lundi 16 décembre 2013

Nouvelle Donne vs P.G, perspectives pour 2014-2020 ?

Un camarade, Régis F., m'a confié que le blogueur Olivier Berruyer (www.les-crises.fr) avait rejoint Nouvelle Donne et se trouvait  dans les coulisses de l'émission d'ASI avec Eric Coquerel et Pierre Larrouturou.

Régis lui a demandé pourquoi il n'avait jamais adhéré au Front de Gauche, en quoi le programme ne lui convenait pas... Il répondit assez directement qu'il n'était "pas communiste", et qu'il trouvait le programme "trop extrémiste".
Je ne sais pas où M. Berruyer a vu que le programme L'Humain d'abord était en soi communiste. La collectivisation des moyens de production ne s'y trouve pas, j'ai cherché.
Effet des symboles réitérés

Meeting du PCF... Pardon... du candidat Jean-Luc Mélenchon, à Marseille, en 2012

Je crois en revanche (je crois, car je ne suis pas sociologue) que nombre d'électeurs, mais aussi de militants potentiels, n'ont pas franchi le pas de nous rejoindre en partie à cause de la présence de l'étiquette "Parti Communiste" (outrageusement mise en avant sur les drapeaux agités à la télévision durant les grands meetings, et colorant cette campagne en rouge vif).


Il faudrait déterminer le poids exact de cet effet repoussoir. Mais qu'il y ait eu autant de citoyens proches des thèses du Front de Gauche pour se reporter sur François Hollande dès le 1° tour est doublement dommageable et injuste pour le candidat qui annonçait, Prenez le pouvoir. Précisément parce-que plus aucun des dirigeants du PCF n'est à proprement parler "communiste" depuis 1989 ; la chute du mur de Berlin ayant joué aussi de ce côté-là.

De notre côté du mur, en occident, l'épouvantail stalinien brandi dans les représentations culturelles et tous les medias de masse depuis plus de quarante ans a marqué au moins deux générations et la suivante qui n'ont pas lu, ni ne liront de ce fait, le Manifeste, et ne comprendront donc pas vraiment, par peur de ce mot devenu un épouvantail (communisme), ce qui pourrait changer avec des gouvernements Front de Gauche.

Ils le comprendront d'autant moins que le PCF travaille, de fait, pour les libéraux du P.S... (alliance Hidalgo, n.b)

C'est pourquoi je me félicite vraiment de la décision prise par le P.G de ne pas s'associer plus longtemps au Groupe de la gauche européenne derrière un Pierre Laurent. Et pas seulement parce que je suis un ancien Amiénois et que le poil dru de Maxime Gremetz me piquaient les joues. Je me figure d'ailleurs bien l'injustice que vivent les plus anciens adhérents communistes du PCF, éternels bananés, sincères dans leur démarche, plus sincères de longue date que leurs dirigeants actuels.

Encore un membre socialiste du P.S  qui sort 

Le P.S ne se formalise plus depuis Jean-Pierre Chevènement et sa sortie fracassante qui donna la création du Mouvement des Citoyens, puis du M.R.C), ni depuis le départ de Jean-Luc Mélenchon et celle retentissante de la création du P.G. Et l'on ne compte plus l'hémorragie salutaire que connaît le P.S en ces temps-ci.  

(une simple recherche Google avec ces mots "quitte le PS" le montre bien.)


D’ailleurs, le Parti qu’on dit encore Socialiste devrait battre sa coulpe et cesser d’ostraciser comme il le fait à chaque fois ceux qui le quittent. Puisque c’est bien l’intolérance qui règne en son sein, et le dévoiement de la social-démocratie en libérale-démocratie, qui créént l’émergence des Parti de Gauche et autre Nouvelle Donne !

Le P.S, en ces personnes de Larrouturou, Généreux, Mélenchon ou Chevènement, rejette à l’extérieur de lui ses socialistes le plus authentiques, et non moins remarquables ... Et il faut avoir la sentimentalité d'un Gérard Filoche pour aimer prêcher dans un désert.

Et après les Municipales ? Aux Européennes de juin 2014, il y aura l'arrivée d'une nouvelle donne : Nouvelle Donne, le parti que crée Pierre Larrouturou, économiste et ex-membre du Bureau national du Parti Socialiste.

Pour l'heure, les élections Municipales prochaines se passeront de Nouvelle Donne, encore trop peu organisée. Mais qu'en sera-t-il aux Européennes, et aux Régionales prochaines, et aux Municipales de 2020 ?

Une des conséquences de la présence de Nouvelle Donne sera que leurs membres deviennent des partenaires qui augmenteront encore la diversité à gauche (Ouaiiis ! Qu'est-ce qu'on aime ça !) mais de fait exigeront, sur une base de reconnaissance médiatique plus que d'anicienneté des places éligibles auprès des négociateurs du PG/FdG (autrement dit encore moins de place pour les millitants PG qui, comme vous l'avez noté sont déjà tellement hégémoniques, sinon écrasants n'est-ce pas ?...)


G.U n'avait-il pas obtenu des Conseillers Régionaux en 2010 alors qu'ils n'étaient que 200 adhérents sur le territoire ? Beau retour sur investissement.

J'en viens à me demander si tous ces camarades impliqués dans les luttes sociales ne feraient pas une meilleure affaire en créant x groupuscules et sub-divisions, plutôt qu'en adhérant, sur des bases programatiques et non électoralistes, directement au P.G ? Quand on voit le site des exclu(e)s de G.U, Gauche Vraiment Unitaire : Construire une véritable alternative de gauche... je me dis que les feuilles de papier à cigarettes sont vraiment minces en temps de crise.

Nouvelle Donne se verra certainement proposer de faire des listes communes avec le Front de Gauche. Amis alternatifs ou Communistes Ouvriers de France, bon courage pour figurer sur ses listes. Ce ne sera plus Place au Peuple mais Place aux vedettes ! Nouvelle Donne s'adjoint les services de célébrités comme Bruno Gaccio pour se faire aimer des medias. Bel investissement, mais on ne fonde pas un parti avec une prise de guerre.

Vous me trouverez peu camarade avec ces nouveaux partenaires qu'il faut observer : le P.S ne va pas manquer d'y envoyer quelques poissons-pilotes qui pèseront pour rallier sa cause le moment des élections, serait-ce pour des options qui les opposent, mais avec à la clé quelques postes d'élus bien grassouillets...

Mais encore, comment supporter la complaisance avec laquelle la création de son micro-parti est annoncée dans les medias, en regard de la boucherie intellectuelle qui est réservée aux nôtres ?


Selon les dires que j'ai recueillies d'un ancien membre du Bureau national du P.S que j'aurais la délicatesse de ne pas nommer : "Pierre Larrouturou a toujours cherché la lumière... sauf que c'est celle des projecteurs". De plus, ayons le chiffre assassin, sa motion présentée en 2011 au P.S comportait 10 000 signatures. Et il se retrouvent aujourd'hui 3000. 

Et le nôtre d'investissement, à nous militants du Parti de Gauche ? c'est quoi ? Quand sera-t-il reconnu ? Et la sincérité ? Et notre étiquette Socialiste, Ecologiste et Républicaine ? Qu'en sera-t-il en 2015 ?

Certains camarades de Ensemble et Autres ne se rendent pas compte à quel point ils peuvent discourtois, sinon insultants, lorsqu'ils disent du bout des lèvres lors des négociations, à notre barbe, que tel ou telle candidature est bien intéressante mais... qu'elle vient du P.G ! Autrement dit, la question de l'étiquette ne devrait pas compter lorsqu'il s'agit des membres associatifs d'Attac ou de l'extrême-gauche alternative ou communiste, (sinon le poids en militants de certains prêterait à rire) mais elle deviendrait centrale et handicapante lorsqu'il s'agit du P.G.

La question posée par Eric Coquerel dans l'émission Arrêt sur Images est évidente : "Partagerons-nous avec Nouvelle Donne des options assez fortes pour converger et être solidaires le moment venu ?".

________________________________________________________________________________


L'émission : http://www.dailymotion.com/video/x18dbo3_actet1-gratuit-nouvelle-donne_news


(*mais l'Huma titre
"La gauche en ordre de marche pour refonder l'Europe", donc tout va bien)


dimanche 8 décembre 2013

Marwan Barghouti en hommage à Nelson Mandela




Lettre de Marwan Barghouti en hommage à Nelson Mandela.
 
Marwan Barghouthi, le "Mandela palestinien", derrière les barreaux depuis 11 ans, écrit une dernière fois à "Madiba", dans un texte signé de la cellule 28 de sa prison. Nous publions sa lettre.

"Durant toutes les longues années de mon combat, j’ai eu l’occasion à maintes reprises de penser à vous, cher Nelson Mandela. Et encore plus depuis ma propre arrestation, en 2002. Je songe à un homme qui a passé vingt-sept ans dans une cellule, en s’efforçant de démontrer que la liberté était en lui avant qu’elle ne devienne une réalité dont son peuple allait s’emparer. Je songe à sa capacité à défier l’oppression et l’apartheid, mais aussi à rejeter la haine et à placer la justice au-dessus de la vengeance.

Combien de fois avez-vous douté de la victoire au bout de ce combat ? Combien de fois vous êtes-vous demandé vous-même si la justice pourrait s’imposer ? Combien de fois vous êtes-vous interrogé sur le silence du monde ? Combien de fois vous êtes-vous demandé si votre ennemi n’allait jamais pouvoir devenir votre partenaire ? À la fin, vous ferez la preuve de cette volonté implacable qui fera de votre nom, l’une des plus brillantes références pour la liberté.

Vous êtes beaucoup plus qu’une inspiration. Vous aviez bien compris, le jour où vous êtes sorti de prison, que vous n’étiez pas seulement en train d’écrire l’histoire, mais que vous contribuiez au triomphe de la lumière sur la nuit. Et vous êtes alors resté humble. Et vous portiez une promesse bien au-delà des frontières de votre pays, la promesse que l’oppression et l’injustice seront vaincues, et que sera ouverte la voie de la liberté et de la paix. Au fond de ma cellule, je me rappelle sans cesse cette démarche, et je poursuis moi-même cette quête, et tous les sacrifices deviennent supportables dans la seule perspective qu’un jour, le peuple palestinien puisse accéder aussi à la liberté, à l’indépendance, et que ce pays puisse vivre finalement en paix.

Vous êtes devenu une icône. Ce qui a permis l’éclat de votre cause et son rayonnement sur la scène internationale. L’universalité pour contrer l’isolation. Vous êtes devenu un symbole pour tous ceux qui croient que les valeurs universelles sur lesquelles vous fondiez votre combat pouvaient rassembler, mobiliser, pousser à l’action. L’unité est la loi de la victoire pour les peuples opprimés. La cellule exiguë et les heures de travail forcé, la solitude et l’obscurité ne vous auront pas empêché de regarder au-delà de l’horizon et de faire partager votre vision. Votre pays est devenu un phare et nous, les Palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages.

Vous disiez : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du Sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. Nous avons eu le grand privilège d’accueillir, en Palestine, il y a quelques mois, votre camarade et compagnon de lutte, Ahmed Kathrada, qui a lancé, à la suite de sa visite, la campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens de leurs cellules, où une part importante de l’histoire universelle s’écrit, démontrant que les liens avec vos combats sont éternels.

Document: la lettre de Marwan Barghouti en hommage à  Nelson Mandela.
Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix"

"Vous êtes bien plus qu'une inspiration", écrit Marwan Barghouthi, le "Mandela palestinien", derrière les barreaux depuis 11 ans, à "Madiba", dans un texte signé de la cellule 28 de sa prison. Nous publions la lettre.

"Durant toutes les longues années de mon combat, j’ai eu l’occasion à maintes reprises de penser à vous, cher Nelson Mandela. Et encore plus depuis ma propre arrestation, en 2002. Je songe à un homme qui a passé vingt-sept ans dans une cellule, en s’efforçant de démontrer que la liberté était en lui avant qu’elle ne devienne une réalité dont son peuple allait s’emparer. Je songe à sa capacité à défier l’oppression et l’apartheid, mais aussi à rejeter la haine et à placer la justice au-dessus de la vengeance."

Combien de fois avez-vous douté de la victoire au bout de ce combat ? Combien de fois vous êtes-vous demandé vous-même si la justice pourrait s’imposer ? Combien de fois vous êtes-vous interrogé sur le silence du monde ? Combien de fois vous êtes-vous demandé si votre ennemi n’allait jamais pouvoir devenir votre partenaire ? À la fin, vous ferez la preuve de cette volonté implacable qui fera de votre nom, l’une des plus brillantes références pour la liberté.

Vous êtes beaucoup plus qu’une inspiration. Vous aviez bien compris, le jour où vous êtes sorti de prison, que vous n’étiez pas seulement en train d’écrire l’histoire, mais que vous contribuiez au triomphe de la lumière sur la nuit. Et vous êtes alors resté humble. Et vous portiez une promesse bien au-delà des frontières de votre pays, la promesse que l’oppression et l’injustice seront vaincues, et que sera ouverte la voie de la liberté et de la paix. Au fond de ma cellule, je me rappelle sans cesse cette démarche, et je poursuis moi-même cette quête, et tous les sacrifices deviennent supportables dans la seule perspective qu’un jour, le peuple palestinien puisse accéder aussi à la liberté, à l’indépendance, et que ce pays puisse vivre finalement en paix.

Vous êtes devenu une icône. Ce qui a permis l’éclat de votre cause et son rayonnement sur la scène internationale. L’universalité pour contrer l’isolation. Vous êtes devenu un symbole pour tous ceux qui croient que les valeurs universelles sur lesquelles vous fondiez votre combat pouvaient rassembler, mobiliser, pousser à l’action. L’unité est la loi de la victoire pour les peuples opprimés. La cellule exiguë et les heures de travail forcé, la solitude et l’obscurité ne vous auront pas empêché de regarder au-delà de l’horizon et de faire partager votre vision. Votre pays est devenu un phare et nous, les Palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages.

Vous disiez : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du Sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. Nous avons eu le grand privilège d’accueillir, en Palestine, il y a quelques mois, votre camarade et compagnon de lutte, Ahmed Kathrada, qui a lancé, à la suite de sa visite, la campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens de leurs cellules, où une part importante de l’histoire universelle s’écrit, démontrant que les liens avec vos combats sont éternels.

Votre capacité à constituer une figure unificatrice et à conduire le mouvement depuis l’intérieur de la prison, d’être confiant dans l’avenir de votre peuple alors que vous étiez vous-même privé de la capacité de choisir votre destin, constitue la marque d’un dirigeant exceptionnel et d’une véritable figure historique. Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix, le commandant militaire et l’inspirateur de la résistance pacifique, le militant infatigable et l’homme d’État.

Vous avez dédié votre vie à la cause de la liberté et de la dignité, de la justice et de la réconciliation, de la paix et de la coexistence. Beaucoup maintenant honorent votre lutte dans leurs discours. En Palestine, nous promettons de poursuivre le combat pour nos valeurs communes, et d’honorer votre combat pas seulement par des mots, mais aussi en dédiant nos vies aux mêmes objectifs. La liberté, cher Madiba, l’emportera, et vous y avez contribué au plus haut point en faisant de cette idée, une certitude. Reposez en paix et Dieu bénisse votre âme insoumise.
Votre capacité à constituer une figure unificatrice et à conduire le mouvement depuis l’intérieur de la prison, d’être confiant dans l’avenir de votre peuple alors que vous étiez vous-même privé de la capacité de choisir votre destin, constitue la marque d’un dirigeant exceptionnel et d’une véritable figure historique. Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix, le commandant militaire et l’inspirateur de la résistance pacifique, le militant infatigable et l’homme d’État.

Vous avez dédié votre vie à la cause de la liberté et de la dignité, de la justice et de la réconciliation, de la paix et de la coexistence. Beaucoup maintenant honorent votre lutte dans leurs discours. En Palestine, nous promettons de poursuivre le combat pour nos valeurs communes, et d’honorer votre combat pas seulement par des mots, mais aussi en dédiant nos vies aux mêmes objectifs. La liberté, cher Madiba, l’emportera, et vous y avez contribué au plus haut point en faisant de cette idée, une certitude. Reposez en paix et Dieu bénisse votre âme insoumise."


Marwan Barghouti

dimanche 1 décembre 2013

Belle image qui en vaut bien une autre



Ils disaient 7000. Nous étions selon moi 70 000. Ils se sont trompés d'un zéro. Le PCF lui, disait 100 000, mais sans jamais avoir peur de l'inflation.

Belle image d'une manif un jour de décembre en 2013 où le métro aérien ensoleillé saluait les manifestants luttant contre les taxes injustes et la TVA.





Je l'ai préférée à celle désolante, ou réjouissante, des militants du PCF quittant l'assemblée dès le début du discours du très charismatique Pierre Laurent. Je me suis dit que je ne devais pas relayer les ragots. Mais le mouvement de milliers de personnes, y compris de camarades du Parti communiste, qui arboraient leur drapeau, suivaient ce mouvement de désaffection. C'était tout de même singulier, peu ordinaire.

Gifle historique pour un dirigeant du Parti Communiste que de voir des centaines de militants du Front de Gauche, quelquefois de son propre camp, siffler, huer, puis partir. 

On dira que c'est le froid, le vent... mais qui le sème....