoir tous deux une fille du même âge, et c’est justement en père qu’il s’exprime, ce dont je le félicite. Quoique, bien de bons pères de filles sont allés «voir» des filles d’autres pères. 

Il a en commun avec lesdits signataires d’aimer la littérature. N’empêche, ça n’en fait pas un salaud ! Il a même la franchise de dire sur Rue89 qu’il y est allé, et même qu’il y est retourné.

Mais pour éviter de parler de ce que je ne connais pas, je vais, à l’instar de mon ami Guillaume Chérel, parler de ce que je connais même si tout le monde s’en fout !

Donc, au fait : moi aussi, je suis allé «voir» une pute*. On dit bien «voir» un psychologue... et une fois seulement. Et pas «pour voir» comme le dit mon voisin. Mais, comme lui, en victime des représentations machistes qui émaillent la littérature américaine et ses avatars filmiques. Bien qu’il fît assez chaud là aussi, mais c’est pas une excuse.

Non, c’est moins gai. J’ai traversé, comme beaucoup de mes coreligionnaires en paternité divorcée, une Manche-ouest très démontée où la tendresse et la sexualité n’étaient plus qu’un lointain souvenir. J’avais envie de retrouver les sensations euphorisantes que donnent le sexe. Je n’ai pas trouvé d’autres moyens que de payer un service, plutôt que d’embobiner une pauvre fille et promettre la Gascogne à qui s’ennuyait à la caisse d'un supermarché. De plus, n'ayant jamais touché à aucune drogue (sauf les légales) je n’ai pas non plus l’idée d’un bonheur physique plus transcendant que celui procuré par le sexe. C’est mon héroïne, et j’en cherchais justement une pour y accéder.

Celle qui m’a piqué se tenait rue St Denis à Paris. C'était une jeune femme ni super épanouie, ni total défoncée. Je ne sais pas qui était derrière elle. Elle avait un joli corps, était mignonne, mais sans plus. Elle me disait que son rêve était d’avoir une maison en Corse et qu’elle avait vu passer pas mal d’acteurs de télé dans son salon, me demandant ce qu’on avait tous à aller aux putes… Elle s’est déshabillée. Moi aussi. Un peu honteux soudain, alors qu'à la piscine, à l'époque, je n’avais pas ce problème de pudeur. 

Et que croyez-vous qu’il s'est passé ? Eh bien, rien. Nada. Nothing. Et je me suis rarement senti aussi mal à l'aise.

C’est dans ce rapport de domination par l’argent que m’est apparue l’horreur de la situation. Je me suis vu dans un rapport de services tarifés mais sexuels (ou de sévice tarifé, au choix). Et je me suis dit, Peut-on exposer son intimité à un service marchand sans avoir l’impression de vivre en enfer ? Contre de la monnaie en plus ? 

Dès lors, le problème a été réglé puisque mes organes ne répondait plus. Peut-être parce que le rapprochement avec ma condition professionnelle s’est fait à ce moment-là dans mon esprit. Cela a peut-être à voir avec un phénomène profondément humain qui s’appelle la compassion. Je ne voulais pas que la partie la plus intime de mon corps, ma chair la plus fine, serve à ça. Avant de le vivre, je ne le savais pas. Je remercie au moins cette demoiselle de m’avoir ouvert les yeux, à son corps défendant...

Manifestement, cette fille méritait mieux. Comme tout autre personne de cette étrange condition. D’ailleurs, moi aussi je mérite mieux ; et s’il fallait parler métier, ma condition qui est de me vendre en permanence ressemble quelquefois à la sienne. Je suis prêt à soutenir qu’il y a bien des parallèles à faire.


Je ne jette pas la pierre à ceux qui peuvent dresser l’étendard, fièrement ou non, dans de pareilles conditions et qui se disent être 343 ; mais pour moi si c’est pour hisser le drapeau avec honte, autant le laisser en berne, mon cher Guillaume. Ce sont là de vrais salauds, puisqu’en reprenant le mot de Charlie Hebdo concernant les femmes des années 70, il n’assument pas vraiment de l'être ! 

Face à un discours féministe radical, des ligues de vertus hyper-médiatisées, je veux dire à ces gardiennes ultimes de l’extrémité que je ne me reconnais pas dans leur schéma brutal. Ou alors, je ne suis pas vraiment un homme selon cette grille de lecture de ce qu’est un homme. 

Alors, je suis peut-être un «homme nouveau» comme elles disent ; et nous ne sommes en tout cas pas seulement 343, on est des millions… Je suis donc de ceux qui s’occupent de leurs gosses, et quittent une réunion parce que leur femme est seule à la maison ; ça ne lui est jamais apparu, à elle ; mais ça devrait réjouir les ligues féministes. 

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Lire l'article de Morgane Merteuil du Strass :  http://www.lexpress.fr/actualite/manifeste-des-343-salauds-l-abjection-n-a-plus-de-limites_1295514.html



 Laissez au moins les gens finir leur phrase, Mademoiselle Ben Omar, avant de lever le poing, puisque vous avez gagné.